Chapitre 9

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LILY

Nous avons marché un bon bout de temps et j'ai écouté leurs conversations, tentant de récolter un maximum d'informations, mais tout ce que je comprends, c'est que le chef va être heureux de me voir. Si j'ai le cran, je lui ferai savoir que le plaisir n'est absolument pas partagé. Mais évidemment, je n'en ferai rien, je sais à peine me défendre.

Le blond, qui me pousse depuis tout à l'heure dans ce qu'il appelle la forêt a bien failli me tuer plusieurs fois. Je suis tombée à trois reprises, ce qui l'a bien fait marrer. Il a aussi passé le reste du trajet à me faire croire qu'il allait me planter son couteau mais à chaque fois, par une technique que je n'ai toujours pas comprise, la lame disparaissait avant même de m'atteindre, ce qui le faisait rire, encore et encore, il ne s'en est pas lassé. Quand il a fini de me traumatiser, il sort un bout de tissu de sa poche avec lequel il me bande les yeux.

— Qu'est-ce que vous faites ? je m'inquiète.

— Tu verras bien.

C'est silencieux autour de moi, j'ai un mauvais pressentiment, ils ont tous arrêté de parler, j'ai l'impression qu'ils sont en train de me fixer ou bien de se préparer à me faire une crasse. Et puis, j'entends du bois craquer au niveau de nos pieds, quelqu'un s'est déplacé, tous mes sens sont en alerte. Soudain, sans que je ne m'y attende, je suis assaillie d'une douleur assommante au niveau du crâne et c'est le cas de le dire, je m'endors littéralement sous ce coup.

*

Je me réveille dans une pièce glaciale. Ou alors, c'est le sol sur lequel je suis allongée qui est froid. Je m'assieds tant bien que mal et me rends compte que j'ai mal partout. Une douleur traverse tout mon crâne, n'en épargnant aucune infime partie, c'est encore plus violent que lors de mon réveil avec Riley. En regardant mes doigts que je viens de passer sur ma tête, je vois du sang, le mien. Je comprends assez bien que l'un de mes trois bourreaux m'a assommée avec quelque chose de dur, je ne serais pas étonnée qu'il s'agisse d'une pierre.

Je parcours mon environnement de mes yeux qui prennent du temps à s'adapter à l'obscurité. La pièce est petite, carrée et sale. Les murs sont noirs mais le manque de luminosité altère très probablement ma vision des couleurs. La pièce est éclairée par un faible faisceau de lumière qui passe par une petite fenêtre à environ trois mètres de hauteur. Je suis seule, mais aussi étrange que ça puisse paraitre, je n'ai pas peur. Je ne sais pas d'où me vient ce courage, je vais profiter de ce regain d'adrénaline pour me sortir d'ici, mais je devrais probablement profiter de leur hospitalité le temps que je reprenne des forces. Enfin, s'ils me l'offrent.

Un bruit métallique brise le silence, je me lève d'un coup, montée sur des ressorts, comme si je comptais passer à l'attaque. Mon mal de crâne s'intensifie et une baisse de tension m'affaiblit et me plonge momentanément dans le noir. Lorsque je reprends mes esprits, un garçon se tient devant moi. Je le reconnais, celui-là. C'est l'assaillant qu'on a dépouillé, celui que Riley a assommé. Il a refermé la porte, se retrouvant donc seul avec moi dans cette minuscule pièce. Il s'approche de moi et le faisceau de lumière éclaire enfin son visage, je remarque des hématomes et contusions dessus. Riley ne l'a pas loupé. Il arbore un air grave et sérieux, j'espère qu'il ne compte pas me frapper, comme ses congénères qui n'ont pas hésité un seul instant.

— Ne t'approche pas de moi, je lui dis.

Il le fait quand même, alors je tente de le repousser mais il attrape mes bras et les plaque de ses mains sur le mur derrière moi. J'essaye de me défaire de son emprise, mais il a trop de force, je m'agite pour rien.

— Arrête de bouger ! m'ordonne-t-il.

— Lâche-moi.

— Non, je ne te lâcherai pas, parce que tu vas essayer de faire quelque chose de stupide, comme ton ami tout à l'heure.

ASYLUMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant