Chapitre 39

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Nous attendons quelques secondes sans que rien ne se passe. Je sens une goutte de transpiration couler sur mon front. La panique m'empêche de bouger. Appoline agit de la même façon. Je pris pour que John se soit rendu compte de quelque chose depuis l'étage. Je pris pour qu'il vienne nous chercher.

J'entends quelqu'un ouvrir et fermer une porte sans ménagement. Ses pas sont lourds, il ne se doute pas que des intrus sont dans le laboratoire. Mais qui peut bien aller travailler au beau milieux de la nuit ?

Des personnes d'entretien ?

Ethan ?

La sécurité ?

Une silhouette se détache enfin. La personne est loin mais je la reconnaîtrait entre mille. C'est un homme plutôt corpulent. Il a les cheveux en bataille. Sous sa blouse de travail je devine un jogging et des baskets.

Je sais qui il est car je viens de lui écrire une lettre.

Il s'avance vers nous sans quitter du regard l'écran de son téléphone portable. Appoline décide alors de bouger, et voyant que je n'y arrive toujours pas, elle m'agrippe le bras pour me tirer vers l'escalier. Je la regarde, complètement hébétée. Elle ne comprend pas mon attitude et me le montre en fronçant les sourcils. Je me tourne alors de nouveau vers mon père. Il n'est plus qu'à quelques mètres de nous lorsque je dis d'une voix faible :

- Papa.

Aucune réaction. Il ne m'a pas entendue. Je fais un pas dans sa direction, mais Appoline me tient encore. Elle me presse le bras et me tire tellement en arrière que je dois la suivre sur plusieurs mètres avant de pouvoir résister de manière efficace.

- Il faut qu'on y aille, elle chuchote.

Mais je ne peux pas l'écouter, c'est au dessus de mes forces. Cette fois encore, mon cœur prend l'avantage sur ma raison, et je répète, en criant presque :

- Papa !

Là, enfin, il tourne sa tête vers moi. Il ouvre la bouche et fait de grands yeux. D'abord parce qu'il se rend compte qu'il y a quelqu'un, puis parce qu'il me reconnaît. Je ne saurais expliquer comment j'ai vu ce processus s'appliquer sur son visage.

J'entreprends de m'avancer vers lui, mais il tend sa main pour m'arrêter dans mon élan. Il regarde frénétiquement à tour de rôle la vrai porte d'entrée – pas celle que nous avons emprunté pour venir- et moi. J'entends du bruit provenant de derrière lui. Je comprends instantanément que si Appoline et moi ne partons pas, il va se passer quelque chose de mal.

Mais je n'arrive pas à bouger.

- Pars ! Chuchote mon père.

A vrai dire, je lis ce simple mot sur ses lèvres. Mais c'est suffisant. Un déclique se produit dans mon cerveau, et je me laisse enfin entraînée par Appoline.

Nous montons les escaliers aussi vite que nous pouvons. Comme si notre vie en dépendait.

Mais c'est un peu le cas, non ?

J'entends encore une fois la porte s'ouvrir. Mais ce n'est pas le son des pas d'une personne que j'entends, c'est le son de plusieurs personnes plus celui d'une voix que je connais bien.

Ethan.

- Liam ! C'est un plaisir de te voir de si bonne heure..

Je n'entends pas la suite. Et j'en suis bien contente. Nous courons jusqu'à la salle des précieux vaccin. C'est simple : la disposition est la même qu'à l'étage inférieur. A voir l'expression de John, il comprend directement que quelque chose ne va pas. Lorsque nous arrivons complètement essoufflées à son niveau, Il nous demande :

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