Chapitre 60 : Pages Blanches.

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Je m'étais perdue aujourd'hui

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Je m'étais perdue aujourd'hui. J'avais tenté d'anéantir ma souffrance pour toujours, de partir loin, dans un autre endroit où tout était paisible et beau. Mais ce qu'ils ne comprenaient pas, c'est que les médicaments ne servaient à rien dans ce cas-la, j'avais seulement besoin d'aide. J'étais si petite, si fragile et je m'étais perdue à nouveau. Je ne pensais plus être assez forte pour le refaire, mais je l'avais fait. J'avais voulu cesser d'exister, au dépit de ceux qui m'aimait, parce que l'égoïsme était devenue une qualité dont j'ignorais. Je n'essayais plus de me voiler la face ; j'avais tout perdu, je n'avais plus rien à quoi me raccrocher. Pourquoi n'avais-je pas le droit au bonheur ? Pourquoi étais-je différente ? Tout avait commencé un soir de pleine lune, alors que je n'étais qu'une simple enfant, joyeuse et heureuse. Cette petite fille que j'étais avait rapidement déchanté en voyant de ce qu'était construite la vie d'un humain : de souffrance, de blessure, de douleur et de désillusion.

J'avais besoin d'exister différemment. D'exister pour lui, pour elle, d'exister pour ceux que j'aimais. Maintenant qu'ils n'étaient plus là, mon existence était temporaire, comme ma vie l'avait été.

Je vis une lumière blanche me brûler les yeux. Était-ce ça, la mort ? Était-ce une lumière blanche qui venait vous chercher pour vous emmener dans un autre monde ? Est-ce que ce monde était tout aussi blanc ?

Pourtant, dans ma lumière blanche, j'entendais des voix qui me transperçaient l'âme. Les voix des gens que j'aimais tournaient tout autour de moi comme un manège qui n'en finissait jamais. J'avais le tournis et la peur du vide qui s'était élancé devant moi. Il n'y avait rien, seulement du vide partout, je ne me voyais pas, je ne ressentais rien. J'étais devenue une âme dénuée de vie.

<< Je t'en supplie ma chérie, réveille-toi. >>, pleurait une voix à mon oreille.

Cette voix était remplie d'espoir et de peine. D'une grande et profonde peine. Et je m'en voulais presque de faire subir ça aux gens que j'aimais, même si je n'avais plus aucune idée de qui ils étaient, je les avais tous oubliés.

<< Il faut que je prévienne Austin. >>, disait une voix masculine et grave.

Austin, je me souvenais de lui. Il était le seul que je refusais d'oublier. Lui et Luna.

<< Austin est parti. >>, répliquait une jeune fille à la voix aiguë.

Austin était parti, et c'était la cause de mon malheur. Il était la cause de tout ce qu'il m'arrivait.

<< Je trouverai un moyen ! >>, s'écriait le même jeune homme.

Je me demandais combien il y avait de personnes autour de moi. Je ne pouvais pas les voir, mais je pouvais les entendre et les sentir auprès de moi.

Ce monde étaient si vide, si incertain, mes pensées étaient si vagues et si sombres. Je me demandais pourquoi ça avait si mal tourné. Des fois c'était si fou, que rien ne pouvait me sauver, mais la seule chose qu'il me restait était ceux qui se trouvaient auprès de mon corps inactif. Et je devais me réveiller et vivre pour ces gens-là, ces gens qui s'inquiétaient sûrement pour moi, ces gens qui me soutenaient, qu'importe de qui il s'agissait. Je voulais voir leur visage et toucher leur main. Je voulais les prendre dans mes bras, et les serrer si fort que je ne ressentirais plus aucune douleur. Je voulais continuer à sourire et à danser pour ces gens-là, mais aussi pleurer et crier pour ceux qui manquaient à l'appel.

Il est temps de décrocher la lune [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant