Chapitre 14 Passions et déraison

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14. Passions et déraison

-Je pense que nous devrions rentrer à New-York.

-Et comment gamine ! s'exclama mon ami. Je dois dire que le palais d'Eugénie n'est pas le lieu que je préfère.

-Parfait, souriais-je. Bon il faut que l'on s'occupe de l'autre ivrogne ajoutais-je en poussant la porte pour entrer dans la chambre.

A notre grande surprise Nolan n'était plus avachit dans son fauteuil, il était debout torse et pieds nus. Au vu de sa démarche le temps où nous nous étions absentés ne lui avait pas remit les idées en place.

-Va te coucher, soupirais-je.

-J'y vais, grogna-t-il en se jetant au sens propre sur son lit. Voilà j'y suis, vous êtes contents ? Sérieusement vous êtes des rabats joie !

-Et toi tu es tellement énervant que je rêve de te tordre le cou, répliquais-je agacée.

Et j'y songeais réellement.

Il se redressa d'un bond étrangement souple et rapide pour quelqu'un de ivre.

-Et bien vas-y, ton cher Lorenzo ne s'est pas fait prier pour le faire lui ! s'écria-t-il plein de colère.

Je vis distinctement dans sa tête le souvenir de Lorenzo lui brisant la nuque pour l'empêcher de venir en aide à sa femme. Et je comprenais sa colère soudaine.

-Il n'avait pas le choix et tu le sais. Tu ne sais plus ce que tu racontes et...

-Je suis peut-être saoul mais je ne suis pas idiot Angela, cracha-t-il. Il a fait ça pour toi, il t'a choisi à la place de sa propre sœur et il m'a rompu le cou pour ne pas que je mette en danger ta précieuse petite existence !

Rafael fit un pas vers Nolan qui maintenant me faisait face les pupilles figées, le vert faisant place à l'argent et les canines dangereusement aiguisées. Ses crocs allaient sortir, ce n'était qu'une question de temps.

-Tu es injuste et méchant Nolan, murmura mon ami en croisant les bras sur sa poitrine.

L'intéressé ne détacha pas son regard de moi son instinct considérant sûrement à raison que j'étais plus dangereuse pour lui que le disciple.

-Ne la ramène pas toi ! Tu ne vaut pas mieux, tu as assassiné ton propre chef de meute pour prendre sa place, ricana-t-il.

Je n'eus pas besoin de voir le gris ardoise des prunelles du disciple se parer d'or, je le perçu dans ses pensées.

-Il allait mourir et il voulait que je prenne sa place. Discuter avec toi ne sert à rien, en tout cas pas quand tu es dans cet état, dit Rafael durement en avançant encore un peu.

Nolan était devenu menaçant, imprévisible ses pensées bouillonnaient et pire que tout elles étaient bien trop flous pour que je puisse les décrypter correctement. Et cela me faisait perdre l'avantage que j'avais sur lui.

-Va chercher Léandre, murmurais-je.

-Je ne vais pas te laisser seule avec lui ! s'écria Rafael en pointant Nolan du menton qui serrait les poings les crocs de plus en plus saillant. Et puis pourquoi pas Lorenzo ?

-Non surtout...

-Oh oui va chercher Lorenzo qu'on discute lui et moi, murmura Nolan. On a un compte à régler, tu es un bon chien qui fait ce qu'on lui ordonne, n'est-ce pas ?

Et le dirigeant pivota pour plonger son regard de prédateur dans celui du disciple, un sourire carnassier que je ne lui connaissais pas sur les lèvres.

La Larme de Sang tome 8 L'affrontementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant