La Larme de Sang tome 8 L'affrontement

Chapitre 12 Le cœur a ses raisons...

12 Le cœur a ses raisons...

Audrey

Mon après midi avec Alistair m'avait chamboulé et il était clair que je devais avoir une discussion avec Cian mais je ne savais pas comment aborder le sujet sans le faire souffrir.

Je l'évitais depuis la veille, je m'étais même levée plus tôt pour me préparer pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux. Je me sentais si coupable !

Et à croire que pour une fois le hasard était avec moi quelqu'un vint frapper à notre porte pour nous demander de rejoindre la salle d'apparat où Son Altesse avait organisé une réunion.

Trop heureuse d'échapper ne serait-ce que quelques heures à une discussion avec mon conjoint je sortis sans même demander le sujet de la réunion et sans attendre Cian qui s'extirpait difficilement du lit.

Bon sang ma vie sentimentale était un vrai désastre ! Humaine ou immortelle cela en avait toujours été.

Les dirigeants n'étaient pas encore arrivés lorsque nous débouchâmes dans la salle imposante. Angela patientait assise sur le siège que Sa Majesté Eugénie avait fait ajouter à ceux de ses enfants. Rafael attendait installé à côté d'elle sur une chaise différente qui était l'exacte réplique de la mienne. Eugénie était assise au bout de la longue table à sa place attitrée.

-Votre Altesse, murmurais-je en faisant une révérence.

-Bonjour Audrey, Cian n'est pas avec toi ? J'avais pensé qu'en tant que Présent de Ludvina il...

-Il arrive Votre Majesté.

Elle hocha la tête et reporta son attention sur les papiers qu'elle était en train de signer et que je reconnu comme étant ceux que Rafael lui avait apporté.

Je gagnais ma place à côté d'Angela en glissant une mèche de mon carré long derrière mon oreille. Et cette dernière braqua ses yeux de biche sur moi. Elle lisait la moindre de mes pensées au sujet de la veille et je ne pus m'empêcher de me tourner vers elle.

-Arrête, tu n'as pas à t'infiltrer dans ma tête Angela, dis-je un peu plus froidement que je ne l'aurais voulu.

-Désolée je ne voulais pas, c'est une mauvaise habitude, répondit-elle en souriant visiblement pas vexée par mon ton.

J'allais reprendre mais les portes s'ouvrirent et Nolan en grande discussion téléphonique avec le château de New-York accompagné de Cian et des autres dirigeants entrèrent.

Cian vint à mes côtés, là où depuis des mois il s'asseyait, et moi je ne parvins pas à retirer ma paume de la sienne lorsqu'il l'attrapa sous la table. Qu'elle hypocrite je faisais !

Tous prirent place autour de la longue table et je remarquais alors qu'il y avait une chaise vacante en face de moi. Était-ce celle de Jude ? Non elle ne ressemblait pas aux fauteuils des dirigeants. Et puis elle ne se trouvait pas là où elle aurait dû, c'est à dire entre Ludvina et Léandre. Mais alors pour qui était-elle ?

-Bien maintenant que vous êtes tous présents je veux vous annoncer que j'ai fait appel à quelqu'un susceptible de nous aider pour le sort de Léanadora.

-Comment ça mère ? demanda Léo.

-Il semblerait que nous puissions savoir très exactement de quoi elle souffrira.

-Comment ? demanda Nolan en se redressant d'un seul coup sur sa chaise.

Le pauvre quand bien même son apparence restait parfaite comme celle de n'importe quel immortel, ses cheveux étaient plus en désordre sur sa tête, certaines mèches brunes lui chatouillaient le menton quand d'ordinaire elles étaient plaquées en arrière. Ses yeux n'avaient plus la couleur d'un ciel d'orage se parant de vert profond, ils avaient l'apparence de l'argent en fusion. Et jamais plus je ne l'avais vu desserrer la mâchoire ou les poings. Il souffrait tous ses muscles tendus à l'extrême me le hurlaient.