Il est temps de décrocher la lune [TOME 1]

Chapitre 14 : L'affrontement des corps.

AMBRE

Qu'est-ce qu'il m'avait pris de boire autant ? J'étais devenue complètement folle ma parole. C'était surement pour décrocher de ma vie si stricte, et de mon adolescence ratée. Je voulais avoir une adolescente normale, mais ce fut le contraire pour mon cas. Je savais très bien que c'était pour énerver Austin que j'avais bu autant, mais maintenant c'était moi qui me sentais particulièrement mal. Ma tête tournait violemment, m'entourant de personnes qui flottaient et parlaient suffisamment fort pour que je vomisse.

Je descendis dans la cuisine pour me prendre un verre d'eau et faire partir tout l'alcool que j'avais dans le sang et qui affluait dans mes veines. J'ouvris le robinet et je me pris à boire. Tout à coup, quelqu'un passa ses mains autour de ma taille et approcha son visage dans ma nuque. Je pouvais sentir un souffle chaud et étouffé sur ma peau. Pourtant, c'était désagréable. Comme si quelqu'un voulait s'imprégner de moi. Il m'embrassa dans le cou et je sursauta. Sur le moment, je pensais que c'était Austin, mais ça m'aurait beaucoup étonné. Je me retournai brusquement et je vis un grand blond. James, qui était complètement saoul. Visiblement, ses yeux étaient d'un rouge sang et il empestait l'alcool sur plusieurs mètres au moins. Je le repoussai violemment et il fit un pas en arrière. Je pris soudainement mon verre d'eau et lui jetai à la figure avec assurance. Je décidai de partir le plus vite que possible avant qu'il me tue, parce qu'il en était largement capable, et que je voulais sauver ma misérable vie. Ce garçon me faisait extrêmement peur notamment par son regard qui me faisait froid dans le dos, et je détestais par dessus tout quand il déposait ses yeux partout sur mon corps, il m'épiait comme un vautour et ça m'effrayait. Je partis donc, presque en courant, mais il me suivit sauvagement.

<< Comment oses-tu ? Tu vas souffrir comme jamais ! >>, cria t-il en commençant à courir assez rapidement pour me rattraper.

Il attrapa mon poignet tellement fort que j'avais l'impression qu'il allait se briser, comme quand Austin me l'avait fait, lui aussi. Mais franchement, qu'avaient-ils à prendre nos poignets comme ça ? Nous n'étions pas des jouets, nous étions fragiles quand même ! Il m'entraîna dans un petit coin sombre à l'abri de tout regard indiscret. Il me colla contre un mur, et s'approcha de moi en scellant ses hanches aux miennes. Il me regardait, la haine se répandait partout sur son visage, serrant ses traits et sa mâchoire.

<< Tu n'aurais pas dû me parler comme ça l'autre jour. Tu vas le regretter. >>, me chuchota t-il au creux de mon oreille en tentant de m'embrasser.

J'essayai de me débattre comme je le pouvais afin d'éviter ses lèvres. Puis je repensai aux cours d'auto-défense qui m'avait été enseigné par des militaires dès mon jeune âge. Cela pouvait bien me servir en ce moment. Sans réfléchir, je donnai un coup sec dans ses parties génitales à l'aide de mon genou et il tomba au sol en hurlant de douleur. J'en profitai pour m'échapper et je retournai au salon en courant, et en poussant des gens, mais je m'en fichais. Mon seul objectif pour le moment, c'était de le trouver. Il y avait beaucoup de gens, et je n'arrivai pas très bien à voir où il se trouvait tant la foule était compactée telle une marée humaine. Déjà, Lindsay n'était pas présente ce soir, et cela m'allait très bien. Donc Austin ne pouvait pas être avec elle, mais alors où était-il ? J'avais peur que James revienne, j'avais très peur. Mes membres tremblaient, et ma vulnérabilité menaçait d'éclater au grand jour, comme ce fameux jour...Je passai devant mes amies, qui me regardaient un peu troublées, mais je ne pensai qu'à lui pour l'instant. Quand j'avais inspecté toute la maison de fond en comble, je décidai de sortir dans le jardin, près de la piscine. Je marchai avec une rapidité fascinante et je le vis, discutant avec Cameron et Scott. J'enlevai mes escarpins pour marcher plus rapidement et je les tins dans ma main. J'avançai vers lui, mais il ne semblait pas m'avoir vu. Je m'arrêtai seulement à quelques mètres devant eux, tandis qu'ils tournaient la tête à l'unisson. Ils me regardèrent tous les trois, un peu bizarrement, comme s'ils savaient parfaitement ce qui était en train de se passer, comme s'ils savaient ce qu'il allait arriver. J'étais debout, je tremblais de froid, mes cheveux étaient devant mes yeux, collaient à mes joues luisantes et je ne me tenais pas droite, à cause de l'alcool : je devais vraiment faire peur. Il me fixait, mais je n'arrivais pas très bien à cerner ce à quoi il pensait. Devais-je aller jusqu'à lui ? Est-ce que je repartais ?