Benoît Duteurte.
D'après Fred, on posera un pied à terre dans deux jours. S'il se plante je le bouffe, des bottes au casque sans prendre le temps de respirer.
Finalement, le voyage s'est assez bien passé, si on part du principe qu'il n'y a pas eu de morts et que les coups de dents ne comptent pas, tout va bien. Le Français n'est passé qu'une fois ou deux par-dessus bord, mais c'est vraiment de sa faute. Il faut chier lui aussi avec ses barres de Mars.
La première fois il s'est démerdé tout seul, il cavalait après Yaps tout en se tenant le ventre et je ne sais pas trop comment il s'est débrouillé, mais il a fini dans la flotte. Tout ce que j'ai vu se sont ses jambes faire un magnifique soleil et j'ai entendu un plouf. Un gros plouf. Tout le monde s'est mis à l'aider sauf moi. J'ai soupiré, Myst s'est relevé dans son antre, a fait apparaître un oreiller et s'est couché dessus. Il a soupiré aussi.La deuxième fois c'est notre Beta qui a craqué, il l'a choppé par la ceinture et le col et d'un savant mouvement il l'a fait passer par-dessus bord sans qu'il n'est le temps de dire quoi que ce soit. Ça a clamé Yaps du coup... Une histoire de cochonnerie a bouffé, je crois.
Ce qu'ils me font chier avec leurs barres de chocolat a la con. Puis ! Comment ça se fait qu'ils en ont encore ! J'ai fouillé un peu partout et je n'ai rien trouvé, faut dire aussi que je ne e suis pas trop foulé.
Dans le fond c'était assez drôle, à chaque fois que le français s'est fait repêcher il se la fermait pour quelques heures voire même un jour en entier... La seule chose qui a fait en sorte que ce ne soit pas moi qui le foute à la flotte d'autres fois c'est cette foutue nausée.
D'ailleurs, adieu dignité. On se retrouve avec quelques autres sur le pont avec les bras qui pendent à l'extérieur se concentrant pour ne pas rendre ce qu'il nous reste dans le bide. Voir un bout d'organe. J'ai bien proposé a Myst de prendre ma place il m'a carrément snobé en me montrant les dents.
— On arrive quand... gémis l'Entraîneur agonisant.
— Fred ?
— Dans la journée, chef !
On s'est tous relevé et retourné pour regarder en direction de sa cabine, je sais que je l'ai regardé avec des billes de gosse tout plein d'espoir.
— Genre dans la journée plutôt la ou ce soir ?! Demande avec espoir Le Français.
— Sais pas...
On a grogné en se retournant comme des lavettes.
Qu'on soit bien claire on vient de passé le pire mois de toute notre existence, on a tellement vomi et bouffé de poisson que j'ai l'impression d'avoir des écailles qui ont poussé partout sur le corps. On rêve de se bouffer un bon cerf ou même un lapin ! Mon alter ego a besoin de sortir pour cavaler... vivement qu'on arrive.La seule chose qui est belle quand on navigue c'est le ciel, il change du tout au tout. Que ce soit le soleil ou la lune, ils embrasent l'océan de mille couleurs, c'est incroyablement magnifique et pur. Tout se mélange quand on regarde tout autour de nous, plus rien n'a de limite. C'est juste beau, totalement magique. C'est un peu ce qu'il se passe maintenant, le jour commence à se coucher. Je croirais presque que la vie est belle en voyant la terre et le ciel ne faire plus qu'un.
— Putain y'a la terre !!! Beugle le français en me faisant sursauter, au fond de moi mon alter ego sursaute aussi et couine de bonheur. Un bout de terre, un poil hostile, se dessine sous notre regard.
— FRED !!!
— Dans trois bonnes heures, chef !
— Quoi ? J'ai couiné comme un louveteau qui vient de se coincer la queue dans la porte. Ne parlons plus de notre crédibilité.Il ne nous a pas répondu, je crois que s'il ouvre la bouche c'est plus pour se foutre de nous qu'autre chose. Par contre si ça ne se magne pas je deviens dingue. J'ai l'impression d'avoir un bon bout de steak sous le pif sans pouvoir y toucher.
VOUS LISEZ
La rage du loup
WerewolfTout est parti en vrille à ce moment-là. On l'a tous senti, de toute façon, on était tous relié les uns autres quand cette merde nous est tombée dessus. De toute façon, on est encore tous relié, mais on se la joue perso ... Enfin, on essaie ... Heu...