Chapitre 26 : Départs définitifs

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Le jour après la sortie à Saint-Claude, je me levai en ayant une pensée pour le petit Harry. Il était tellement stressé hier que je me demandai s'il avait réussi à dormir cette nuit. Allumant mon téléphone, je tombai sur un sms de Jules « signé Harry ». Ce dernier me remerciait même si, dans son message, il me paraissait encore plus stressé que la veille. En revanche, la deuxième partie de son message me mit la larme à l'œil. Il me disait être heureux de m'avoir rencontré et me faisait part du fait qu'il trouvait que j'allais mieux qu'il y a quelques mois. Il avait raison : j'allais beaucoup mieux et même plus ! Je semblais retrouver un semblant de vie et j'étais heureux qu'il s'en rende compte. Mon quotidien se recréait petit à petit autour de personnes qui m'avaient prouvé à plusieurs reprises que je pouvais compter sur elles. Je n'osais même pas même imaginer ce que je serais devenu sans elles. Arthur m'aurait alors complètement détruit et j'aurais véritablement plongé. Assis dans mon lit, je secouai la tête et effaçai ces pensées négatives pour sortir de mon lit. Une nouvelle journée commençait, il fallait rester positif.

Il était onze heures, nous étions samedi et la journée commençait relativement bien avec le fait qu'une délicieuse odeur emplissait la maison. C'était ma grand-mère, ce cordon bleu, qui préparait le déjeuner. Elle prenait toujours le temps de préparer des petits plats même si elle était de moins en moins présente à la maison. Le fait qu'elle pense à moi et qu'elle s'excuse de ses absences de cette manière me touchait. Après tout, le second cerveau de l'homme n'était-il pas l'estomac ? Quoique... Peut-être n'était-ce que le troisième après le sexe. Bref. Je la rejoignis dans la cuisine où elle se dandinait en chantonnant. Mamily arriva vers moi et déposa un baiser bruyant sur ma joue tout en me demandant comment j'avais dormi.

— Bien, merci. Qu'est-ce que tu nous prépares ? demandai-je en me penchant au-dessus de la casserole où grillaient des lardons.

— Tartiflette ! s'exclama mon aïeule de bonne humeur.

— En plein mois d'avril ? m'amusai-je.

— Il n'y a pas de période pour manger une bonne tartiflette, rétorqua-t-elle.

Et je ne pouvais qu'être d'accord. Nous passâmes à table une longue heure plus tard durant laquelle j'avais lutté pour ne rien piocher dans les plats et casseroles qui se baladaient sous mes yeux. Finalement, j'avais mis la main à la patte mais uniquement pour pouvoir profiter des morceaux qui, malencontreusement, s'échappaient du plat et, du coup, finissaient dans ma bouche.

— C'est étonnant qu'il en reste autant avec tout ce que tu as mangé, soupira ma grand-mère en regardant le plat posé sur la table.

Je lui tirai la langue tout en me servant une bonne part de tartiflette après l'avoir servi d'abord.

— Et c'est encore plus étonnant que tu aies encore faim, dit-elle en relevant un sourcil.

— Roh, mais je mange ce que je veux et dans la quantité qui me plaît, rétorquai-je.

— Ah, mais je ne vais pas t'empêcher de manger. Mange, mon enfant, mange.

Le déjeuner se déroula dans la bonne humeur. La tartiflette était juste délicieuse ! A la fin du repas, j'aidai ma grand-mère à débarrasser lorsqu'elle m'annonça qu'elle voulait passer voir mon aïeul à l'hôpital cet après-midi. Je lui proposai de me laisser faire la vaisselle pour qu'elle puisse partir tout de suite afin de profiter un maximum, ce qu'elle accepta après m'avoir longuement remercié. Elle déposa son tablier, prit un manteau en coup de vent et s'en alla après m'avoir claqué un baiser bruyant sur la joue. Son empressement me faisait sourire. Que c'était beau l'amour, parfois.

Après avoir fini de tout ranger, je me permis de m'étaler devant la télévision. Mon programme pour l'après-midi était simple : glander devant la télé ! Vers dix-neuf heures, alors que le soleil commençait à décliner, je fis une pause, décidant qu'il fallait mieux s'aérer un peu l'esprit, et me dirigeai vers la cuisine. Je n'avais pas vraiment faim mais une folle envie de thé me prit. Faisant chauffer de l'eau, je discutai avec Jules par message qui semblait lui aussi s'ennuyer ferme. Au bout de dix minutes, je délaissai mon téléphone et finalisai mon thé. Mon téléphone sonna au moment où je voulus porter à mes lèvres ma tasse fumante. Grognant d'avoir été dérangé dans ce moment de calme et de plénitude, je saisis mon cellulaire et décrochai rapidement en voyant que c'était ma grand-mère qui m'appelait. Elle était à l'hôpital et ne devait normalement rentrer que demain selon ce qu'elle avait dit. Elle avait certainement oublié quelque chose en partant tout à l'heure et s'en rendait compte maintenant.

Loup des bois et des rêves (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant