Loup des bois et des rêves (M/M)

Chapitre 11 : Coup de fil !

La neige était enfin retombée. Quelques-uns commençaient à s'inquiéter car il était rare qu'il ne neige pas pendant une aussi longue période mais à présent, tout le monde était satisfait. En une nuit, tout avait été recouvert de cette fine couche de blanc et le paysage s'en était retrouvé de nouveau complètement transformé. Lorsque je m'étais levé, j'avais été agréablement surpris et surtout très enthousiaste. J'avais encore une véritable âme d'enfant et voir autant de neige – car ce n'était pas à Lyon que j'avais pu voir une telle quantité – m'excitait. Pendant tout le petit déjeuner, j'avais été une véritable pipelette en racontant à Arthur tout ce que j'avais prévu de faire. En première place, faire un bonhomme de neige. C'était évident. Arthur avait beaucoup ri et s'était moqué de moi mais j'étais beaucoup trop émerveillé pour en tenir compte. Lorsque nous étions arrivés au lycée, Mathieu m'avait sauté dessus en hurlant. Même s'il était originaire du coin, il était aussi excité que moi à la vue de la neige.

Ce fut donc ainsi que nous nous retrouvâmes tous les deux dehors, pendant nos deux heures de trou de l'après-midi, à faire un énorme bonhomme de neige. Nous avions réussi à convaincre Léa de s'y mêler mais les trois autres avaient refusé, les lâches avaient trop froid. Au bout d'une quarantaine de minutes, nous avions fini notre bonhomme de neige. J'étais tellement fier de moi que je l'avais mitraillé de photos. Puis, on nous avait décrochés, Mathieu et moi, de notre œuvre pour nous traîner à l'intérieur d'un café car soi-disant nous avions l'air frigorifié. Actuellement, j'étais en train de boire un bon chocolat chaud – payé par Arthur – en regardant les photos sur mon téléphone. Soudain, ce dernier sonna. C'était étrange puisqu'en général, personne ne m'appelait. En regardant le contact qui s'afficha, je souris de toutes mes dents et décrochai en faisant signe aux autres que je m'éloignais.

— Aliiice !

— Mon petit blondinet ! cria-t-elle sur le même ton.

— Ça fait super longtemps que tu n'as pas appelé !

— Tu aurais pu le faire toi aussi, répliqua-t-elle sur un ton de reproche.

— C'est vrai, admis-je en rigolant. Alors, quoi de beau ?

— Oh, pas grand-chose. Tu sais, tu nous manques beaucoup, on s'ennuie sans toi. C'est comme si le monde s'était arrêté de tourner, c'est terrible ! dramatisa-t-elle Non, je rigole. Tout va bien, même si c'est vrai que l'on pense beaucoup à toi.

— C'est gentil. Je suis désolé de ne pas avoir pris de nouvelles. J'aurais dû le faire mais il s'est passé tellement de choses depuis que je suis arrivé ici que j-

— Tu nous as oublié, finit Alice à ma place d'une voix lasse.

— Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire... Je...

Je l'entendis rire de son côté et réalisai qu'elle se moquait de moi. L'entendre faisait du bien, cela faisait tellement longtemps ! A vrai dire, je comprenais qu'elle n'ait pas rappelé puisque la dernière fois, je l'avais envoyé bouler. Elle m'avait alors dit qu'elle attendrait avant de m'appeler de nouveau et avait raccroché. Je n'avais pas pensé à la rappeler, par peur pour sa réaction. Finalement, peut-être aurais-je dû le faire plus tôt vu le ton enjoué qu'elle avait.

— Je suis contente que tu ailles mieux. Je l'entends dans ta voix, tu as changé et tu es passé à autre chose mais je sens qu'il y a tout de même quelque chose. Tu veux m'en parler ?

— Tu m'épateras toujours à lire en moi comme ça, soupirai-je. C'est juste qu'il y a deux semaines, mon grand-père a eu un accident de voiture devant mes yeux. J'ai voulu aller l'aider parce que sa voiture avait pris feu mais je n'ai pas réussi. Je serai resté coincé dans les flammes si quelqu'un n'était pas venu m'aider et c'est chez ce quelqu'un que je loge actuellement. Je m'en veux d'avoir été aussi stupide et depuis, je me sens complètement...