Chapitre 59

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POV Aaliyah

Deux mois et demi. Deux mois et demi que Lewis et moi avons décidé de mettre fin à notre histoire. Et pourtant, pas un jour ne passe sans que je pense à lui. Au début, je pensais que le temps allait arranger les choses, mais en réalité, c'est tout l'inverse. Chaque jour, je ressens un peu plus son absence. Et je le vois, lui aussi, dans ses performances. Depuis notre séparation, il ne brille plus autant sur les circuits. Sa course en Italie, 13ᵉ place... ce n'est pas lui. Je le connais trop bien. C'est comme si, lui aussi, n'arrivait pas à avancer.

Et puis, il y a ces messages. Presque chaque semaine. Des mots simples, parfois maladroits, mais toujours là. Et moi, bien sûr, je réponds. Pas tout de suite, jamais tout de suite, mais je réponds. Je crois que ça me fait du bien, même si ça me fait mal aussi. J'ai essayé de mettre de la distance, mais à quoi bon ? Le temps m'a fait comprendre que je ne pouvais pas juste l'oublier. Je suis amoureuse, et ça, ça ne se contrôle pas. Peut-être que notre futur est incertain. Peut-être qu'il ne saura jamais vraiment s'engager comme je l'aimerais. Mais je commence à accepter l'idée que, si c'est lui, alors je devrai m'y faire. Parce que vivre sans lui, c'est pire.

Je suis à New York en ce moment. J'essaie de me concentrer sur mon album. Pas de tournée cette année, juste moi, ma musique et mes émotions. Et honnêtement, je ne reconnais pas ce que j'écris. Mes chansons sont sombres, pleines de ruptures, de désillusions, de peurs. Ça ne me ressemble pas, mais en même temps, c'est exactement ce que je ressens. Avant, je n'avais jamais ressenti un amour aussi fort pour quelqu'un. Alors forcément, la perte est à la hauteur de ce que j'ai vécu avec lui.

Aujourd'hui, je me suis installée dans un petit coin tranquille, loin du tumulte de la France, pour écrire. Arnaud est là, comme toujours. Il a été mon roc pendant tout ça. Même lui, grand fan de Lewis, m'a encouragée à prendre cette décision. Il m'a dit que c'était la meilleure chose à faire, même si c'était dur. Et je sais qu'il a raison. Enfin, je crois.

Après plusieurs heures d'écriture, j'ai décidé de faire une pause. Je me suis installée sur le canapé avec mon ordinateur, prête à me perdre sur YouTube. Arnaud est arrivé avec cet air sérieux qui lui est propre.

Arnaud : « Aaliyah, j'ai un truc à te demander. Promets-moi que tu vas le faire, même si ça te semble bizarre. Regarde la dernière interview de Lewis. Celle de jeudi dernier. Je suis sûr qu'il a parlé de toi. »

Je l'ai regardé, incrédule.

Aaliyah : « Arnaud, je ne vais pas regarder une interview de Lewis. Tu sais très bien que je ne peux pas. »

C'est vrai, je n'y arrive pas. Regarder ses interviews, c'est trop. Voir son visage, entendre sa voix, observer ses gestes... tout ça, c'est trop intime, trop douloureux. Quand il est dans sa voiture, c'est différent. Je ne vois pas Lewis. Je vois un pilote. Mais là, revoir ses yeux, ses lèvres, ses mains... c'est impossible.

Arnaud a insisté, son regard plein de conviction.

Arnaud : « Je sais que c'est difficile, mais fais-moi confiance. Regarde. Tu dois le faire. »

Il avait cet air qui me faisait toujours céder. Alors, à contrecœur, j'ai cherché l'interview. Mon cœur battait à tout rompre, comme si j'allais rouvrir une plaie à peine cicatrisée. Je n'étais pas prête, mais quelque chose me poussait à le faire. Peut-être l'espoir, peut-être la peur, ou peut-être simplement l'amour.

Et alors que la vidéo démarrait, je me suis retrouvée face à lui. Face à ce regard qui m'avait tant manqué.

La vidéo commence simplement, avec une musique générique et le logo d'une chaîne sportive bien connue. Lewis est assis sur une chaise, vêtu d'un simple polo noir, l'air épuisé. Ce n'est pas son visage habituel, celui du pilote confiant et presque inébranlable. Là, il semblait vidé, absent. Et son regard... ce regard que je connaissais si bien, n'avait plus la même lumière.

Entre la vitesse et la mélodie -- Lewis Hamilton & AaliyahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant