Epilogue

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La sonnerie retentit enfin, mais comme d'habitude, madame Mourret nous retient plus longtemps.

- Bon ! Elle s'exclame, je vais vous rendre vos copies maintenant.

Je suis heureuse de l'entendre dire ça. Je jette un regard d'appréhension vers Jade qui stresse. Depuis six mois, nous essayons de nous concentrer sur le lycée, mais avec le Centre, c'est plutôt compliqué. Disons qui nous avons vite décidé de mettre les études en second plan, ce qui ne plaît pas forcément à nos parents.

J'attends patiemment que mon tour arrive, priant pour avoir une bonne note. J'ai mis toute mon énergie dans ce devoir. J'ai même révisé quatre jours à l'avance, ce qui est un véritable record. C'est la fin du trimestre, et je compte bien le terminer sur une note positive.

- Alison ! Je l'entends s'exclamer.

Je relève vivement la tête et la vois se frayer un passage entre les élèves pour m'apporter ma copie. Arrivée à ma hauteur, comme à son habitude, elle fait un commentaire :

- C'est du bon travail ! C'est une preuve que réviser sert toujours.

Elle me fait un clin d'œil avant de me donner le précieux bout de papier. Et alors, je sais que je peux être fière de moi.

14/20.

C'est encore mieux que ce dont j'espérais. Jade me félicite avant de connaître sa note à son tour. Nous avons eu la même, ce qui est normal... puisqu'on s'est aidées.

Mais c'est un secret.

Nous sortons enfin de la salle et courrons presque jusqu'à l'extérieur du lycée tant nous somme heureuse d'avoir finis notre journée de cours. Évidemment, papa est en retard.

Pour changer.

Je lui envoie un message en espérant qu'il arrive vite. Notre relation s'est tellement améliorée en quelques mois. Il a tenu toutes ses promesses : il est sobre et n'est plus violent. Il a même décidé d'aller voir un psychologue il y a environs quatre mois. Il va beaucoup mieux aujourd'hui, et par conséquent, je suis plus épanouie. Je lui ai tout pardonné. Son changement radical m'a aidé bien sûr, mais il a fait quelque chose d'incroyable : il a quitté son travail de scientifique pour venir travailler au Centre. Je n'arrivais pas à y croire lorsqu'il m'a demandé si c'était possible. Cette reconversion professionnelle était inespérée, mais elle nous a rapprochée.

Il arrive enfin après cinq minutes d'attente dans le froid qui m'a littéralement congelé les mains. Je monte à l'avant et jade à l'arrière. Bien sûr, il nous accueille par son incontournable :

- Désolé pour le retard les filles, il...

- On sait papa, je le coupe. Il y avait du monde sur la route !

Il rit.

- Non, cette fois ci c'est le Centre qui m'a retenu.

- Pourquoi ? Je demande, sentant l'angoisse monter en moi.

- Pour une bonne cause. Une nouvelle arrivante. Tristan m'a demandé de l'installer dans une chambre libre.

Je souris de toute mes dents. C'est comme ça à chaque nouvel arrivant. Nous sommes tous aussi excités, et j'ai l'impression que ça ne changera jamais. Le Centre a fait du parcours depuis cette fameuse journée à l'hôpital: le premier bâtiment est enfin fonctionnel et des ordinateurs ont été installés. Nous sommes encore entrain de repeindre l'intérieur, et dans quelques mois nous attaquerons la façade si terne de l'ancienne usine. Des papillons dansent dans mon ventre quand Jade montre son excitation :

Le CentreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant