William Shakespeare.
J'me réveil en ayant faim. Je suis encore dans le gaz, je ne vois perçois pas trop ou je suis, tout ce que je sais c'est que je me fais traîné comme un sac et que ça pu l'humidité. J'inspire un peu plus fort, l'odeur de l'autre loup est toute proche. Si je ne me trompe pas on se fait ramener dans nos geôles. Je suis tellement à côté de la plaque que je ne sais pas si on me traîne où on me porte, tout ce que je sais c'est que j'ai faim.
— La ferme perro ! Me beugle dessus ce con de bipède en me frappant sur l'arrière du crâne. Bien sûr je laisse le grondement de Myst s'échapper de mes lèvres. R'garde-le celui-là ! Presque plus humain ! Grogne une nouvelle fois ce con de bipède.
Il n'a pas vraiment tord ce con, tout ce qui a d'humain en moi n'est autre que mon apparence, je réfléchis comme un loup, je hais comme un loup, je tue comme un loup, je mange comme un loup et j'aime comme un loup.
Je suis aussi humain que mon défunt père l'était.
Je remue les épaules, elles ne sont qu'à peine entravées. Pauvre con.
J'ouvre les yeux quand je sens qu'on s'arrête et je sais parfaitement ou je suis : juste devant la porte de ma piaule. Je ne cherche pas à retenir le sourire crade que je sens poindre sue mes lèvres. Ce con d'humain se penche juste assez pour que son cou soit a porté de mes dents. Il ne fait pas attention à moi, idiot je viens de manger il me croit repus et calme. La bonne blague. Le rire que je souffle lui fait tourner légèrement la tête, j'en profite pour me jeter en avant et refermer mes dents sur sa carotide palpitante. Pendant qu'il tombe à terre dans un gargouillis bien dégueulasse, je finis de me libérer de mes cordes et entre dans ma geôle calmement. Je sens son sang couler le long de ma mâchoire, je le sens goûter sur mon torse osseux. L'odeur qui s'en dégage est palpitante, je souris et passe ma langue sur mes dents marbrées de rouge.
Je referme la porte lentement, elle grince, je le regarde se tordre de douleur et porter les mains à son cou dans un minable espoir d'arrêter son hémorragie. Très joli spectacle. Très bonne odeur, goût très moyen.
Je pourrais profiter de ce petit moment de pure félicité pour me barrer, après tout je me sens de taille à le faire, mais il y a les autres. Je ne peux pas les abandonner comme des merdes, alors je claque la porte sur une possible liberté et vais m'asseoir sur ce qu'il me sert de lit en m'essuyant mon menton avec le dos de ma main. Je la lèche aussi. Je suis un loup qui a faim.Comme souvent ces cons d'humains viendront chercher le corps sans rien ajouter de plus, pas même une punition. Comme quoi, même entre eux ce sont des pourritures.
La nuit c'est vraiment ce qu'il y a de pire quand on est enfermé. On est tous pareils face à l'obscurité, rien, pas même la force de nos poings ou la morsure de nos dents, ne peux empêcher nos vieux démons de ressortir. On rêve tous, pour notre plus grand malheur, un de plus quoi. On revoit des morts, des scènes d'horreur et nos remords et regrets prennent le dessus.
Même les plus forts se sont laissé aller plus d'une fois, y'a presque plus de honte à le faire. De toute façon, on y peut rien, pour revenir sur terre on tire sur le lien qu'il y a entre nous. Car ouais, qui dit pseudo meute dit lien de meute et même si on a pas de chef a proprement dire on ressent la présence de chacun dans notre esprit. Certains peuvent même se parler mentalement, ceux-là ont accepté le fait d'être une meute. Moi je ne peux pas, c'est pas contre eux, j'peux juste pas. J'en avais une de meute dans le Monténégro, j'avais ma famille et mes amis j'avais tout ce qu'il faut là-bas.
Donc c'est pas eux , c'est moi. Les accepter comme meute ferait en sorte que je renie celle de Bram et de mon père. J'peux pas les tuer une seconde fois.
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La rage du loup
WerewolfTout est parti en vrille à ce moment-là. On l'a tous senti, de toute façon, on était tous relié les uns autres quand cette merde nous est tombée dessus. De toute façon, on est encore tous relié, mais on se la joue perso ... Enfin, on essaie ... Heu...