Nous étions rentrés depuis quelques heures déjà, j'observais Marianna prendre soin de notre fille. Les gestes tendres qu'elle avait à son égard me firent sourire. Je sais que Marianna a souffert cette nuit-là, elle était impuissante devant la violence que Léos s'acharnait à faire vivre à Savanna. Depuis, elle se rendait une fois par semaine chez Charline accompagnée d'Oliana. Elle en avait besoin m'avait-elle précisé dans un besoin de se justifier.
-Charles? Tu vas bien? Me lança ma femme le regard inquiet.
-je réfléchissais, précisais-je en me posant sur le bout de la table. Tu vas coucher ma fille? Ajoutais-je en souriant car je savais que ça avait le don de l'énerver.
-Notre fille! S'empressa-t-elle de rétorquer en me souriant comprenant que je venais de la taquiner. Charles, dit-elle en s'approchant de moi. Tout va s'arranger. Ajoute-t-elle en déposant un baiser sur le crâne chevelu de notre petite Oliana.
Quatre mois que ce calvaire durait, un calvaire qui bouffait Romain de l'intérieur. J'avais effectué quelque recherche sur le départ de Léos et Laureline qui m'avaient mené au-delà de la frontière. Ils avaient fui sans scrupules, sans remords. Certaines de mes connaissances dans la justice, avaient agi de leurs côtés. J'avais juré à Marianna de faire obtenir justice à Savanna. Mais comment confronter la victime contre le bourreau quand la victime n'est plus!
Je regardais Marianna qui conversait au téléphone, un sourire sur ses lèvres amplement vicieux s'extirpait, je reconnais ce visage qui exprimait son côté malicieux...
-Bien, je suis heureuse Charline. Il est temps de prendre le taureau par les cornes! lança-t-elle en raccrochant.
- Que se passe-t-il dans cette tête. Lançais-je en la prenant dans les bras pour la retourner face à moi. J'observais la femme face à moi qui en l'espace d'un an, était passé du statut d'esclave à maman pour mon plus grand bonheur. Elle a su guérir ma blessure, guérir ma plaie qui ne se fermait pas. Je ne pourrais jamais oublier la perte de ma fille ainée, son absence est toujours en moi, son manque est présent chaque jours, mais Marianna a su apaiser cette souffrance. Quand j'ai rencontré Savanna, j'ai porté un amour paternel sur elle, je voyais en elle ma fille ! Les souvenirs commençaient à faire naitre une légère humidité dans mes yeux. J'empressais de coller le visage de ma compagne contre mon torse. Je t'aime Marianna, soufflais-je dans un murmure frissonnant
-Charles, tu penses à Patricia ? me demanda-t-elle d'une voix compatissante.
-Je pense à elle oui, et à Savanna, à Romain, à nous. Répondis-je en la serrant plus fort sous la contraction de mes muscles.
-Où qu'elles soient, je sais qu'elles pensent à toi elles aussi. M'explique-t-elle en retirant son visage de mon torse pour me faire face. J'ai téléphoné à Charline, lança ma douce en soutenant mon regard interrogateur, car quand Marianna avait une idée en tête, elle ne l'avait pas ailleurs. Elle m'a promis de venir chez Clara et Xavier avec sa soumise. A ce mot, je me mis à sourire. Ne rigole pas ! Tu sais très bien que l'entrée n'est autorisé que si tu es accompagné d'une soumise ou d'un soumis Monsieur le Dominant.
-Comment allons-nous faire nous deux ? Dis-je le plus sérieusement possible. Tu n'es plus ma soumise.
Marianna se retira de mes bras, je les laissais reprendre place le long de mon corps, l'avais-je offusqué ? Je l'observais minutieusement se rendre dans notre chambre, elle m'envoya un regard peureux avant de s'engouffrer dans la pièce. Je restais immobile quelques minutes attendant son retour qui ne vint pas. Je retroussais mes manches à la hauteur de mes coudes en avançant vers Marianna.
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Délivrance! tome2
RandomComment va t'il se construire un avenir sans la personne qui vous donne l'envie d'avancer? Il n'est plus que l'ombre de lui-même.... Le maître doux, qu'il était devenu grâce à Savanna a disparu pour laisser place à un Maître froid et sans cœur...