Chapitre 31

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Lorsque je franchis enfin les portes de sortie, je prend une grande bouffée d'air et essaie de me calmer en m'asseyant sur les marches. Une larme roule lentement sur ma joue gauche. Je ne prend pas la peine de l'enlever et la sens tomber sur mon genou collé à ma poitrine.

Comment allons nous faire pour arrêter Ethan ? Ça me semble maintenant si impossible. Il a beaucoup trop de contacts, beaucoup trop de mauvaise influence. Je ne peux pas demander à Christopher de mettre en danger sa famille, j'aurais agis de la même manière à sa place.

Je m'imagine revenir au Centre : tout le monde viendra se mettre autour de moi en me demandant s'il est d'accord. Et j'apporterai encre une fois une mauvaise nouvelle. Je ne sais pas s'ils pourront en accepter autant en si peu de temps. Soudain, je sens une main se poser sur mon épaule droite. Je me prend à espérer que ce soit Christopher qui ait changé d'avis. Je tourne vivement le visage, un petit sentiment d'excitation gagnant mon cœur. Je découvre alors avec surprise l'homme qui a posé délicatement sa main sur moi.

C'est John.

Je fais un geste en arrière pour me dégager de lui. Mon souvenir de l'interrogatoire est encore bien frais dans ma mémoire. Je ne me fais pas d'illusion : cet homme ressemble beaucoup à Ethan.

- Tu vas bien ? Il me demande.

J'ai envie de lui hurler dessus. Il s'est montré désagréable et violent lors de l'interrogatoire et là il essaie d'être gentils. Je ne comprend pas.

- Depuis que vous m'avez menacé d'une arme et presque frappé ? Je lui demande avec désinvolture.

Je sais que cette attitude ne mènera à rien mais je n'arrive pas à me contrôler. Étonnement, il s'assoit à côté de moi en posant ses coudes sur ses genoux.

- Ce n'est pas toi que je visais avec l'arme, c'était Tristan. Mais je suis désolé. Je m'en suis pris aux mauvaises personnes, j'ai été ridicule.

- D'autres mots me viennent à l'esprit en y pensant...

En effet, pas mal d'insultes fusent dans mon cerveau, ne demandant qu'une chose : sortir de ma bouche. Il me lance un regard réprobateur et je lui souris. Je n'y tiens plus, un peu de compagnie ne peut faire que du bien. De plus, il semble vraiment regretter son attitude. Ses excuses étaient inespérées.

- Ne vous inquiétez pas, je lui dis en effaçant mon sourire et en regardant au loin. Je viens de vous pardonner.

- Merci. Dis moi, que fais-tu là ?

Je ne sais pas quoi lui répondre. Je regarde simplement le sol, les mâchoires serrées.

- Je...

- J'avais raison n'est-ce pas ? Il me coupe la parole.

- Non, vous n'aviez pas raison. Je l'ai su après.

- Tu voulais venir dénoncer Ethan ici ? Il me demande en se moquant visiblement de moi.

- Non, je voulais juste l'aide de Christopher. Mais c'est trop dangereux. Et puis ce n'est pas comme si la vie de milliers d'adolescents était aussi en danger.

Je sens que le sarcasme va devenir mon nouveau moyen de défense contre tout cela.

- Il tient beaucoup à sa famille tu sais. Sa femme est tout ce qui lui reste alors je le comprend.

- Moi aussi je le comprend, et c'est le plus triste dans l'histoire. Je déteste me savoir impuissante face à Ethan, je déteste savoir qu'il fait du mal à tant de personnes. J'ai juste envie d'aller le voir et..

- Le gifler une nouvelle fois ? Il rit presque

Je lui jette un regard noir. Je ne sais pas comment il fait pour sembler aussi décontracté et ça m'énerve. Il agit comme si rien n'était entrain de se passer.

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