ce qui compte c'est la grandeur du but qu'on s'assigne
De : ?
Cette fois-ci je suis déjà debout quand ce con d'humain vient nous sortir pour notre première pissée. Après ce genre de rêve, j'ai toujours un peu de mal à rester en place et surtout à revenir sur terre. Je sens Myst râler au fond de moi, il n'aime pas non plus cette sensation de flottement.
— Perro ! Qu'il beugle une fois de plus en tapant sur les portes en fer avec sa lampe torche quand il passe devant. À force le bruit ne me vrille plus les tympans.
Je suis assis sur le rebord de mon lit de fortune mes deux mains bien accrochées sur mes cheveux. Quand je laisse retomber mes poings fermés sur mes cuisses, je me rends compte que quelques mèches de cheveux y sont restées. Des cheveux bien bruns comme ceux de ma mère.Je me lève et me place à genoux au milieu de la pièce sans faire d'histoire, je ne grogne même pas quand il nous insulte dans sa langue natale. Non je n'ai pas envie de me la jouer bien discipliné ou j'sais pas trop quoi, j'ai juste pas envie, j'veux que ça se passe vite.
La porte s'ouvre lourdement, comme toujours il y a deux armes qui sont braquées sur moi pendant qu'un autre con d'humain m'attache. Nos mains sont liées, il y a aussi un genre de masque sur notre bouche et une chaîne qui relie nos pieds entre eux. En gros tout ce qu'il y a de plus dangereux en nous est entravé. D'après eux.
Con d'humain. Notre corps en entier est une arme...
On ne se voit jamais vraiment avec les autres loups, ces cons d'humains savent que l'union fait la force donc ils ne nous mélangent jamais. Et même si on a plus de volonté, notre instinct prend le relais. C'est vraiment plus fort que nous.
De retour dans ma cellule je fais les cent pas, j'ai besoin de bouger et surtout de m'occuper pour ne pas réfléchir.
— T'en penses quoi toi Myst ? Je demande à mon alter ego, je le fais par habitude. Une habitude douloureuse, mais dont je ne peux pas me passer. Bien sûr mon loup grogne, mais rien de plus.
— C'était qu'un rêve pas plus.... Je souffle tout bas, trop bas pour des oreilles humaines, mais pas assez pour celles des miens.
— C'est peut-être ton subconscient qui essaie de te dire quelque chose ? me suggère Dave, un loup qui était là un peu avant moi, si je ne me trompe pas il faisait partie d'une petite meute de loups en France. C'est tout ce que je sais sur lui c'est qu'il adore parler et donner son avis même si on a pas envie de l'entendre ou qu'on en a rien à foutre.
— J'ai pas le temps pour ces conneries Dave ! Je grogne toujours de façon a ne me faire entendre que des miens.
— C'est sur qu'on est super occupé...Je finis par rejoindre le rire amer des autres, ouais on s'y fait à la longue à l'humour noir et au sarcasme.
Plusieurs se mettent à dire tout un tas de conneries sur notre situation, quelque part c'est toujours mieux que la phase « si j'étais dehors je ferais... » Celle-là, elle me rend dingue ! Au bout de quelques minutes, je ne les écoute plus que d'une oreille. Les paroles de mon meilleur ami tournent en boucle dans mon crâne. Dans le fond je sais ce que je suis, j'en ai jamais douté encore moins ma famille et ma meute. Ouais, avant ce n'était pas un souci, quand j'en aurais ressenti le besoin j'aurais pris le large pour me trouver un territoire et m'y implanter avec les quelques loups qui m'auraient suivi. Avec un peu de chance, je n'aurais pas mis des siècles pour trouver mon âme sœur. Un schéma classique en gros.
Une sonnerie stridente m'arrache de mes pensées. C'est tellement aiguë que je dois mettre mes deux mains sur mes oreilles pour tenter de camoufler ce putain de bruit. Quelqu'un essaie de se faire la malle ! Je me bouge jusqu'à ma fenêtre pour essayer de voir quelque chose. Bien sûr je ne vois rien, mais je sens parfaitement bien tout ce qu'il se passe. La plupart des gardes sont dehors, j'sais pas trop ce qu'ils cherchent, mais ils se cassent de plus en plus loin. Je respire un peu plus fort, mais l'odeur d'un feu lointain et de ces cons d'humains est bien trop forte. Myst et moi grognons de frustration.
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La rage du loup
WerewolfTout est parti en vrille à ce moment-là. On l'a tous senti, de toute façon, on était tous relié les uns autres quand cette merde nous est tombée dessus. De toute façon, on est encore tous relié, mais on se la joue perso ... Enfin, on essaie ... Heu...