L'inconnu est porteur d'angoisse

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De : Nadine Gordimer.

— Alors comment ils l'on prit Baby Alpha ? La prison sérieux ? Me demande Simon qui vient d'apparaître à côté de moi.

Avant de m'endormir, j'ai pensé aux marches de cette drôle de baraque, j'y ai passé les trois quarts de la journée... J'ai observé mes loups, le français a du mal à comprendre ma décision, mais il ne l'a pas contesté pour autant. Je lui ai laissé le choix de rester ici, je leur ai tous laissé de toute façon, mais aucun n'a voulu m'écouter. Même le puant, pourtant lui il pouvait rester ici... Après tout, on a rien en commun lui et moi.

Assia ne compte pas, elle est morte. Pas pour ça du moins.

— Tu te fais sourd ou tu t'fou de moi vieux ?
— Pose ton cul et goûte-moi ça. Une assiette pleine de boulettes de viande aux herbes apparaît devant nous, elle sent bon. Mon meilleur ami s'assoit à ma gauche et pioche dans le plat.
— C'est pas mauvais ce machin, c'est quoi ? Il me demande en engouffrant une autre boulette, il s'en fou tellement dans la bouche qu'il galère a parler correctement.
— J'en sais foutrement rien !

On se tait le temps qu'il finisse le plat, honnêtement je ne pense pas qu'il est besoin de manger, mais c'est rassurant. Quelque chose de normal en gros.
Normale, la bonne blague... ouais la bonne blague même.

Je tends mon bras et touche son épaule, quand mes doigts se serrent autour d'elle je sens mon cœur sombrer de nouveau. Ces derniers jours j'ai tout fait pour ne pas trop penser, je me suis même retenue de dormir pour ne pas rêver. Je sais c'est con... Mais si je le faisais... En fait j'ai trop la trouille de me retrouver à parler de tout ce merdier...

— On rentre dans le vif du sujet ou on attend encore ? Il me jette un regard à la dérobé avant de fixer son regard vers l'horizon. Comme toujours il me laisse le temps de mettre un peu d'ordre là-dedans.
— T'étais au courant toi ? Je lui demande en posant ma bouche sur le dos de ma main.
— Pour ? Je ne lui réponds pas, il sait bien de quoi je parle. Il est dans ma tête âpre tout. Tout ça, ces discussions, ces lieux et saveurs tout ça, ça vient de mon cerveau tout défoncé. Non je n'en savais rien. Il finit par me répondre en soupirant.
— Je l'ai vu... C'était un putain de fantôme. J'ai même pas pu la toucher.... Je murmure en repensant à elle. Mon cœur se serre encore un peu plus, franchement je ne pensais pas ça possible. J'dois... Je ne termine pas ma phrase, à la place je laisse lourdement retomber ma main sur mon genou.

La vérité c'est que je ne sais plus quoi dire ni quoi faire. Je sais juste ce que l'on attend de moi. Que je rentre chez nous, car les racines de notre passé seront notre renouveau ou un truc dans l'genre.

— Alors, ouvre bien tes esgourdes Baby Alpha car je ne te le dirai pas deux fois, commence Simon en levant le nez vers la lune. Dans quelques heures tu vas te lever le cul avec ta meute et tu vas prendre la direction d'notre maison et tu vas rien lâcher tant que tu n'y seras pas. Claquer n'est pas une option. Il rajoute avec le même ton.

Je montre mes dents et grogne comme un animal. Il baisse la tête. Il est et sera à jamais mon meilleur pote, mais je suis un putain d'Alpha avec tout ce qui va avec. Les ordres j'aime moyen.

— Répète un peu pour voir. Je lui lance sans le regarder un poil menaçant quand même.
— Toi et la meute vous allez rentrer à la maison, tu vas suivre ton instinct et tu vas faire comme ta sœur a dit. Termine Simon sans lever le nez et de façon plus humble.

Je ne dis rien, je me calme, je tends une fois de plus ma main pour toucher l'épaule. Quand je la serre doucement c'est une façon pour moi de m'excuser. Je n'aime pas être comme ça avec lui, mais j'y peux vraiment rien.

La rage du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant