Il est temps de décrocher la lune [TOME 1]

Chapitre 35 : Les Inséparables.

J'avais passé deux jours entiers clouée dans mon lit, entourée de centaines de mouchoirs usagés. Je ne pouvais à peine bouger, tellement j'étais mal en point. Selon ma mère, j'avais attrapé une bonne grippe, selon moi, ce n'était seulement qu'un petit rhume, qui m'avait quand même empêché d'aller en cours. Mais d'un côté, je n'aurais pas supporter le fait de voir Isaac, j'estimais que ce qu'il m'avait fait était impardonnable et que je méritais des excuses. Je savais qu'il m'avait envoyé des centaines et des centaines de messages auxquels je n'avais pas répondu. Mais je m'en fichais, parce que, c'était un jour à marquer sur une pierre blanche. C'était ce jour, que j'attendais depuis deux semaines. C'était le jour où j'allais enfin me sentir chez moi ici, parce qu'elle sera là, avec moi. Aujourd'hui, nous étions mercredi, et évidemment, c'était aujourd'hui que Luna venait me retrouver. Je priai le seigneur pour  guérir rapidement afin que je puisse aller la chercher à l'aéroport. Bien sûr, je n'y allais pas seule, Théo m'accompagnait avec sa voiture de sport, qu'il avait nommé Flashy, curieux prénom. Quand il me l'avait annoncé, je m'étais dit que mon cher frère était un attardé, mais bon, je faisais avec.

Ce qui était plutôt bien, c'était qu'aujourd'hui, je n'allais pas en sport, puisque Luna devait arriver vers neuf heures ce matin. J'étais tellement impatiente de la prendre dans mes bras. Cela faisait si longtemps que l'on ne s'était pas vues. J'avais l'impression que cela remontait à des années déjà. Des années lumières. Elle se trouvait si loin de moi, là, en France. Nous étions chacune à l'autre bout du monde, et pourtant, notre amitié s'entendait sur des milliers de kilomètres.

Il était sept heures sur ma montre. Un grand sourire se dessina sur mon visage en m'imaginant cette journée qui allait certainement être la meilleure de toute ma vie. Je sautai de mon lit, et je fis rapidement le ménage en jetant les mouchoirs étalés sur le sol, et en rangeant mes habits éparpillés un peu partout. On aurait clairement dit qu'une guerre avait eu lieu dans ma chambre. Je partis rapidement dans ma douche, en chantant à tue-tête tout ce qui me passait par la tête. Je me lavai les cheveux, puis je les lissai. Je m'habillai ensuite, avec ce que je trouvai, étant donné que deux Agents un peu plus âgés que moi étaient venus quelques jours auparavant, dans ma chambre, pendant que je dormais, et avaient jetés tous mes vêtements colorés, pour les remplacer par des vêtements noirs. Le résultat était sans appel : j'allais ressembler à Mercredi dans La Famille Adams. J'attrapai alors le seul short en cuir qu'ils m'avaient laissé, et j'enfilai un débardeur noir, ainsi que mon perfecto et mes bottines à talons noirs. Il fallait que je m'entraîne à marcher avec. Je me maquillai légèrement, en essayant de faire relativement vite. Je me dirigeai ensuite vers mon bureau, et c'était avec beaucoup de courage et de virulence que j'attrapai l'arme à feu qui s'y trouvait. Et je la plaçai là où l'on m'avait appris à la mettre.

Dans la nuit, j'avais décidé que j'allais le dire à Luna, il fallait qu'elle le sache, je ne me sentais pas capable de lui cacher un tel secret. Mais malgré tout, j'avais peur de ne pas pouvoir la protéger toute seule.