Point de vue Justin Bieber.
Los Angeles,
octobre 2018.J'ai retrouvé ma maison hier soir, je n'ai même pas pris la peine de défaire mes bagages. Je n'ai pas quitté ma chambre depuis lors, je suis une vraie lavette. J'ai l'air d'un con.
J'ai volontairement laissé mon téléphone en bas et débranché la sonnette pour que personne ne vienne me faire chier.
Avant-hier, j'ai quitté la scène au milieu d'un show. J'ai tout envoyé en l'air et annoncé sur les réseaux sociaux que je mettais fin à ma tournée dès lors. Je peux m'attendre à ce que Scooter vienne démonter ma porte quand il aura réaliser combien d'argent nous avons perdu. Mon père essayera de me ramener à la raison mais j'ai pris ma décision.
Je leur ai demandé quelques semaines de break, ils n'ont pas voulu. Tant pis pour eux, ils devront trouver une doublure pour faire les prochains concert. Je ne supporte plus d'être obligé de faire des choses dont j'en ai pas envie. J'ai jamais demandé à faire une tournée d'un an et demi dans le monde entier, avec quatre à cinq show par semaine. Je n'ai jamais le temps de me reposer.
Je ne tiens plus. Mon corps ne tient plus et par dessus tout, mon esprit non plus.Je ne suis pas un putain de robot. Comme ça, peut être qu'ils le comprendront enfin.
Les heures passent sans que je m'en rends compte, je n'ai pas bougé une seule fois de ma chambre. J'ai réussi à regarder une saison complète de Vikings, je ne m'étais plus installé devant une télévision depuis des mois. Je n'avais même plus le temps de me divertir.
Je n'ai jamais voulu faire de la musique pour vivre cette vie-là. Au début, c'était cool, je fais quelques concerts de temps en temps, j'écrivais des chansons et je me développais musicalement parler. Puis, ça s'est accéléré rapidement et c'était encore chouette de découvrir ce monde. Aujourd'hui, c'est devenue anxiogène, je n'ai même plus le droit de sortir seul. J'ai besoin d'un garde du corps constamment au risque de me faire encerclé. Je n'écris plus les chansons, je ne compose plus, je ne suis plus qu'une voix posée sur des prods.
J'ai voulu avoir une carrière internationale sans savoir quel était le prix à payé : la liberté. J'en arrive presque a regretté ma vie à Statfrod. J'aurai jamais dû participer à ce concours de merde.
Putain.
Je me lève finalement de mon lit, je ne sais même pas quel heure il est. Le soleil s'est couché, je n'ai toujours rien avalé. Est-ce qu'on maltraite son corps comme ça ?
D'ailleurs, maintenant que j'ai du temps, je devrais me remettre au sport. Je ne comprends même pas que j'arrive encore à baiser des filles avec ce vieux corps tout flasque.
Un bon petit déjeuné ou dîner me fera du bien.
Je descends les escaliers qui me semblent interminables. C'est tellement débile d'avoir acheté une villa à des millions de dollars quand on est jamais dedans et qu'on vit seul. Il me faudrait presqu'une trottinette électrique pour y faire le tour.