Après la mise au point avec Romain, je n'avais jamais cessé de repenser à sa phrase. Je ne pouvais pas tomber enceinte, pas sous cachets et pas tant que Léos pourrait réapparaître. Quand ils partirent tous les trois au club, j'ai eu un pincement au cœur, et si elle était là-bas cette Mélanie, Romain accepterait-il de pratiquer une séance sur elle ? toutes ces questions commençaient à m'angoisser, je devais occuper mon esprit et quoi de mieux qu'un petit moustique de cinq mois pour cela ! Je fis manger Oliana, prenant conscience qu'elle éveillait un instinct maternel en moi, je secouai ma tête pour chasser cette idée. Je lui fis prendre son bain et je la couchai aussitôt. Je zappais la télé quand je tombais sur une scène de viol, remémorant de vieux souvenirs qui transformait mon sang en glace. De colère, car oui maintenant je sentais la colère de l'acte cruel qui m'a été donné par léos, j'éteignis la télé pour me rendre à la cuisine.
-Allo, Charly c'est Savanna, je ne te dérange pas ?
-Non, que me vaut ton appel ? me demanda-t-il dans un souffle sérieux.
-Je veux arrêter mes cachets ! Précisais-je
-Tu es prête à le faire, cette décision vient de toi ou de lui ?
-De moi, elle vient de moi, je veux les cesser.
-Bien, si cela est ton choix !souffla-t-il avec inquiétude
Je raccrochais quarante-cinq minutes plus tard en connaissant le processus de sevrage mais avec obligation de continuer à le voir trois fois par semaine. Il n'était que 22h, durant une heure, je tournais en rond, je rangeais par ci par là. Je m'arrêtais devant elle, devant la porte de la salle de jeux de Romain. Machinalement, je regardais autour de moi pour voir si personne n'était là. Il rentrerait surement sur le coup des deux ou trois heures du matin. Je posais le baby-phone à l'entrée de la salle et de ma main, je touchais chaque objet en fermant les yeux me remémorant chaque instant passé ici en tant que soumise, un frisson plaisant envahissait mon corps, je me demandais si je n'étais pas folle de vouloir redevenir soumise après ce que j'avais vécu. Mon regard percutait mon reflet dans le miroir, et c'est là que je compris que la soumission était mon issue de secours ! Un air frais frappait mes chevilles, je ne sais depuis combien de temps que j'étais dans la salle, mais je me sentais à ma place, libre de celle que j'étais en tant que femme. Je continuais à me souvenir de ses mains pressant mes tétons quand il installait les pinces, de la barre d'écartement qui prenait possession de mes chevilles. Du martinet qui parsemait mon corps de ses lanières, de la sensation que cela me donnait quand il le faisait danser sur moi. Je m'arrêtai face à mon reflet, relevant mon pull pour me confronter aux cicatrices qui ornaient mon buste. Sous mes mains tremblantes, je me mise à les touchers, chose que je n'avais jamais faite auparavant. Malgré les larmes qui s'écoulaient de mes orbes, je me fixais dans mes propres yeux en murmurant :
-Tu ne m'as pas détruite Léos, tu m'as rendue plus forte ! Je portais mes yeux sur la silhouette qui s'approchait de moi les mains dans le dos, la chemise entrouverte avec un regard scellé sur mes marbrures.
-Laisse ton regard dans le miroir ! M'ordonnais-t-il en se plaçant derrière moi, frôlant avec minutie mes fesses, l'odeur de son parfum qui se dégageait de lui dans son approche me fit légèrement vaciller, sa main me saisit par la taille me ramenant fermement à lui, Observe ton corps, ta poitrine qui se soulève aux souvenirs que tu as dans cette salle ! ajouta-t-il en me retirant mon pull me mettant à nu dévoilant entièrement les striures du fouet qui m'obligeait à fermer les yeux. Je suis près de toi, murmura-t-il à mon oreille en caressant mon ventre de son pouce. Je te maintiens Savanna, Je suis ton pilier ! Maintenant ouvre les yeux et si tu veux arrêter, dis-le et nous cesserons. Je laissais s'écouler quelques minutes avant de trouver le courage pour ouvrir mes yeux et faire face à la vue complète des cicatrices sur ma poitrine. Je portais mon index et mon majeur à mon nombril, remontant par palier la ligne jusqu'à mon cou, il avait fait claquer Spartacus avec une précision incontestable, je perçus le regard de Romain sur mes mains à travers le miroir, son regard était mélangé par la fierté de mon geste et la tristesse de me faire subir la contemplation des sillons qui formaient un V, elles suivaient une ligne parfaite de mon nombril à mon cou passant par mes seins. Je contemplai plus attentionné mes tétons, laissant surgir un souvenir que j'avais bloqué dans ma mémoire, Léos avait retiré sans douceur mes piercing aux seins, électrisant mon corps de sa voix menaçante « Un jour vide-couille, c'est moi qui te les remettraient tes piercing dans une souffrance encore plus violente que celle de ce soir ». Raidissant mon corps contre Romain qui m'entourait de ses deux mains. Concentre toi sur ma voix, ne le laisse pas envahir tes pensées, me conseilla-t-il d'une voix ferme mais calme, apaisant l'angoisse qui tentait son approche. Laisse évacuer tes peurs, laisse la couler, sans honte ! M'ordonnais-t-il. Sans contrôler mes larmes, elles se mirent à sortir de mes orbes dévalant mon visage sans retenue, j'avais l'impression qu'elles attendaient l'ordre de Romain pour se sauver de moi en emmenant avec elles, une part de la douleur de ce souvenir. Nous restions ensemble dans cette position assez longtemps, il n'avait pas retiré une seule fois sa main, à chaque peur, il me maintenait, apaisant la panique, il était mon pilier, il était celui qui venait de me confronter à moi-même sans jugement, celui qui venait de me faire franchir un palier d'acquiescement de mon agression. J'épiais le sourire sur ses lèvres à travers notre reflet. Je savais avec exactitude qu'il était et sera toujours le seul et unique Maître que je désirais. Je descellais mes lèvres pour parler quand il me dit non de la tête, Tu as bien réfléchie à tes dires dans le lit ? M'interrogea t'il en effleurant ma poitrine de ses doigts, provoquant un bouillonnement enchanteur dans mon entre-jambe. J'acquiesçais de la tête en ne cessant de me regarder. Je veux te l'entendre dire Savanna !
Je me plaçai à genoux, le regard ne quittant jamais ses yeux dans le miroir et, dans une voix douce et voluptueuse je fis ma demande.
-Maître Sylver faites de moi votre soumise. Je regardais son regard se mettre à briller quand il s'abaissa à ma hauteur déposant un baiser sur mon épaule.
-Je n'ai pas besoin de faire de toi ma soumise Savanna, précise-t-il dans un souffle chaud qui venait s'écraser contre ma jugulaire, Tu n'as jamais cessé d'être à moi Savanna, ajouta t'il. Me délectant de sa voix suave, je posais ma tête sur son épaule égarant son regard qui convoitait avec indolence mon cou. Tu devais juste sentir le désir renaître en toi ! m'expliqua-t-il en me relevant avec délicatesse. Fermes tes yeux et laisse ton corps s'abreuver de l'élégance de ce moment, spécifia t'il en semant autour de mon cou une lisière froide. Ouvre tes yeux ma belle brune! Chuchota Romain dans l'abîme de mon audition.
L'image de mon corps nu seulement habillé de mon collier de soumise dans les bras de Romain, éventrait la boule d'émotivité qui sommeillait en moi. Le froncement de ses sourcils et la poigne de ses mains rapide pour rattraper mon corps qu'il releva sans difficulté, me portant comme une princesse le fit sourire. Je blottissais mon visage dans son cou, entourant de mon bras gauche son épaule, j'humectais son odeur dans un épuisement qui était apparue de nulle part.
-Trop d'émotions, de souvenirs t'ont fatigué. Repose-toi me conseilla-t-il quand le baby-phone se mit à faire résonner par de léger pleure d'Oliana. Il m'allongea en recouvrant mon corps frissonnant et tremblant d'une épaisse couverture. Ses lèvres se posèrent sur ma joue et dans un murmure calme il me précisait : Une jeune demoiselle réclame mon attention. Je vais m'occuper du minuscule moustique et je reviens vers toi. Ce fut les dernières phrases que j'entendais avant de me plonger dans le pays des songes.
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Voilà pour vous! avec tout pleins de bisous.
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Délivrance! tome2
RandomComment va t'il se construire un avenir sans la personne qui vous donne l'envie d'avancer? Il n'est plus que l'ombre de lui-même.... Le maître doux, qu'il était devenu grâce à Savanna a disparu pour laisser place à un Maître froid et sans cœur...