Chapitre 9

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Le lendemain, je me lève aux premières lueurs du soleil. Ana n'est pas dans son lit. Je me demande où elle peut bien être à une heure pareille. Je me lève d'un bon : je me sens en pleine forme. Le bonheur a un effet magique sur mon corps.

Je m'habille rapidement : short et chemise, comme d'habitude. Cette fois, je décide de me faire une natte : ma coiffure de motivation. Avant, au lycée, à chaque match de Basket je me coiffais de cette manière. Cela peut paraître ridicule mais je considérais cette coiffure comme mon porte bonheur.

Je me dirige vers la petite pièce au lavabo que je rebaptise d'une façon très originale « salle d'eau ». Je me lave un minimum histoire de ne pas sentir mauvais et examine mon visage. Il reprend des couleurs mais malheureusement le coquard est encore bien visible. Je suis contente que personne ne m'ai posé de question sur sa provenance. Ça me permet de l'oublier jusqu'à ce que je vois mon reflet d'une quelconque manière. Je lève un peu ma chemise pour regarder mes côtes : elles sont dans un piteux état. Dès que quelqu'un les effleures, une douleur aiguë me transperce. J'espère que d'ici une semaine j'irais un peu mieux physiquement.

Je me met en route vers la pièce principale et comme je m'y attendais,elle est déserte. C'est tout à fait normal à sept heure du matin,j'imagine. Je prend une pomme dans une coupole au milieux de la table décide d'aller sur le pont voir si les « cultiveurs »ont commencé leur matinée de travail. Ne travaillant pas l'après midi à cause de la chaleur, j'imagine qu'ils sont déjà entrain de se salir les mains.

Arrivé au pont, la couleur orangée du paysage me fascine autant que la première fois. Un petit sourire se forme aux coins de ma bouche sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Les « cultiveurs »sont bien entrain de travailler comme je l'espérais : je ne me suis pas levée aux aurores pour rien. J'entends quelques fois la voix de Nathan donner ce qui ressemble à des ordres ou simplement rire.

En fait, il passe son temps à rire.

Sinon ce ne serait pas Nathan.

Je me dépêche de descendre pour les rejoindre. Je croise alors Ana dans les escaliers. Elle a l'air sérieusement préoccupée et surprise en me voyant. Elle me sourit mais je sais bien que c'est à contre cœur pour la bonne et simple raison que c'est devenu une spécialité chez moi. Elle me dit bonjour mais je lui répond directement :

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

Volontairement,je ne lui demande pas si ça va, je passe directement à l'essentiel.Pour moi, demander à une personne si elle va bien résulte plus à de la politesse qu'on vous enseigne dès votre plus jeune âge.Personne ne se soucis vraiment de ce qu'on ressent en posant cette question. En lui demandant directement ce qui ne va pas, j'espère qu'elle comprendra que je me fais réellement du soucis pour elle.

-Rien, ne t'inquiète pas. Dès fois il y a des jours où rien ne va,où on ne se sent pas bien sans vraiment savoir pourquoi.

-Si tu veux parler je suis là, d'accord ? Tu peux compter surmoi.

Cette fois-ci, elle me sourit sincèrement, ce qui me rassure quelque peu.

-Merci, Alison. Mais qu'est-ce que tu fais levée à sept heures du matin ?

-J'avais envie d'aider Nathan et son équipe ce matin ! Et toi,tu fais quoi levée à cette heure ?

-Je ne trouvais plus le sommeil... Et je t'assure que Nathan va te dissuader de travailler avec lui. Il est insupportable.

J'ai du mal à la croire. Il est si gentils !

-Vraiment ? Ça ne ressemble pas à la personne que j'ai rencontré.

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