Chapitre 10

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RILEY

Douleur, brûlure, picotements.

Douleur, brûlure, picotements.

C'est quoi ce bordel ? J'ouvre les yeux et frotte ma joue endolorie. Je me lève d'un bond, une femme se tient devant moi. Elle est jeune, elle est jolie mais surtout, elle a l'air super énervée. J'espère que ce n'est pas moi qui l'ai mise dans cet état. Je comprends qu'elle m'a réveillé en me donnant des claques, les filles d'ici ne savent décidément pas réveiller un homme avec douceur.

— Je peux vous aider ? je demande avec nonchalance, pour ne pas la brusquer.

En attendant qu'elle me réponde, j'analyse mon environnement et constate qu'il fait toujours noir, je pense que je ne réussirai jamais à dormir une nuit complète sans qu'on vienne me déranger. Je crois qu'elle est seule, ou alors ses acolytes se sont cachés. La femme qui se tient devant moi m'a l'air d'avoir mon âge et si elle est plus vieille, ce n'est pas de beaucoup. C'est une blonde qui porte une casquette noire, un sac à dos, elle a des bandages noirs sur les mains, comme si elle s'en servait de protections. Elle me perce de ses yeux gris qui me font penser à du ciment, elle a l'air aussi dure que lui. Et enfin, le plus important, elle me menace avec une arme, un boitier en plastique gris. Je ne sais pas ce que c'est mais si elle me menace avec, c'est que ça ne doit pas être agréable à subir.

— Où as-tu trouvé tout ça ? me demande-t-elle en tenant mon sac à dos ouvert dans son autre main.

— C'était sur ma route.

— Tu as volé le gars mort là-bas, c'est ça ?

— Techniquement, ce n'est pas du vol. Il est mort, donc je me suis dit qu'il n'en aurait pas une grande utilité, si tu vois ce que je veux dire, je réponds avec insolence en terminant par un clin d'œil.

Elle m'administre une claque qui me provoque encore ces sensations de douleur, brûlure et picotements. Je crois que c'est son truc, les claques.

— Tu n'es qu'un voleur ! hurle-t-elle les larmes aux yeux.

Je crois bien qu'elle avait un lien avec la charogne que j'ai trouvée plus loin, elle a l'air de le connaitre, sinon elle ne serait pas autant en colère contre moi. Je partage sa peine, sincèrement, mais je préfère assurer ma survie que de laisser un sac plein de trucs utiles à un mec mort que je ne connais même pas.

— Voleur ! hurle-t-elle encore et encore.

« Vous êtes un voleur ». Une voix d'homme a retenti dans ma tête. Un bout de ma mémoire ? Et la suite, elle est où ?

— Oui, j'ai volé cet homme mort, il n'aura plus jamais besoin de cette corde, ni de cette eau, ni de cette lampe. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il est mort !

Elle me lance un regard plein de rage et elle plaque son boitier en plastique sur mes côtes, une décharge électrique me parcourt le corps, je ne sens plus mes membres, puis, les sensations me reviennent par fourmillements désagréables.

— Putain, ne refais jamais ça ! je lui hurle.

— Ici, on n'aime pas les voleurs. Tu pilles les charognes parce que tu es trop lâche pour trouver de quoi vivre toi-même.

Elle m'a attrapé à la gorge et je pourrais bien me débattre et la neutraliser, mais quand elle me traite de voleur, ça ravive mes souvenirs. Peut-être que je devrais continuer à la provoquer. Je me demande si l'homme en décomposition était son petit-ami, elle a l'air très impliquée pour lui et elle est en train de pleurer, en répétant que je suis un voleur. Je ferme les yeux et me concentre. Je vois des images, des visages, j'entends des sons.

ASYLUMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant