Chapitre 12

398 23 0
                                    


Je veux arriver au plus vite à la maison pour prendre les médicaments et soulager Tristan. Je n'aime pas le voir si mal en point. Il a risqué sa vie pour moi, à mon tour de le faire pour lui. Je remarque que Nathan a du mal à me suivre mais je garde le même rythme.

Il faut qu'on revienne le plus vite possible.

Tristan est indispensable à la survie de Centre, ainsi qu'à la mienne. Si les enfants apprennent qu'il va mal, ils pourraient très bien paniquer ou autre, on ne sait jamais.

Et si son état empirait ?

Je n'ose même pas y penser.

-Ça va ? Me demande Nathan.

-Oui pourquoi ?

-Tu es pâle et n'as rien dit depuis qu'on est partis.

-Je m'inquiète simplement pour Tristan, il va vraiment mal.

-Ne t'inquiète pas, nous avons déjà eu des cas similaires et je peux t'assurer qu' il va s'en sortir. Il souffre sûrement d'une indigestion ou quelque chose du genre. Il devra simplement se reposer quelques jours.

Ses paroles me rassurent un peu même si la peur persiste. Je ne comprends pas pourquoi ça me touche autant. Lorsque Nathan s'est blessé je n'étais pas aussi paniquée. Ça doit être car sa blessure était moins grave que ce que subit Tristan. En tout cas,j'essaie de m'en persuader. Nathan doit maintenant me soupçonner d'avoir des sentiments pour Tristan, chose complètement ridicule.

N'est-ce-pas ?

Nous marchons rapidement et en silence. La tension est palpable, nous avons aussi peur l'un que l'autre. Nathan essaie de prendre un air décontracté, mais en vain. Je vois très clairement qu'il est paniqué, ce qui est normal : son meilleur ami est entrain de souffrir et nous n'en connaissons pas la cause. Il pourrait très bien avoir attrapé une maladie grave ou autre. De plus, je l'entraîne chez moi, où nous avons des chances de croiser mon père qui me battait, ce qui doit lui rappeler de mauvais souvenirs tout aussi traumatisants que les miens.

Je me sens coupable. J'aurais du insister pour y aller seule. Il a assez de problèmes comme ça. Nous nous croisons du regard. Il me sourit mais je vois bien que c'est une technique pour cacher son inquiétude.Je me lance :

-Tu n'es pas obligé d'essayer de cacher tes sentiments avec moi. Je sais bien que tu es mort de peur, c'est tout à fait normal.

-Montrer mes sentiments n'est pas vraiment mon truc. Oui, je l'avoue je suis mort de peur. Mon meilleur ami va mal et on on va se jeter dans la gueule du loup.

-Je te le répète : mon père ne sera pas là.

-Et si tu te trompes ?

-Tristan a réussi à le battre seul. A deux on sera plus forts alors si il essaie de nous faire du mal, on arrivera à se défendre. Ais confiance en moi. En nous.

-D'accord, il me répond sans conviction.

-Excuse-moi de t'avoir entraîné là dedans. C'est la dernière chose dont tu ais besoin.

-Non, tu as tout faux. Si j'étais resté au Centre, je serais devenu fous. Avec toi je me sens utile. J'ai envie de l'aider comme il l'a fait pour moi, tu comprends ?

-Oui, j'ai exactement la même envie.

-Certes, le fait qu'on ai quand même une chance de tomber sur ton père ne me rassure pas et me donne envie de faire demi-tour, mais je veux t'aider pour aider Tristan.

-D'accord, merci beaucoup.



Nous restons silencieux pendant le reste du trajet qui est moins pesant grâce à notre discussion : Ana a encore raison, se confier est bénéfique. Je souris en pensant à cette petite fille qui est si mature et donne de très bon conseils.

Le CentreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant