Chapitre 33

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Le lendemain, je me réveille tôt sans raison apparente. Mon premier réflexe est de regarder si Ana est bien dans sont lit.

Et elle l'est.

Je suis heureuse de savoir que notre conversation l'a aidée. Je pousse un long soupir de soulagement tout en regardant le plafond. Le peu de lumière qui passe à travers le rideaux me permet de distinguer quelques détails.

Je souris.

Je souris parce que je me sens bien.

Je souris parce qu'Ana est plus sereine.

Je souris parce que nous avons peut-être trouvé la solution à nos problèmes.

Cette journée aurait pu être bien si je ne devais pas aller voir Tristan. Ce n'est pas que je n'en ai pas envie. J'ai seulement peur. Dès que mes pensées se posent sur lui, ou dès qu'une personne prononce son nom, la boule qui se créée dans mon estomac est trop importante. J'ai de plus en plus de mal à la supporter. Il m'est impossible de penser à autre chose qu'à son visage tuméfié. Son désespoir ancré dans chacun de ses traits. Sa fatigue laissant à son corps une sensation de plomb. Même en ayant assisté à cette scène, j'ai réussis à avoir des doutes sur sa loyauté. Quel genre d'amie suis-je ? Une autre question me vient alors en tête : Suis-je son amie ou sa petite amie ? Comment devons nous interpréter le baiser que nous avons échangé ? Je finis par me passer ma main droite sur le visage de manière désespérée en me disant que ce n'est pas le plus important pour l'instant.

Je regarde ma montre: il est dix heure. Je suis étonnée qu'Ana reste aussi longtemps couchée. Peut-être est-elle comme moi, plongée dans ses pensées. Je décide de me lever discrètement. Je ne voudrais pas la réveiller si elle dort. Je m'habille doucement en prenant soin de laisser échapper un minimum de bruit. Ensuite, sur la pointe des pieds, je me faufile à l'extérieur de la chambre. Je suis surprise de constater qu'il fait froid. Un frisson me parcours des pieds à la tête. Je passe mes mains sur mes bras tout en marchant jusqu'à la pièce principale où je retrouve Maxime. Il est seul et mange tranquillement un bol de fraises. Je remarque que lui, a pris la bonne initiative de mettre un pull. En me voyant arriver toute crispée, il me sourit et dit d'un air moqueur :

- Tu sais qu'il risque de pleuvoir d'une minute à l'autre ?

Je regarde par réflexe à la fenêtre et découvre de gros nuages menaçants. Je me sens ridicule en short et t-shirt.

- Je n'avais pas remarqué, je lui dis simplement en m'asseyant en face lui. Je ne voulais pas réveiller Ana alors j'ai pris ce qui me venait sous la main.

Il hoche la tête sans répondre, trop concentré sur ses fraises. Comme à mon habitude, je décide de me contenter d'une pomme.

- Où sont les autres ? Je lui demande après avoir croqué dans mon fruit.

- Il y en a au champ mais la plupart sont dans le premier bâtiment. Apparemment, il y aurait une panne de générateur.

- L'absence de Nathan et Tristan se fait ressentir on dirait bien, je dis, le regard perdus dans le vide.

- Dis moi, c'était comment le Centre avant tout ça ? Tout le monde y montre une grande affection. J'ai l'impression qu'avant c'était le paradis mais que maintenant, avec le virus, tout est devenus chaos.

- Je n'étais pas là depuis longtemps avant que « tout bascule ». Mais oui, ça ressemblait au paradis. Nous n'avions pas de problèmes majeurs. Enfin, si, les médicaments, mais disons que c'était plus simple à surmonter qu'un faux virus. vivions simplement. Tristan s'occupait du générateur et Nathan du champ. Ils étaient doué et... Irremplaçables. C'est pour cela qu'aujourd'hui, nous sommes un peu à la dérive. Mais nous allons nous en sortir, j'en suis sûre.

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