Napoléon Bonaparte
On les a tous sentis et entendus. Chacun de leurs pas, chacune de leurs respirations. On a aussi senti la terre trembler sous leurs poids. Mais on n'a pas bougé, on les a laissés venir à nous. C'était long. Oui c'est affreusement long de sentir son ennemie approcher sans bouger, respirant à peine.
Ces cons d'humains sont affreusement lents, ils puent aussi. Ils puent la haine, la crasse et la poudre a canon. Amos, le traître comme le surnomme le vieux à la canne, n'est pas avec eux. Il se fera sûrement tuer par l'un des fils du vieux à la canne dans les prochains jours, le dominant, Stan, l'a juré a la demie lune naissante il y a quelques minutes à peine. Il m'a aussi assuré que leur vieux père est bien a l'abri, il a aussi voulu me dire ou, mais je ne le voulais pas. Le Piaf le sait et c'est déjà bien assez.Mon alter ego est calme dans son antre. Il a pris possession de mes yeux pendant que je rentrais avec l'entraîneur et le français. Depuis Myst ne cesse de tout observer avec moi.
Mère Nature a fait lever un petit vent qui nous emmène toutes les odeurs dont nous avons besoin pour déterminer leur emplacement.
— C'est un coup de poker.
— Je sais.
— Il faut mordre pour tuer. Rajoute mon loup qui commence à ne plus arriver à tenir en place. Il fait les cent pas tout en poussant quelques grognements de temps en temps.
— Ils le savent.
— Je sais. Conclut Myst qui a autant de mal que moi pour être loquace.Les trois jeunes loups sont déjà en position, ils savent parfaitement ce qu'ils doivent faire et quand ils doivent le faire.
La nana est nerveuse, elle tourne et vire dans tous les sens. Elle nous gonfle, ça doit bien faire dix fois qu'elle nettoie le même coin de son bar en bois. Je ferme les yeux et souffle un coup, ne pas lui clouer les mains, ne pas lui clouer les mains... Juste un doigt. Un tout petit doigt.
Pendant un temps Myst ne peut pas la lâcher du regard, je le laisse faire. De toute façon j'en ai aussi un peu envie, sans vraiment comprendre pourquoi. Je sais juste que ça nous fait du bien. J'en profite quand même pour regarder notre meute.
La plupart regardent par les fenêtres, le Puant est juste devant la porte et mon second est devant moi. Trois Pattes a croisé ses bras sur son torse, son bras sans mains tremble un peu. Je n'y vois pas là une marque de peur. Il trépigne, il a faim de chair humaine. De vengeance, comme beaucoup d'entre nous. On sait que dans sa tête il se joue mille scénarios, il se prépare à sa façon à toutes les possibilités.Toujours penser efficacité comme il dit parfois quand il desserre un peu les crocs.
— Hef. La voix d'Yaps nous sort de nos pensées, le cousin n'en rajoute pas plus, il se contente simplement de me regarder puis la porte avant de reprendre sa position sur les marches de l'escalier.
Je me lève, le vent m'emmène leur odeur de façon plus nette au loin le Piaf se fait entendre au loin, son cri est un appel a la guerre, un chant mortel et violent.
Il est temps.
— Loups. Je commence sans me soucier que ces cons d'humains puissent m'entendre, de toute façon ils sont trop loin. Et je m'en cogne. En position, on mord pour tuer. Je termine sans laisser de place aux doutes.
On est onze loups, on reste onze loups. Dans mon esprit tout est clair, je sais ce que je dois faire, on sait que tous nos loups savent ce qu'ils doivent faire. On va en emporter le plus possible sans laisser un seul survivant.
Digne fils du Viking et du Premier, plus animal qu'humain.
Tous, vont prendre une place bien spécifique. Certains se placent derrière les fenêtres, d'autres ont l'étage toujours près des fenêtres, il y en a aussi qui sortent pour se cacher aux alentours de la drôle de baraque avec les trois jeunes loups.— Planque-toi dans ta réserve.
— Parce que tu crois que je vais me cacher ? Je suis ici chez moi !
J'ai grogné et pas qu'un peut. Chez elle oui, sensible a la mort aussi.
— Tu y vas ou j't'assure que je t'y enferme moi-même. Le bar de la nana à céder sous mon poing fermé qui s'est abattu dessus un poil fort. Les murs de sa demeure en bois bancale ont aussi tremblé à cause de mon grognement sauvage et plein de promesse macabre. La nana n'en a franchement rien à foutre, elle me tient tête et ça me les casse menu. Je grogne une fois de plus sur elle sans que ça ne lui fasse aucun effet. Putain que j'ai envie de la mordre !
Un léger vent me fait lever le nez. Il faut qu'on sorte.
— M'gène pas. Je lui grogne une nouvelle fois en posant une main sur son épaule, j'y enfonce mes doigts jusqu'à la limite de la douleur pour qu'elle comprenne que je ne rigole pas. Ses traits se tendent un peu, je serre les dents jusqu'à les faire grincer. Sans rien rajouter de plus je tourne les talons et me dirige vers la porte en faisant de mon mieux pour ignorer les couinements misérables de mon alter ego.Je sais que je suis dans la merde, mais sans savoir pourquoi. La blague, ouais la bonne blague. En tout cas, on y est et on va faire des ravages. Comme on aurait toujours du faire, comme il y a des siècles.
— J'ai les crocs qui m'démangent. Gronde mon loup en se léchant les babines. C'est qu'il me fait sourire ce con.
Les miens ont tous pris leurs places, je fais donc de même. Il ne reste que peu de temps avant que ces cons d'humains soient devant nous. J'ai hâte. On en crève d'envie !
Ils ne verront que nous, le reste de la meute est bien planqué tout autour de nous.Le vent change, plus doux. Je m'agenouille et touche la terre. Environ trente cons d'humains bien armés, comme l'avait prédit le jeune dominant. En levant le visage vers le ciel pratiquement entièrement noir, je ferme les yeux. La lune me manque, elle nous couvait toujours du regard quand une bataille se préparait. Sans parler de la Déesse qui s'arrangeait toujours pour être à nos côtés.
— La lune s'est planquée. Souffle Myst entre deux grondements.
— Loups êtes vous prêt ? Je demande à tous les miens en ouvrant la bouche. On mord pour tuer. Je rajoute une nouvelle fois un peu plus fort, on veut que les futurs cadavres entendent cet ordre.Un silence de mort prit place, du moins pour des oreilles humaines. Je sens un sourire pointer sur mon visage. Les nôtres sont prêts. Parfait.
— Même pas un bonsoir avant de me pointer avec ton canon, humain. Ma voix claque dans l'air. Ils ne comprennent pas pourquoi ils ont pu s'approcher de nous aussi facilement. S'ils savaient, à cette pensée je sens mes lèvres s'étirer dans un sourire sombre.
— Couche-toi Pero ! Qu'il me beugle en me tenant toujours en joue. Mon sourire retombe.Les cons d'humains devant nous sont tous habillés de la même façon, tous portent un froc gris et un genre de veste de la même couleur retroussé jusqu'à leurs coudes. Autour de leurs hanches, une ceinture en cuir foncé orné de poches de la même matière et couleur est accrochée. Rien qu'à l'odeur, je sais qu'elles sont pleines de balles.
— Couché j't'ai dit !!!
Je me marre, je me fou ouvertement de lui sans en avoir rien à foutre du reste.
— Tu crois que je vais me coucher bien gentiment ? Comme un putain de cleps ? Je lui demande toujours aussi souriant en haussant un sourcil provocateur.
Je me décale sur ma gauche quand ce con d'humain me tire dessus.
— Loupé, je le nargue sans changer de moue. Je m'avance d'un pas vers lui, il tremble légèrement. Tu as peur, je lui souffle en respirant son odeur sans m'en cacher.
— Je vais te crever !! Il me tire une fois de plus dessus en tremblant comme la merde qu'il est, sa balle se fiche dans le bois de la drôle de barrage sans que je n'aie à bouger.J'entends le hoquet de frayeur de la nana dans mon dos, elle n'a pas voulu bouger son cul. Tant pis pour elle, elle va assister à quelque chose qu'elle n'aurait jamais voulu voir. Qu'on aurait jamais voulu lui montrer.
Mes dents se découvrent, je me sens trembler d'excitation, je crois même que je bave comme si j'avais la rage.
Partagé entre la peur de la nana qui m'attire à elle et la haine sans borne que je voue a ses cons d'humains, je me sens coupé en deux. Tout ce qu'on sait c'est qu'on va tous les éclater, pour plusieurs raisons, mais là, leurs fins sera la même. Il n'y aura pas de survivant humain. Un sourire terriblement pointu déforme mes traits, Myst fait aussi transpirer son pouvoir à travers moi. Il s'écoule de nous comme d'énormes et épaisses vagues noires qui détruisent tout sur leur passage.
La vague s'arrête juste devant les morts en sursit, les contourne pour mieux les entourer. Ils sont déjà morts et ils ne le savent même pas. En cet instant je sais parfaitement que j'ai le même sourire que mon père juste avant qu'il ne livre bataille, ce même sourire qui faisait encore plus flipper que sa marque noire.— Ne m'loupe surtout pas con d'humain, je lui souffle d'une voix totalement déformée par ma haine. A table. Je finis toujours en murmurant plus souriant que jamais, presque heureux.
A l'instant où ma voix se meurt les nôtres sortent de leur planque en faisant un bordel monstre. Ils sautent de par les fenêtres des étages ou du rez de chaussé sous forme de loup, d'autre sortent des côtés aussi sous forme de loups et enfin les trois jeunes loups referment notre piège en se plaçant derrière les cons d'humain, eux aussi sous leur forme animale.
Les cons d'humains réalisent enfin dans quel merdier ils se sont fourrés. Certains regardent autour d'eux les yeux exorbités. Ils puent la mort. Ils savent qu'ils vont tous y passer je le vois dans leurs yeux. Spectacle magnifique.
Myst est instable. Il n'en peut plus. Il est temps
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La rage du loup
WerewolfTout est parti en vrille à ce moment-là. On l'a tous senti, de toute façon, on était tous relié les uns autres quand cette merde nous est tombée dessus. De toute façon, on est encore tous relié, mais on se la joue perso ... Enfin, on essaie ... Heu...