Chapitre 26

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Je rentre dans le bâtiment et cours jusqu'à la pièce principale le plus vite possible. Je ne sais pas si c'est la peur ou l'excitation d'enfin pouvoir voir mes amis qui me met dans cet état, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir des ailes tant je cours vite. Je me sens si bien entre ces murs d'usine désaffectée ! Oui, c'est peu banal, mais ça joue dans tout le charme qu'elle possède. Arrivé à la porte qui me sépare de la partie habitée du Centre, je m'arrête pour reprendre un peu mon souffle. Je sens l'excitation bouillir en moi comme un enfant le matin de Noël. J'ouvre enfin la porte.

Je découvre tout le monde installé à la table, l'air anxieux. Lorsque ceux qui se trouvent face à moi me remarquent, leur regard s'illumine et leur bouche s'ouvre instantanément. Alors, les personnes dos à moi se retournent et ont la même réaction. Mon esprit explose de joie à la vue des visages soulagés d'Ana, de Morgan et d'Appoline. Tout en se levant et me tendant les bras, ils crient :

- Alison !

Je me jette dans leurs bras. Les sentir tous les trois contre moi est un énorme soulagement. Je me sens enfin chez moi. C'est impressionnant comme la présence d'amis peut rendre notre existence bien meilleure.

Ils se dégagent de moi et Morgan demande, l'air inquiet :

- Où est Tristan ?

C'est à cette question que je me rend compte d'un élément important.

Nathan n'est pas là.

Je demande alors à mon tour :

- Où est Nathan?

Mais Ana répond sur le ton du reproche :

- Je pense que tu devrais être la première à répondre à nos questions sachant que Tristan et toi êtes partis sans prévenir.

La culpabilité m'envahit alors encore une fois.

Pour changer.

- Écoutez, on était censé seulement s'absenter une heure ou deux, mais rien ne s'est passé comme prévu... Je suis désolée si vous avez eu l'impression qu'on vous ait abandonnés, mais ce n'était pas le cas. Et ce ne le sera jamais.

Je me lance alors dans le récit de tout ce qui s'est passé ces dernières quarante-huit heures. Lors de mon explication, pratiquement chacune de mes phrases ont droit à un « oh », « non ! », ou à quelques retenues de souffles pour me montrer leur indignation, leur respect ou leur pitié. Au bout d'un moment, je l'avoue, mes nerfs sont à vif.

J'explique donc comment la police nous a arrêté, comment mon père m'a enfermé et battue, ce qu'il a écrit dans les deux lettres en m'attardant plus longuement sur la seconde qui leur révèle la vérité à propos du virus. Pour finir, je leur raconte comment j'ai retrouvé Tristan qui m'a demandé de revenir pour m'assurer que tout le monde va bien.

Lorsque je finis enfin, Ana me prend dans les bras, ce qui me fait un bien fou. En se dégageant, elle me demande :

- Pourquoi Tristan n'est-il pas revenus lui aussi ?

Je les regarde tous d'un air désolé. J'ai volontairement sauté le passage du « votre héros vous a tous dénoncé », mais je vais quand même devoir m'y coller.

- Parce que s'il l'avait fait, son père aurait prévenus les autorités de l'existence du Centre. Malgré qu'il ne sache pas où il se trouve, il ne faut pas prendre le moindre risque.

Tout le monde me fait les yeux ronds à l'annonce de cette nouvelle. Ana est la seule à oser poser la question :

- Tristan nous a dénoncé ?

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