À l'heure où la vie menait les premiers au travail et que le chant des oiseaux nous remettait sur les railles. J'étais noyée dans un café au lait, les cheveux en bataille, et je remerciai la vie pour m'avoir ramené la personne qui faisait battre mon cœur chaque micro-seconde où les couples se brisaient, s'engueulaient et s'aimaient. Nous, on s'aimait quoi qu'il arrivait, en s'engueulant, on s'aimait à en crever, en se brisant, on s'aimait à se jeter d'un pont en ruine, et en s'aimant, on s'aimait à s'embrasser comme des fous durant des heures sans être épuisés. Nous étions peut-être trop objectifs sur notre couple, mais nous ne voulions pas que la flamme s'éteigne, alors nous étions deux à tenir le briquet à proximité de la mèche. Peut-être que la jeunesse était gaspillée par les jeunes qui la consumait trop intensément, en proie au destin. Ou peut-être que la génération évoluait comme nous évoluons. Peut-être étions-nous trop aveugles pour la regarder se détruire à petits feux ? Ou étions-nous trop égoïstes pour y mettre un terme ?
J'avais face à moi, un Austin fatigué, qui grignotait une tartine, les yeux rivés sur son téléphone. Ses cheveux étaient en bataille, comme les miens, mais de grosses cernes entouraient son regard bleuté. Nous étions épuisés. Épuisés à ne rien faire. Épuisés à s'embrasser, épuisés à s'enlacer, épuisés à se sentir bien. Il ne me portait pas d'attention, mais je savais qu'il brûlait d'amour pour moi, comme un boulet de canon dans l'air. Alors pourquoi nous comportions-nous comme des étrangers ? Nous étions bien plus que ça, Austin était bien plus que ça, nous valions plus que ça. J'avais tellement envie d'attraper son téléphone et de le jeter si puissamment sur un mur que celui-ci devait obligatoirement se briser en des piliers de petits morceaux. Je ne comprenais pas comment on pouvait avoir une nuit aussi parfaite, puis le matin même, faire comme si rien ne s'était passé. Je bouillonnai de rage, le nez dans mon café qui me remettait en forme.
<< Austin ? >>, je demandai en finissant ma tartine.
Il ne semblait pas même m'avoir entendu.
<< Austin ! >>, je m'écriai cette fois beaucoup plus fort.
Il sursauta et fit tomber sa tartine au sol. Il me lança un regard noir, mais dérouté.
<< Mais ça va pas ? Je suis pas encore réveillé et toi tu me brusques ! >>, cria t-il à son tour pendant que j'explosai de rire.
Cette situation était bien trop ridicule pour que l'on se dispute, mais les disputes faisaient parties d'un couple heureux, m'avait-on dit.
<< Tu veux que je te réveille ? >>, je lui demandai en m'avançant telle une prédatrice vers lui.
Il changea immédiatement de comportement, et son visage se transforma en quelque chose de sauvage. Il se mordilla la lèvre inférieure tandis que je m'assis à califourchon sur ses genoux. Je le regardai avec cet air innocent que je maîtrisais. La comédie, nous la maîtrisions tous, elle faisait partie intégrante de nos vies. Je le vis sourire furtivement. J'approchai mon visage du sien, et jouai avec lui pour savoir lequel d'entre aurait scellé nos lèvres ensemble. Derrière lui, se trouvait une grande carafe d'eau plate. Je tendis mon bras et l'attrapai rapidement, sans qu'il se rende compte de ma petite supercherie. Alors qu'il allait pour coller ses lèvres contre les miennes, je levai sans retenu la carafe sur le haut de sa tête et je l'inclinai afin que l'eau glisse sur son visage. Je me décalai rapidement, en riant si fort que j'en avais mal aux côtes, et je regardai son visage choqué et inexpressif. L'eau devait être très froide, vu sa tête, mais il avait l'air d'aimer ça, finalement. Il me toisa en souriant bizarrement.
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Il est temps de décrocher la lune [TOME 1]
أدب المراهقينLe monde d'Ambre a toujours tourné autour d'un mystérieux secret qui hante sa vie. Quoi qu'il arrive, ce secret est présent dans sa vie, pour le meilleur et pour le pire. Sauf qu'Ambre, ignore ce qu'est ce fameux secret dont personne ne doit parler...