Il est temps de décrocher la lune [TOME 1]

Chapitre 6 : Deux mondes s'opposent.

AMBRE
Après avoir passé un long moment au gymnase, la professeure nous conduit à notre salle de classe qui se trouvait dans le premier couloir que l'on pouvait distinguer lorsqu'on passait les portes de ce lycée. Je marchai juste derrière elle et avançai très rapidement - trop rapidement pour avoir l'air naturelle - afin que personne ne pouvait poser le regard sur moi et mon mal-aise constant.

La professeure tourna la poignée de la salle de classe, et demanda à tous les élèves de s'assoir. Prise d'une pulsion d'agoraphobie, je me jetai telle une lionne dans la pièce et entrai en premier. J'allai m'installer à une table griffonnée de mots, de dessins qui me semblait familière à mon ancien lycée. Cette table se trouvait tout devant, là où personne ne pouvait me fixer ou m'épier cruellement, attendant que je fasse un faux pas. Je pris mon sac, attendant que tous les élèves s'installaient, et je fouillai dans mon attirail, avec l'espoir de retrouver mon portable afin de voir si j'avais un message Luna. Quand je l'avais enfin retrouvé - après de nombreuses fouilles et des jurons - je l'allumai et le déposai dans ma trousse, ni vu ; ni connu. Je ne pris pas le temps de regarder tous les autres élèves qui entraient dans la salle. Je préférais largement regarder ma salle de classe dans son entièreté. Elle changeait beaucoup de celles que je connaissais, celles que l'on nommait les salles "traditionnelles."
Celle-ci était bien plus grande et pouvait contenir une cinquantaine d'élèves, les murs étaient construits à partir briques jaunes, et les tables étaient excessivement nombreuses et convenaient seulement pour un élève, de sorte à ne pas avoir de voisin de table : ce qui m'arrangeait d'ailleurs. Je me collai alors contre la fenêtre et observai la vue qui était tout simplement fantastique, une vue sur la mer, qui n'était qu'à quelques mètres du lycée, c'était tout simplement incroyable. Je me souviens encore de la vue de la salle de classe de mon ancien lycée parisien : des immeubles à perte de vue. Rien de très poétique, je vous l'accorde. Je sentais d'emblée préférer le paysage exaltant au cours lassants.

Alors que les élèves prenaient place, j'entendis une petite voix qui m'était adressée. Je me retournai.

<< Humm...est-ce que je peux m'assoir ici ? >>, me demanda une fille en rougissant.

Elle avait l'allure d'une petite fille, mais son visage était beau, pur. Son teint rosé et volupté me rendait jalouse, tandis que ses cheveux blonds tombaient en cascade sur ses omoplates. Sa beauté naturelle faisait ressortir ses yeux verts, semblables à deux iris d'un chat.

Elle me montrait la table qui était à proximité de la mienne. Je lui souriais et hochai la tête.

<< Bien sûr, vas-y. >>, lui répondis-je en désignant la chaise.

Elle s'installa en continuant à me fixer. Je commençais sérieusement à me demander si je n'avais pas une tâche ou du mascara qui coulait sur mon visage.

<< Je suis Zoey. >>, se présenta t-elle, toute timide.

Je tournai ma tête vers elle.