Chapitre 42

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Au bout de dix minutes de marche, j'arrive à convaincre Ana d'aller Acheter le journal, puis aller dans une épicerie. Ces minutes de débats ont été longues, mais j'ai gagné. Je veux absolument aller en premier chercher le journal tout simplement parce que mon angoisse commence à se former dans mon ventre. Je la sens devenir de plus en plus à l'aise, et ce n'est pas bon. Et puis, si nous avons une bonne nouvelle, les biscuit seront une manière de la célébrer.

Nous arrivons dans un magasin qui vend toutes sortes de choses : des romans à gauche, des magazines à droite, des bibelots en vitrine, des cigarettes derrière le comptoir et enfin, le Graal : le journal quotidien ! Il est dans le coin le plus éloigné du magasin. Je n'aurais jamais pensé avoir autant envie de lire un journal en papier. J'en ai tellement envie que j'ai traversé toute la pièce sous le regard pesant du vieux type à la caisse. J'ai l'impression que quelqu'un va se jeter sur moi pour m'agresser à tout moment. En plus, Ana me tient le bras, sa peur se rajoute à la mienne : j'ai connu meilleur comme sentiment.

Nous arrivons à la caisse et je vois enfin le vendeur qui me reluque de la même façon : avec ce regard vicieux répugnant. J'ai envie de le gifler quand je le vois regarder Ana de la tête aux pieds. Il est petit et plutôt mince, son visage long est marqué par de profondes rides. Il est recouvert d'une barbe d'un mois qui fait négligé. Il a l'air drogué avec ses poches sous les yeux. Bref, il n'a pas la tête de l'emploi ce qui fait qu'il est sûrement propriétaire de cet endroit. Je me demande comment il fait pour avoir des clients moins désespérés que nous. Si on me disait qu'il gagnait sa vie en vendant des enfants, je le croirais. Je lui tend le journal sans un mot, même pas un bonjour, on ne sait jamais. Je lui donne l'argent et nous nous en allons à toute vitesse de ce lieu flippant.

En sortant, l'air nouveau me frappe avec bonheur. J'en prend une grande bouffée et vois qu'Ana m'imite. Quand nos regards se croisent, nous éclatons de rire. Juste nos nerfs qui se relâchent.

- Je n'ai jamais eu affaire à un mec comme ça ! Elle s'exclame.

- Moi non plus. Il m'a fait vraiment peur ! L'atmosphère de cette pièce était affreuse.

Un frisson de dégoût me traverse.

- Bon, au moins nous avons ce qu'il nous faut, déclare Ana.

Nous nous éloignons du magasin par précaution. Nous trouvons un banc où nous nous asseyons. Nous trouvons rapidement un article sur le cambriolage. Il est court, et nous ne perdons pas une seconde pour le lire.

«  Dans la matinée du premier au deux Septembre, plusieurs individus sont entrés par effraction dans un des laboratoires de l'État. Malheureusement, ce laboratoire est celui qui doit concevoir le vaccin du virus mortel qui arrive.

L'opinion publique l'a déjà nommé « Ephèbe ». Ce mot est à l'origine le synonyme d'adolescent, ce qui peut être un bon qualificatif pour ce fardeau qui ne s'attaque qu'à eux.

Les cambrioleurs auraient essayé de voler les vaccins, mais heureusement, certains scientifiques les ont pris sur le fait : les ravisseurs se sont donc enfuis sans vol apparent. Mais ils ont tout de même fait une victime: un agent de sécurité qui a bravement essayé de les arrêter. Il est actuellement à l'hôpital, mais ses jours ne sont pas en danger.

Le précieux vaccin devait être distribué pour un premier essaie au lycée de notre ville demain, à la rentrée des classes. La distribution est décalée d'une semaine pour des raisons évidentes de remise en ordre et de vérification des échantillons qui auraient pu être sabotés par les criminels. Le chef du projet, Liam Mellin, présent cette nuit là, a déclaré n'avoir vu aucun visage à cause de leur port de cagoules. Il n'y a donc aucun suspect pour l'instant. »

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