Il est temps de décrocher la lune [TOME 1]

Chapitre 33 : Perturbations.

La nuit avait été particulièrement longue pour moi. Lorsque que j'étais rentrée, ma mère m'attendait dans le salon, comme à son habitude, mais malheureusement, elle m'avait vu avec Austin, et forcément, elle m'avait posé des centaines de questions avant de me laisser filer. J'étais retournée dans ma chambre à la vitesse d'une flèche et je m'étais enfermée, pour pouvoir être tranquille, même si le silence régnait dans la maison, dès lors que ma mère était partie se coucher. Je m'étais changée, et j'avais enfilé un jogging pour être à l'aise, ensuite je me m'étais démaquillée. Puis je m'étais installée à mon bureau, et j'avais commencé à rédiger mon rapport, où j'avais relaté tout ce qu'il s'était passé durant ces dernières semaines. Mais j'étais vraiment très fatiguée, et j'avais mis beaucoup de temps pour pondre ne serait-ce qu'une simple phrase. Je crois même m'être endormie sur mon ordinateur pendant un petit instant, histoire de me reposer. Ensuite, en me réveillant, il devait être cinq heures du matin, et j'avais continué d'écrire, tout en somnolant, les yeux mi-clos. J'avais finalement réussi à finir ce rapport qui semblait être la chose la plus difficile que je n'avais encore jamais écrite auparavant. Je sentais que ce que j'avais écrit allait faire son effet, pourtant, j'étais un peu angoissée à l'idée d'en parler devant ma famille, qui me prenait pour "celle qui ne sait rien", cependant, ils auront une bonne surprise au petit-déjeuner.

Je me trouvai actuellement à faire les cent pas dans ma chambre d'adolescente, en répétant mon discours encore et encore, pour qu'il soit parfait, comme si c'était la chose la plus important de toute ma vie, comme si je me devais de leur clouer le bec. Peut-être qu'en assurant ce matin, on ne me prendrait plus pour "la petite Ambre", mais pour celle qui voulait rendre ses parents fiers. Je ferais ce qu'ils me diront, et étonnamment, savoir qu'ils m'avaient caché ce secret ne me mettais pas en colère, j'étais seulement un peu déçue de le savoir en dernier. Mais je ne me plaignais pas, j'aurais pu être envoyée dans ce pensionnat à la place de Théo, alors je m'en sortais plutôt bien. Et même si ce métier était très dangereux, j'avais vraiment envie de m'y soumettre, ça m'excitait vraiment de savoir ce que j'allais devoir faire, autant que ça me terrifiait. Je savais pertinemment que d'autres personnes auraient haïs leurs parents de leur avoir caché un secret pareil, sauf que ce n'était pas mon cas, je trouvai ça fascinant, et je pense que mes parents devaient redouter ma réaction, qui aurait pu être excessive, mais qui ne le sera pas.

Je pris une profonde inspiration, tout en me regardant dans le miroir pour évaluer mon apparence de ce matin-là, le résultat était sans appel : mes yeux étaient cernés, même si j'avais dû passer une énorme couche de correcteur ; ma peau semblait fatiguée par les dernières vingt-quatre heures où je n'avais pas fermé l'œil, même si j'avais tartiné une crème revitalisante sur l'ensemble de mon visage ; mes lèvres étaient gonflées et gercées, alors que j'avais appliqué mon baume grossièrement ; et mes cheveux, c'était une véritable catastrophe, mes boucles de la veille étaient restées, mais avaient fait d'affreux noeuds dans ma crinière sauvagement décoiffée. Je m'étais habillée avec un short en cuir noir, ainsi que d'un top blanc qui moulait parfaitement mon corps.