Chapitre 12 : Retour à l'origine

4.4K 378 29
                                    

Le samedi neuf décembre arriva rapidement. Tout le monde avait pu venir, bien que, pour ma part, ce fût un peu plus dur que je le pensais de convaincre ma grand-mère. Mais elle avait accepté et je lui en étais grandement reconnaissant. Nous avions prévu, nous tous, de partir tôt le matin afin de profiter au maximum de notre week-end. Au départ, Léa et Ambre voulaient que l'on parte tout de suite après les cours mais je les en avais vite dissuadé en leur rappelant que la fête commençait le vendredi au soir et que nous arriverions en plein milieu. Il était donc un peu plus de sept heures et nous étions à présent sur le quai de la gare de Saint-Claude, attendant l'arrivée du train qui nous emmènerait jusqu'à Lyon. Tout le monde trépignait d'impatience – même moi, malgré ma retenue. J'avais cette appréhension grandissante au fond de moi qui faisait que je trouvais que les minutes qui s'écoulaient étaient des heures entières. Finalement, le train entra en gare et nous pûmes monter à bord, tous excités comme des puces. Quinze minutes plus tard, les portes se fermaient et nous partîmes. Nous en avions pour trois heures encore avant de pouvoir enfin arriver dans ma ville natale. Nous nous occupâmes durant le trajet en jouant aux cartes à six – serrés sur une place à quatre – et en discutant un peu bruyamment. Heureusement, il n'y avait pas beaucoup de monde à l'intérieur. Apparemment, il y avait peu de courageux qui prenait le train à sept heures trente un samedi.

Vers dix heures, comme prévu, nous approchâmes de Lyon et je pus reconnaître le paysage qui défilait à travers la fenêtre. Je ne pus m'empêcher de commencer à trembler autant d'excitation que de peur. Arthur, assis à côté de moi, le vit et je le sentis poser entourer son bras autour de mon cou pour me rapprocher de lui. Personne ne fit de commentaire sur à ce geste assez inattendu de la part du brun bien que je vis Léa et Mathieu nous dévisager rapidement comme si nous étions devenu des étrangers. Jules, lui, comprit d'où provenait le problème et m'offrit un sourire.

— Ça va aller, ne t'en fais pas. Tu vas voir, on va tellement t'occuper pendant les deux prochains jours que tu n'y penseras même plus.

Et je souris légèrement, content su réconfort que l'on m'apportait.

Lorsque le train arriva en gare, la tension monta. Dehors, il faisait un temps magnifique, malgré le froid glacial. En descendant du train, j'inspirai un bon coup l'air frais et conduisis mes compagnons à l'extérieur du quai. J'avais donné rendez-vous à Alice à l'extérieur de la gare, de peur que celle-ci ne soit bondée en ce week-end de fête. Lorsque nous sortîmes, je la cherchai du regard mais ne la vis pas. Je sortis alors mon téléphone et remarquai qu'Alice m'avait envoyé un message me disant qu'elle sera un peu en retard. Je lui répondis donc que nous l'attendions d'un côté de la gare, à l'entrée. J'observai un peu les environs et mon cerveau se remit en fonction. Je me souvins de la dernière fois que j'étais venu ici. Il pleuvait des cordes ce jour-là, durant la première semaine des vacances de Pâques. Mes parents, mon petit-frère et moi devions partir à Paris pour les vacances. Ce fut les dernières vacances que j'eus passé avec eux avant leur mort.

J'étais toujours perdu dans mes souvenirs lorsque quelqu'un me sauta sur le dos, s'accrochant fermement autour de mon cou.

— Mon petit blondinet !

Je sursautai violemment en poussant un faible cri et me retournai d'un bond lorsque je compris qu'il s'agissait d'Alice. Elle me regardait avec un grand sourire, fière d'avoir réussi à me faire peur et son sourire s'agrandit lorsque je le lui rendis. Cette jeune fille était magnifique avec ses bouclettes rousses, ses taches de rousseur étalées sur son visage et ses yeux intensément verts. Je réalisai bien vite combien elle m'avait manqué. Son rire enfantin, ses changements brutaux de comportement, son dévouement envers ses proches, tout d'elle m'avait manqué. Je ne dis rien et lui fit un gros câlin qui, j'espérais, exprimait combien je l'adorais. Elle me rendit mon étreinte et me murmura à mon oreille.

Loup des bois et des rêves (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant