Je me réveille tranquillement dans mon lit en prenant néanmoins soin d'éteindre mon réveil rapidement pour ne pas réveiller Ana. Je fixe le plafond, savourant ces dernières secondes de répit avant la journée d'aujourd'hui qui risque d'être mouvementée. Une sensation de bien être flotte en moi depuis hier soir. Je me sens plus heureuse que jamais et un sourire niais reste en permanence collé sur mon visage. Il y a quelques heures à peine, j'ai avoué Tristan que je l'aimais. C'est la première fois de ma vie que je tombe amoureuse, et j'ai l'impression que ce sentiment est pour un garçon génial.
Mes pensées sont interrompues par les ronflements d'Ana. Une vrai locomotive. Je n'ai pas pu dormir avec Tristan hier soir pour la simple et bonne raison qu'elle m'a -presque- suppliée de tout lui raconter dans les moindres détails, ce que j'ai finis par faire. Parce que, même si ce n'est pas la même chose, elle aussi je l'aime. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup d'opportunité de passer du temps avec elle, et si elle veut rêver en entendant mes histoires, en tant qu'amie, je peux les lui raconter.
Je l'ai surprise plusieurs fois à fixer un point au dessus de ma tête, la bouche entre ouverte, perdue dans ses pensées. Peut être était-elle entrain de s'imaginer la scène que j'ai vécue avec elle à ma place et le garçon de ses rêves à celle de Tristan ? Sa manière de boire mes paroles était mignonne, mais je culpabilisais. Je trouvais ça malsain de lui raconter mon bonheur amoureux alors qu'elle n'a jamais eu de petit-amis – ce qui est normal, vu son âge-. Je le lui ai fait comprendre mais elle m'a assuré qu'elle voulait juste savoir comment ça se passait entre nous, ses deux meilleurs amis. J'espère lui avoir donné une pointe d'espoir en lui montrant que ce qu'il se passe dans les comédies romantiques peut arriver dans la vraie vie.
Je finis par m'asseoir sur mon lit – ce qui est un dur effort pour moi – et me met encore une fois à envier toutes les personnes qui peuvent dormir quelques heures de plus. Je me lève sur la pointe des pieds, essayant tant bien que mal de ne pas la réveiller. Alors que je suis entrain de sortir un peu trop rapidement de la pièce, le pas de la porte percute violemment mon petit doigt de pieds droit. La douleur part du petit appendisse pour se rependre dans tout mon corps pendant un dixième de seconde pour revenir ensuite à son origine. Et c'est trop pour moi. Je me prend le pied dans les mains en sautillant et fais la seule choses que je n'aurais pas du faire.
Je pousse cris.
Je hais ma maladresse.
Ana redresse son buste d'un coup, murmure des paroles inintelligibles puis se recouche tranquillement. Si des agresseurs pénétraient ici, ils pourraient m'enlever sans problème. A ce spectacle, je ne peux m'empêcher de lâche un petit gloussement, puis je sors de la chambre en boitillant et en poussant des petits « Aie ».
J'entre la sale principale en boitillant sans que la douleur ne se soit dissipée, et retrouve Maxime à la table. Il porte un débardeur gris très échancré sous les bras ainsi qu'un short noir. Il a l'air en forme, contrairement à moi. En effet, je vois mon reflet dans une vitre qui me fait face et mes cheveux hirsutes ne me mettent pas à mon avantage. Je prend place en face de lui en lui bredouillant un bonjour, puis je découvre qu'il a la chance de manger du chocolat.
Du chocolat !
Ce produit exquis est si rare dans ce lieu que je me demande bien où il a pu en dénicher. La sensation de manque me prend directement la gorge et je commence à saliver. Il doit le remarquer – ce qui doit être simple car je fixe le chocolat depuis une bonne minute sans lui adresser la parole- car il me tend quatre carrés. J'en fourre un dans ma bouche et le laisse fondre délicatement sur ma langue, propageant son parfum fabuleux en moi. Mes papilles redécouvrent ce goût que j'aime tant et un frisson de bonheur me parcours le corps.
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Le Centre
Teen FictionJe m'appelle Alison et j'ai seize ans. Ma vie a basculé il y a deux ans dans un accident de voiture. Après cela, la violence faisait partie de mon quotidien. Aujourd'hui, grâce à la découverte d'un lieu unique, je peux enfin m'autoriser à vivre. J'a...