De : anonyme
On est resté un moment à les regarder, je ne sais pas trop ce que les autres attendaient, mais moi, personnellement j'attendais de voir leurs loups s'envoler vers la lune. Rien ne s'est passé. La bonne blague, comme ci.... Ouais comme ci c'était encore possible. Les deux Déesses sont mortes, l'une s'est sacrifiée avant ma naissance et l'autre, ma grand-mère, a simplement disparu. Je ne sais pas vraiment ce qui lui est arrivé. Tout ce que je sais c'est qu'elle a disparu en me donnant l'impression que ma peau allait s'embraser.
Quand je me regarde, les autres loups aussi, je me dis qu'on est une belle bande de branquignols. Faut bien s'avouer la chose, on est couvert de sang, à poil, pourchassé et seul. En plein deuil perpétuel aussi.
— On ramasse c'qu'on peut et on y va. Pendant que je dis cette phrase, Myst soupire. Moi aussi j'aimerais rester jusqu'au bout... Pas le choix.
Mon alter ego soupire une nouvelle fois, mais ne fait rien de plus, il sait que j'ai raison. Il sait aussi que ça me fait vraiment chier d'avoir raison.
Le jeunot est le dernier à lâcher du regard le corps de nos loups. Je ressens sa peine, je me l'accapare, l'enferme en moi et essaie de la noyer. Mais elle est comme de l'acide qui court dans mes veines et me ronge les organes. Je pose une main sur son épaule, je le sens se détendre et baisser les bras contre sa volonté.
On finit par rechercher ce qui est encore utilisable. Je finis par retrouver mon sac troué et poisseux je le saisit et choppe quelque fringues au passage.
— C'est bon ? Je demande sans vraiment relever le nez. C'est con et sûrement aussi un peu lâche, mais je ne le sens pas de les regarder, je ne veux pas voir leur peine brûler dans leurs yeux.
— On est prêt, répond Dave lentement.Juste avant de partir en direction des montagnes, je me suis tourné vers mes compagnons morts pour me pencher en avant.
— Trouvez le repos et guidez nos pas. Adieu et merci pour votre sacrifice frères et amis.
Je ne le dis pas voix haute, mais je ne les oublierais pas, je ne connais peut être pas tous leurs prénoms ni leurs vies, mais ce sont mes loups, alors non je ne les oublierais jamais.
Je n'ai pas pu leur rendre hommage à la manière des loups, car une ondulation dans l'air me dit qu'il est temps de bouger. On marche en direction de la montagne, pour le moment je ne sens pas encore ces cons d'humains, mais il ne faut jamais pousser sa chance.
Plus on s'éloigne, plus une autre forme de rage naît en moi.
— Hé vieux, je dis à mon loup. Faut qu'on emporte un max d'humains avant d'y passer. Il me grogne dessus. Si vieux on va finir pas y passer, c'est cette rage qui nous y conduira.
Myst grogne encore plus fort, il n'est pas du tout d'accord avec moi. Pourtant je ne vois que cette possibilité, j'vois pas comment on pourrait finir autrement de toute façon. Maintenant mon seul objectif est de les conduire jusqu'à la prison et de rentrer chez moi sans claquer entre temps.
— Dave ! Je grogne contre le français, je le vois pencher la tête sur le côté pour m'écouter. Ne ralentis pas !
— Tu veux pas qu'on s'mette à cavaler non !
— Tu veux que j'te prouve le contraire ?! Je grogne un peu pus fort.
Les loups qui sont entre nous sont partagés entre l'envie d'étrangler le français et celui de se foutre de lui.
— Je crois qu'il se moque de toi... Chef. Me dit le jeunot en se tournant vers moi. Je fais mine de grogner en montrant mes dents, Myst entre dans mon jeu et laisse échapper un grondement sourd qui fait trembler tout mon corps.
Plus par respect qu'autre chose, les autres loups regardent devant eux et accélèrent le pas. Au fond de moi je sens leu amusement et aussi une grosse pointe de scepticisme. Ils n'ont pas confiance en moi, ils e suivent juste par ce que je suis un Alpha de nature et qu'on m'a refilé un peu d'espoir.
La bonne blague...
Le soleil descend, il se noie dans la cime des arbres. Ma meute avance devant moi, de temps en temps je dis à Dave par où aller. Il me dit qu'il ne sent pas l'odeur, ni lui ni les autres. Dans le fond, c'est pas si étrange, je suis leur Alpha après tout il y a des choses que je sens mieux que les autres.
On continue d'avancer, le français est toujours devant avec quelques un, ensuite il y ale reste des loups et moi encore un peu plus en retrait. Je perçois certaine de leurs pensées. Ils se demandent s'ils peuvent considérer Dave comme Beta.
Non, définitivement non. Il n'en a pas la carrure. Je peux lui confier la meute dans une certaine mesure, il sait peut-être aussi se battre, mais il n'en a pas le cœur. C'est con et franchement cliché, mais c'est la stricte vérité. Il est plus Omega qu'autre chose. Ouais un Omega du genre d'Alin. Il me manque aussi ce vieux fou.
Il faisait partie de a meute de Tood en Serbie. C'était un gars en or, un de ceux qu'on se considère chanceux quand on croise leur chemin. Il n'a pas été très présent dans ma vie, mais quand on avait besoin ils débarquaient en trombe au Monténégro. Et vice versa.
Myst, me fait comprendre qu'il est temps de se reposer, que nos loups n'en peuvent plus. C'est vrai, je les vois traînés de la patte à la limite de l'inconscience.
— Il y a un trou d'eau su la gauche on s'y planque pour quelques heures. Je vais chasser il me faut un loup. J'ordonne sans prendre des gants.
Myst souffle et lève les yeux au ciel, j'imagine qu'il se dit que je pourrais être plus aimable, peut-être ouais... Mois aussi j'suis claqué, j'en ai ras le cul et j'ai mal aux pattes. Mais j'peux pas dire « on s'pose et puis voilà », non faut que j'assure la sécurité des miens. C'est plus fort que moi.
Le jeunot ne suit pas les autres, il confie ses affaires à un autre et viens enfin vers moi lentement.
— Neuf loups à nourrir... Autant dévaliser un humain. Ça ira plus vite non ? Qu'il me demande en se frottant la nuque, il vient de prendre cinquante ans d'un coup, ça me fait mal. Il souffle de fatigue et me regarde enfin.
— Tant qu'à faire, autant en bouffer un passage, je commence en haussant les sourcils. Bon ! Ça sent le cerf par la on en choppe deux.
On a pas traîné, on a repéré les bestiaux, on s'est transformé rapidement et on en a abattu deux dans la foulée.
Faut pas traîner, apparemment les cons d'humains peuvent repérer une transformation, alors on se bouge.
Myst est aux abois, il me prête toute sa force pour que mes sens soient décuplés. Grâce à lui je peux entendre les cœurs de mes loups battre. Je ne sens rien d'autre que la nature qui règne en maître tout autour de nous.
Faut pas traîner non plus, on a littéralement la mort qui nous colle au train.
Dave nous a sentis, il nous attendait dehors pour nous aider à rentrer la bouffe.
Les uns après les autres on a muté pour se nourrir directement à travers nos loups, ça va plus vite comme ça et si nos alter ego sont repus nous aussi. On dépend d'eux, alors ils passent avant nous.
Normalement je devrais manger en premier et me faire péter le bide, mais je n'en fais rien. Je refrène mon instinct, car je suis celui qui a le mieux mangé dernièrement et que je suis le seul à avoir assez de force pour veiller en attendant.
- C'est bon Chef. Me dit le français en se plaçant à côté de moi. Ils ont mangé.
— Et toi ?
— Moi aussi.
Pour une fois je n'en rajoute pas, je vire ce qu'il me sert de fringue et laisse Myst prendre ma place sous le regard des autres.
Je n'aime pas la façon dont ils me regardent, ils me prennent pour un messie ou une connerie dans le genre. J'suis comme eux, j'veux juste survivre assez de temps pour avoir le luxe de choisir quand et/ou je vais y passer.
À bas les nobles causes et tout le bordel tout ce que je veux c'est être libre.
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La rage du loup
WerewolfTout est parti en vrille à ce moment-là. On l'a tous senti, de toute façon, on était tous relié les uns autres quand cette merde nous est tombée dessus. De toute façon, on est encore tous relié, mais on se la joue perso ... Enfin, on essaie ... Heu...