Chapitre 72 : Le bout du tunnel

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Bonsoir à tous !

Non, vous ne rêvez pas, c'est bien la suite ! Les vacances sont (presque) finies - j'espère qu'elles se sont bien déroulées, comme la rentrée - et, en effet, je reprends la publication de LBR, toujours irrégulière mais sûre et certaine.

Bonne lecture :)

Lyrra

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Un énième gémissement m'éveilla. Endormi, je gigotai doucement dans le lit à la recherche de la provenance de ce bruit. Rapidement, je compris qu'il s'agissait d'Arthur derrière moi qui s'agitait dans son sommeil. Recroquevillé, les sourcils froncés, il semblait souffrir. Je le secouai légèrement pour le réveiller. Comme d'habitude, il avait le sommeil léger. Lui laissant le temps d'émerger, je me dirigeai dans la salle-de-bain pour prendre ses antidouleurs avec un verre d'eau. C'était devenu une sorte de rituel quotidien depuis qu'Arthur avait quitté l'hôpital quelques jours plus tôt. Malgré ses sourires de façade pour me rassurer, je savais qu'il souffrait, surtout la nuit quand il laissait tomber sa carapace dans son sommeil et que la douleur reprenait sur un corps qu'il s'efforçait de contrôler. Il me faisait penser à Thomas après son attaque à La Clusaz, aussi vulnérable qu'un oisillon, mais il n'avait pas craqué. Je restais auprès de lui à chaque instant, attendant le moment où il se livrerait et avouerait tout ce qu'il avait sur le cœur. Parfois, je le voyais hésiter puis se rétracter avec un sourire timide qui n'avait rien de sincère. En réponse, je lui offrais le même rictus indulgent.

Je lui apportai les médicaments qu'il avala aussitôt sans rechigner. Alors qu'il buvait, je lui caressai le dos et remarquai qu'il tremblait de tous ses membres. La douleur secouait ses muscles. Une fois qu'il eût reposé le verre, je l'attirai contre moi dans une longue étreinte. Mouillant mon cou de ses larmes, Arthur s'accrocha à moi avec force, comme s'il craignait que je parte ou qu'il ne se perde dans ses propres sensations. J'étais devenu son point d'ancrage quand la souffrance était trop forte. Déjà à l'hôpital, il avait été difficile de nous séparer et, maintenant que nous étions rentrés dans notre cocon, nous n'en n'étions pas sortis. Il n'était plus question de la meute depuis que nous avions quitté le petit chalet pour l'hôpital. Arthur n'exprimait même pas l'envie de prendre des nouvelles des autres. Sans doute avait-il un autre moyen de le savoir mais, au regard de Léandre, je comprenais que son fils s'était refermé comme une huître, que ce soit auprès de ses parents ou auprès de la meute. L'attaque qu'il avait subie l'avait réellement effrayé au point de le rendre presque muet. Ça ne lui ressemblait pas. Cependant, ce silence, il ne me l'imposait pas. Egoïstement, j'étais heureux qu'il ne s'ouvre qu'à moi. Au fond, je me disais que c'était la preuve de son attachement pour moi. D'un autre côté, il ne pouvait pas rester ainsi éternellement.

A force de baisers et de douces paroles, le temps que les médicaments agissent, Arthur se calma et desserra légèrement sa prise. Il ne tremblait plus et essuya les dernières traces de larmes qu'il avait laissé échapper. Nous nous rallongeâmes et, dans un profond soupir, Arthur se cala contre moi. Les rôles s'inversaient et c'était désormais lui qui avait besoin de moi. Le voir si faible dans mes bras faisait saigner mon cœur. J'avais envie de revoir l'Arthur si fier et sûr de lui. Le serrant contre moi, je le sentis se détendre et s'endormir progressivement. La douleur morale et physique l'épuisait, il s'endormait souvent comme une masse. Ça ne pouvait plus durer. Ce conflit avec les Leuks était en train de tous nous déchirer et qui était gagnant dans le lot ? J'étais persuadé que les Leuks n'en menaient pas plus large, bien qu'ils aient semblé mieux s'en sortir jusqu'à présent puisqu'ils pénétraient enfin dans le territoire de la meute de Mouthe. Ça ne s'était sûrement pas fait sans victimes et il y avait bien des gens qui devaient remettre en cause la justesse de leurs actions. Après tout, il y avait forcément des points de vue divergents au sein des différentes meutes qui composaient ce regroupement de meute...

Loup des bois et des rêves (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant