Pourquoi ?

N°194.

Lecture Hors-Wattpad.
28/10/2016
12h59

Je reviens aujourd'hui pour vous parler de deux livres.

Ce sont deux livres similaires et très différents en fin de compte.

Ils parlent tous les deux d'attentats, d'horreurs et de recherche de la paix, mais l'un se passe en 2003, l'autre en 2015. Ce ne sont que 12 ans d'écart qui créent pourtant un fossé entre les deux.

L'un se passe en Israël, l'autre en France.
L'un concerne Tal et "Gazaman", l'autre parle de Caumes, Esther, Hakim, Théo et bien d'autres.
L'un est intense, l'autre est puissant.
L'un est marquant, l'autre est plus léger mais tout autant saisissant.
L'un raconte une histoire épistolaire, l'autre une vie de quelques adolescents au lycée.
L'un évoque les dangers, les guerres, les attentats tous les jours, les injustices entre deux peuples, la haine entre deux nations, puis la paix, l'incompréhension, l'autre parle d'amour, de bouleversement, de choc, d'amertume, d'injustice, de questionnement et d'unité.
L'un est écrit par Valérie Zenatti, l'autre par Arnaud Cathrine.
L'un s'appelle "Une bouteille dans la mer de Gaza", l'autre "A la place du cœur".

Pour commencer, "Une bouteille dans la mer de Gaza" a, comme je viens de le dire, été écrit par Valérie Zenatti. Vous pouvez facilement le trouver pour 8,50€ et je vous le conseille car c'est un livre génial, poignant. On en apprend vraiment beaucoup sur les conflit entre l'Israël et la Palestine, par l'intermédiaire de Tal, une jeune Israélienne, et de "Gazaman", un Palestinien.

Pour vous la faire courte, Tal envoie une lettre dans une bouteille et la donne à son frère qui est à l'armée pour qu'il la jette dans la mer de Gaza, qui sépare la Palestine de l'Israël. "Gazaman" lui répond alors, et tous deux continuent à correspondre par mails. Inquiétudes et moqueries sont les maîtres mots de leur relation mais peu à peu, ils apprennent à se connaître en cachette.

Bon, je pense quand même que le résumé du livre sera mieux fait que le mien...

"C'est une journée ordinaire à Jérusalem, un attentat moyen : un kamikaze dans un café, six morts, deux jours d'info à la télévision. Oui, depuis trois ans, l'horreur est devenue routine, et la Ville sainte va tout droit en enfer.
Tal, elle, ne s'habitue pas. Elle aime trop sa ville et la vie. Elle veut mourir très, très vieille et très, très sage.
Un jour, en plein cours de biologie, une ampoule s'allume au-dessus de sa tête, comme dans un dessin-animé. Voilà des jours qu'elle écrit ce qu'elle a sur le cœur, ses souvenirs, la fois où elle a vu ses parents pleurer de joie, le jour de la signature des accords de paix entre Israéliens et Palestiniens, et puis la désillusion, la révolte, la terreur, et l'espoir quand même.
Ce qu'elle pense, ce qu'elle écrit, quelqu'un doit le lire. Quelqu'un d'en face. Elle l'imagine déjà cette amie-ennemie inconnue aux cheveux noirs. Eytan, le frère de Tal, fait son service militaire à Gaza. Elle glisse ses feuillets dans une bouteille et la lui confie..."

Voilà. Vraiment, c'est un super livre. On ressent l'espoir et les inquiétudes des deux personnages. L'émotion est forte, on comprend que leur vie, leur réalité, est bien différente de la nôtre, on comprend l'existence d'autres conflits encore. Ce livre m'a appris pas mal de choses et je dois avouer que je l'ai tellement aimé que je l'ai fini en une journée. Je crois vraiment que cette histoire m'a marquée et me marquera encore pour un bout de temps.

Ensuite, "A la place du cœur", écrit par Arnaud Cathrine, ce livre est en train de se faire connaître et vous pouvez maintenant très facilement le trouver dans n'importe quelle librairie pour 16€.

"Six jours dans la peau de Caumes qui vit son premier amour.
Six jours de Janvier 2015 où la France bascule dans l'effroi."

Vous l'aurez peut-être compris, ce livre traite de la fameuse période de Charlie Hebdo où tout a commencé. A cette époque, on ne savait pas que c'était le premier attentat d'une éprouvante série. Le 7 janvier 2015, il s'est passé quelque chose de terrible que l'on n'oubliera jamais je pense, de même que pour le 13 novembre 2015, pour le 22 mars 2016 à Bruxelles ou encore le 14 juillet 2016 à Nice et à St Etienne du Rouvray le 26 juillet 2016. Bien sûr, il y en a eu d'autres, mais ce serait impossible de tous les noter, surtout si me mettais à faire la liste de tous les attentats du monde.

Bref, pour revenir au livre, ç'a été très compliqué pour moi de le lire sans penser à ce qu'il s'est passé après Charlie Hebdo et de me concentrer sur cette période précisément, ma vie à ce moment qui était bien différente de celle de maintenant, mes opinions et mes émotions quand c'est arrivé. Car c'était il y a presque deux ans (et que le temps passe vite) et il s'est passé beaucoup de choses entre temps.

Quoi qu'il en soit, cette histoire m'a ramenée en arrière et m'a fait remonter beaucoup de souvenirs. Mais le souvenir principal, c'était cette unité dans la France.

Ce livre nous est bien plus parlant justement parce que nous l'avons vécu récemment. Dans un sens, il nous est plus fort, plus puissant.

Mais ce livre ne parle pas que des attentats, il parle aussi de Caumes, Caumes qui se découvre, qui rencontre Esther et qui en tombe amoureux, qui se sent coupable d'être heureux et d'éprouver de l'amour à une période où la France est dévastée, Caumes qui s'inquiète et puis qui est révolté, Caumes triste ou heureux. C'est ce qui fait que cette histoire est très riche. Elle parle de beaucoup de choses en même temps sans s'embrouiller, c'est un mélange fouillis mais compréhensible et bien représentatif des différents points de vue des Français à cette époque. Malgré tout, la transition entre les moments heureux, les drames, les bouleversements et autres est bien faite. On ne s'attend pas forcément même quand on l'a vécu.

En somme, "A la place du cœur" est un livre plus personnel qui me ramène en arrière mais magnifiquement bien écrit pour représenter la situation. Et "Une bouteille dans la mer de Gaza" m'a appris beaucoup de choses, c'est un livre qui traduit la cruauté de la haine et des actes de certains mais c'est aussi l'espoir qui reste malgré tout.

L'un est magnifique, l'autre l'est aussi.

Kiss !
Mario.