Chapitre 51

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Nous arrivons complètement essoufflés au Centre à cause de notre course. Mais nous tenons encore quelques minutes, le temps de trouver Tristan pour lui hurler d'appeler John et ensuite nous retrouver à l'infirmerie, et trouver tous nos amis pour les y emmener.

Le moment est grave et nous paniquons tout le monde à force de courir partout.

Lorsque nous sommes tous - moins Tristan - réunis dans la pièce qui, je dois l'admettre, est un peu trop petite pour contenir tout ce petit monde, je prend conscience d'à tel point j'ai chaud. J'ai du mal à reprendre mon souffle et Nathan le remarque :

- Dis, tu devrais te remettre au sport. On dirait que tu es au bord du malaise.

- Merci... Je... N'avais... Pas... Remarqué, j'arrive à articuler non sans mal.

Ana et Appoline essaient de nous faire parler, Maxime et moi, mais ça ne marche pas. Je veux attendre Tristan. Maxime fait les cent pas, sans que Morgan ne puisse le calmer. Au bout d'une minute, il se lasse et se laisse tout de même tomber dans les bras de son petit amis.

Tristan entre comme une balle dans la pièce, le souffle court, et il hurle presque à l'intention de Maxime et moi même :

- Bon, est-ce que quelqu'un pourrait me dire pourquoi vous êtes paniqués?

- Nous aussi nous aimerions le savoir, appuie Ana.

Alors je leur parle du mail. Ça ne prend que deux minutes, mais c'est assez pour gâcher une journée entière. Ils s'affaissent tous par terre, comme s'ils ne pouvaient pas supporter le poids de la nouvelle. Comment allons-nous faire pour agir ?

C'est Morgan qui brise le silence en premier :

- Peut-être que ce n'est pas une si mauvaise nouvelle que ça, il dit en se relevant. Peut-être que c'est mieux. Écoutez, nous avons encore une avance sur eux : ils ne savent pas que nous savons ! John peut toujours trouver un moyen de s'emparer de la camionnette qui transporte les vaccins !

- Mais c'est justement ça que nous ne voulons pas, souligne Tristan. Il ne faut pas qu'il la vole parce que si c'est le cas, nous aurons moins de temps pour la cacher. D'ailleurs, nous ne savons toujours pas où la mettre.

- En gros,nous n'avons plus de plan, souffle Ana.

Et la vérité nous fait à tous l'effet d'une gifle. Heureusement, le téléphone de Tristan sonne et nous savons tous qui c'est.

Nous rejoignons John dehors. Il fixe la façade d'un air songeur et, tout ce qu'il trouve à nous dire lorsque nous nous dirigeons vers lui désespérément c'est :

- Attendez, vous vivez vraiment dans cet endroit en ruine ?

Il me fait sourire.

- C'est exactement ce que j'ai pensé en voyant cet endroit pour la première fois, je lui dis.

Et puis, d'un coup, je m'arrête de marcher. Je suis arrivée assez près de lui pour vraiment voir son visage. Il a un œil au beurre noir à droite, la pommette gauche violette et pour finir la lèvre inférieure gonflée. Il sourit comme si ce simple geste pouvait cacher le fait qu'il se soit battu.

Mon instinct me dicte courir vers lui et de lui demander, au bord des larmes et presque en criant :

- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Vous allez bien ?

En fait, nous posons presque tous ces deux questions en même temps. Tout le monde est inquiet pour cet homme qui, malgré sa froideur, est devenu notre ami en plus de notre associé. Imaginer quelqu'un – que je soupçonne être Ethan - le dominer de cette sorte me met hors de moi.

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