RILEY
Je ne sais pas pourquoi elle m'a réveillé mais une chose est sûre, elle aurait pu être plus douce, merde ! Je la regarde, attendant qu'elle parle ou qu'elle me dévoile la raison de ce réveil brutal.
— J'ai compris quelque chose, me dit-elle.
— Un peu plus de détails ne serait pas du luxe...
— Regarde sur ma nuque.
Elle veut que je regarde sa nuque ? C'est quoi son problème à cette fille, elle me réveille pour que je regarde sa nuque ? Elle ne me donne pas plus d'explications et me fixe avec insistance, elle veut vraiment que je fasse ce qu'elle me demande. Je lève les yeux au ciel mais obtempère tout de même. Elle se tourne légèrement, pour se trouver dos à moi. Je pourrais l'attaquer, me débarrasser d'elle, elle ne me verrait pas venir. Wow Riley, va te faire soigner !
Je soulève sa masse de cheveux châtains, remarquant au passage qu'ils sont doux et délicats, ils me rappellent ceux de ma sœur. Tiens, encore un souvenir qui apparait au compte-goutte.
— Alors ? me presse-t-elle, surexcitée.
Je sors de ma rêverie à propos de ses cheveux et les décale sur son épaule gauche pour dégager son cou. Ce que je vois me laisse perplexe. Je ne comprends pas, alors je reste bloqué à regarder sa nuque fine et délicate. Je lève ma main libre et l'approche doucement de son cou, comme si j'avais peur de le fragiliser ou qu'il se passe quelque chose d'affreux au moment où la pulpe de mon doigt atteindra sa peau. Lorsque ce moment arrive, elle frissonne, elle ne s'y attendait pas. Je caresse du bout de mon index les inscriptions encrées sur sa chair. Mon doigt passe délicatement sur un huit inscrit à l'encre noire, puis sur un trois et enfin, un quatre. Huit cent trente-quatre. Merde. Pourquoi est-ce qu'elle a ces chiffres tatoués sur sa nuque ?
— C'est quoi ce délire ? je lui demande, sous le choc.
— Qu'est-ce que tu vois ?
— Ton nombre. Un huit, un trois et un quatre. Pourquoi ? Et comment tu as su ?
— Je crois comprendre ce qu'il nous arrive, enfin du moins, une partie. Tu ne te rappelles rien ? Tu n'as pas fait de rêve ?
— Non.
Je n'ai pas fait de rêve, j'étais paisiblement en train de dormir, jusqu'à ce qu'elle me secoue pour me montrer sa nuque tatouée. Elle se retourne et approche sa main de ma tête, l'appuie vers le bas pour me la faire baisser et voir ma nuque. Je la laisse faire et je relève la tête une fois qu'elle a fini de m'inspecter.
— Toi aussi, tu l'as, confirme-t-elle dans un murmure.
Moi aussi, je l'ai ? Elle est en train de me dire que j'ai moi aussi ce fichu tatouage ? Pourquoi je ne m'en rappelle pas ?
— Tu as cinq mille huit cent vingt-trois, précise-t-elle.
— Et à quoi correspondent ces nombres ? Pourquoi on les a tatoués sur nos nuques ? je lui demande en tentant de garder mon calme.
Elle ne me répond pas, elle a les yeux qui fixent l'horizon ; d'ailleurs, le soleil est tout juste en train de se lever. Je lui ai posé la question plusieurs fois, ça m'agace au plus haut point qu'elle ne me réponde pas. Elle sait des choses et ne me les dit pas.
— Tu... tu ne te rappelles pas t'être fait arrêter ? me demande-t-elle.
— Si je me suis fait arrêter ? Non.
— On ne s'en sortira pas si tu ne m'aides pas. Écoute, le soleil se lève donc on va probablement commencer à marcher mais on manque de forces, je me sens déjà faible et j'ai l'impression d'être la seule à réfléchir.
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ASYLUM
Science Fiction2095, dans un monde post-apocalyptique où l'innovation a pris le dessus, ils se réveillent au beau milieu d'une nature luxuriante qui ne ressemble pas à là d'où ils viennent. Une fille, maligne et déterminée. Un garçon, égoïste et prêt à tout pour...