Chapitre 41

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Je me réveille grâce aux rayons de soleil qui filtrent par le rideau bleu turquoise de la fenêtre de Tristan. En m'émerveillant de l'ambiance bleuté magnifique qui règne dans la pièce, je me rend compte que je suis relativement heureuse. Je ne regrette pas une seconde la décision que j'ai prise hier soir. Elle a été l'une des meilleures de ma jeune vie. Tristan et moi avons donc dormis dans les bras l'un de l'autre.

Oui, seulement dormis.

Heureusement.

Je veux dire, ma première fois ici ? Près d'autant de personnes ? Non merci, je passe mon tour.

La nuit a été bénéfique : je me sens plus en forme que jamais. Ou peut-être est-ce seulement une forme de béatitude extrême due au fait que je viens de passer la nuit dans les bras de la personne dont je suis manifestement amoureuse. Je sens son corps contre le mien. Je suis face au mur, dos à lui. Il m'enlace en appuyant son torse contre mon dos et ses jambes contre les miennes. Je n'ai jamais été aussi proche physiquement d'une personne. Son souffle irrégulier caresse mon goût d'une douceur délicieuse. De petits frissons de plaisir parcourent différentes parties de mon corps, et un sourire s'affiche directement sur mon visage. Il m'est impossible de m'en défaire, comme il m'est impossible de me défaire de Tristan à cet instant. Je me sens plus que jamais en heureuse et en sécurité.

Mes pensées dérivent quelques secondes sur l'avis de nos amis à propos de ma nuit avec lui. Ils feront forcément des conclusions hâtives. Dès que nous nous retrouverons dans la grande pièce, je vais rougir, je le sens. Mais ce n'est pas important, loin de là. Nous allons avoir à faire à des sujets plus durs aujourd'hui.

En effet, on a d'autres problèmes.

On doit trouver un plan.

Je n'ai pas le temps d'y réfléchir que je sens le souffle de Tristan devenir plus régulier. Je sens qu'il se réveille. Je me retourne alors vers lui. Nos visages sont à deux centimètres l'un de l'autre. Il ouvre lentement les yeux et j'éprouve une certaine satisfaction à ce que la première chose qu'il voit aujourd'hui soit mon visage. En tout cas, j'espère que c'est plus agréable que le mur que j'ai vu en ouvrant mes yeux.

Il me chuchote d'une voix endormie un « bonjour » qui réveille les petits papillons qui dormaient dans mon ventre. Je lui souris sans lui répondre, de peur que ma mauvaise halène ne l'asphyxie, et il me donne un petit bisou sur le bout du nez.

Je fond.

Je lui rend alors un baiser sur le front, puis sur les lèvres. Avant de m'abandonner irrémédiablement à leur douceur exquise, je me lève d'un coup, et m'étire de toute ma longueur, sur la pointe des pieds, les bras déployés vers le plafond.

- Que fais-tu ? Me demande Tristan avec une pointe de déception dans la voix.

- Il faut qu'on se lève, je lui répond avec ma voix enrouée typique du matin. On a des choses à faire aujourd'hui !

- Et qu'avons nous à faire ? Il demande en relevant son buste, le bras droit derrière la tête.

- Puisque nous n'avons pas internet, nous devons aller acheter le journal pour voir si on parle quelque part de l'infraction du laboratoire, puis il faudra appeler John sinon je vais commencer à paniquer, puis il faudra faire une réunion avec tout le monde pour trouver un nouveau plan.

- Tu ne baisses jamais les bras toi, n'est-ce-pas ? Il me dit avec un large sourire.

- Exactement !

- Bon, je me change et je te rejoint dans la salle principale, d'accord ?

Je hoche la tête et me dirige vers la porte mais il me prend la main et m'attire contre lui pour me voler un baiser. Je sens mon cœur fondre dans ma poitrine. La scène est digne d'une comédie romantique : clichée, mais magique.

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