L'amour est la seule passion qui ne souffre ni passé ni avenir

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Honoré de Balzac


Le point final de ce maudit chapitre s'est fait sentir il y a une poignée de minutes. Les petits dorment un peu partout maintenant, ils parlent même d'habiter une des maisons creusées a même la montagne tous les deux. Ils ont un peu moins peur de la nuit depuis qu'une nouvelle Déesse veille sur nous.

De temps en temps elle nous dit que des loups sans meutes viennent demander asile chez nous. Elle ne se trompe jamais. Mère Nature fait toujours office d'alarme, elle nous prévient quand quelqu'un pénètre notre territoire. Elle le passe au crible et s'ils ne sont pas mauvais elle les laisse passer, sinon elle les tue.

Radicale la Mère Nature !

Notre meute s'agrandit à vue d'œil, certains viennent avec leurs familles. Oui des jeunes mâles avec un loup en eux ont déjà commencé à voir le jour. Pour e plus grand bonheur d'Yaps, il aime les louveteaux et j'avoue sans peine que c'est une bonne nounou de jeunes loups aux dents frétillantes.

— Elle ?! Je beugle en sortant de chez nous, en bousculant notre pauvre table en bois qui craque dangereusement, avec juste un short sur le cul. Juste avant de sortir on pose une main sur le bout de papier sou plastique qui est accroché à côté de la porte. Les derniers mots de Nostradamus, la ligne de conduite du Premier et de mon père, la nôtre maintenant.
Mon loup piaffe en tente de déchirer son antre a grand coup de griffes, lui aussi la sentit. Lui aussi sent notre cœur battre si fort qu'il manque de s'envoler e explosant nos os.
— Putain, je souffle en me précipitant vers le centre de notre village sans me fier aux regards étonnés des nôtres.

Le Piaf est le premier a s'avancer vers nous a grand coup d'aile tout en jactant a qui veux l'entendre, bien sûr tout le monde finit par pointer le bout de son nez.
Il paraît un peu plus gros, c'est que tout va bien. Il se pose sur mon épaule et se frotte la tête contre la mienne sans jamais cesser de piailler. Je passe mes doigts dans ses plumes lisses et brillantes. À sa façon il me fait comprendre que le vieux à la canne est encore en vie et que ses fils font maintenant partit d'une meute. Ils ont un bon Alpha.

Il finit par s'envoler pour aller squatter une autre épaule.

Myst prend possession de son œil, avec le temps on a appris à regarder le monde en même temps. Chacun son œil. Lui le doré et moi le Brun. On sait si bien le faire que même quand il prend ma place notre regard ne change pas. On regarde vers l'entrée du village, respirant à peine.

Elle. Putain ouais elle. La nana. Elle traîne un gros sac orange qui a dû voir de meilleurs jours. Quand elle nous voit, elle le laisse tomber et s'approche de nous en courant. Jamais ces quelques mètres ne nous ont parut aussi long on aurait pu s'en approcher, mais la trouille nous tient pas les tripes.

— Je peux parler maintenant ? qu'elle nous demande essoufflé, elle a aussi les joues un peu rouges. En tout cas elle est aussi belle que dans nos souvenirs. Oui, j'ai eu peur, elle commence sans que je ne puisse lui répondre, ma meute, paix à son âme, était une meute pacifique. C'est pour ça qu'ils sont morts en si peu de temps. Tu m'as fait peur ce jour-là car j'ai vu la vraie nature des loups, j'ai aussi eu peu, car ton regard était entièrement noir ! J'ai eu peur de t'avoir perdu. Son ton baisse un peu et elle laisse son regard courir sur mon visage. Ce n'était pas le bon moment à l'époque, tu avais une mission, un rôle à jouer pour nous tous. C'est pour ça que tu ne l'as pas senti.
— Âme sœur. Je souffle tout bas en la dévisageant comme jamais. Tout mon corps est attiré par elle, notre cœur bat au même son que le sien. On ne voit et n'entend plus qu'elle. Elle. Elle. Elle a jamais.
— Oui, oui. On... Je l'ai senti tout de suite, Lyma m'avait prévenue que tu ne le saurais pas. C'est pour ça...
— Que tu étais aussi peau de vache avec moi ! Je complète en me rappelant toutes ces fois on s'est bouffé le nez pour pas grand-chose. Ça nous fait sourire. Un peu.

Elle souffrait de cette situation. On n'en savait rien.

— Ça devait se passer comme ça. Elle nous assure en posant ses mains sur mes bras. Un courant à la fois bouillant et glacial nous a parcouru le corps en une fraction de seconde, on s'est senti se rattacher à elle. Elle aussi, on l'a vue dans son regard. Je suis désolé, tellement, tellement désolé...

Elle s'excuse pour tout, pur ce qu'on a vécu, pour vraiment tout.

Elle ne doit pas pleurer, pas pour ça, pas à cause de nous ! On l'aime tellement, c'est plus que l'amour, c'est incroyablement puissant. Incroyable.
Je la prends dans les bras et quand nos corps entrent entièrement en contact, on a l'impression de vraiment respirer pour la première fois depuis des mois !

Je l'embrasse enfin. On la dévorerait si on le pouvait tant elle nous a manqué et tant on se sent enfin complet. Ses larmes sentent l'amande, je lui lèche le visage et l'embrasse encore et encore.

En la prenant encore une fois dans nos bras, on regarde instinctivement le ciel. La lune et le soleil se le partagent et je sais que c'est impossible, mais on a l'impression de voir la Blanche nous faire un coucou.

Nos loups se sont d'abord inclinés pour saluer leur nouvelle femelle et ceux qu'elle connaissait lui ont dit bonjour en la prenant dans leurs bras. On a pas mal grogné et montré les dents et ça a amusé beaucoup de monde.

Dés le soir venu le Français a laissé sa place a son loup pour qu'il chante a qui peut l'entendre que l'Alpha aux deux yeux est enfin complet. 


Nda de fin : le prochain chapitre est l'épilogue !!

La rage du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant