L'hiver de ta vie est un second printemps.

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De : François Maynard.

Dixon est en effet un bon entraîneur. Il remue la couenne de mes loups ces dernières après-midi, on est pas vraiment au top de notre forme... Mais ça nous fait du bien et nos alter ego ont besoin de se remuer aussi. Myst adore cavaler avec eux, ça se termine toujours en jeux ou en simulation de baston. Le Piaf joue aussi avec nous, mais ce con a une arme qu'on a pas. Il nous chie dessus. Carrément, comme ça normal...

franchement la première fois ça surprend, il y a aussi ce petit moment de latence et enfin l'envie de l'étrangler jusqu'à qu'il rende son dernier souffle. Mais ce con se fou totalement de nous, en général il se pose la ou on peut pas le chopper et il se moque de nous.

La bonne blague... Ouais la bonne blague par ce qu'il enfonce sa tête dans ses épaules pleines de plumes et émets des tout petits cris nerveux et super aigus.

Il a déjà écopé d'une bonne centaine de menaces de mort, au moins une bonne grosse dizaine de ma part et ça ne fait que quatre jours qu'on est ici.

Que quatre jours... Je vois déjà certains changements opérer. On reprend tous un peu de poids, on dort mieux, on se comporte comme une meute avec toute la merde que ça implique. Je suis aussi à fond dans mon rôle, je sais où ils sont, comment ils vont et comment faire ressortir ce qu'il y a de mieux en eux.

Dave et son loup Syd. Omega.
Dixon et son loup Raâj. Entraîneur.
Yaps et son loup Vûr. Bon Instinct.
Fred et son loup Awhé.
Sweety et son loup Faân.
Ben et son loup Niûm.
Chawoo et son loup Isen.

Voilà les prénoms de chacun des membres de ma meute, leurs loups sont fiables et se renforcent. Ils ne demandent qu'à remplir leur rôle, c'est instinctif chez nous.
J'suis pas mal fière d'eux franchement, ça fais des années et des années qu'on nous fou le nez dans la merde pourtant ils sont toujours debout, fort et apte a suivre un inconnu. Y'a pas mal d'inconscience dans tout ça non ? Ça frôle la folie furieuse quelque part.

Aujourd'hui Dixon les fait muter plusieurs fois d'affilées, c'est vraiment éprouvant, mais c'est un exercice nécessaire. On a perdu beaucoup de nos automatismes... C'est navrant. Personnes n'aiment sa.

— Plus vite ! Stop ! Recule ! ENCORE !! La voix du sergent-chef entraîneur presque auto proclamée ne faiblit jamais, on l'entend d'un bout à l'autre et pourtant il y a pas loin de deux hectares de prairie autour de nous. La prison est quelque part par là.

— Il ne rigole pas. La voix rêche de Lyma me parvient, sa propriétaire arrive à sa suite. Je ne la regarde pas, mais je sais qu'elle s'assoit à côté de moi. Quelque chose dans son apparence me fou franchement mal à l'aise.

On ne l'entend jamais, elle respire la discrétion, pourtant je la perçois tout le temps. Si je ne le l'a vois pas directement je sais ou elle, mes sens me le disent. Comme ça je peux l'éviter tranquillement.
Elle était là le jour ou j'ai lu la lettre de ma sœur, juste devant la salle mangeant une pomme sans me prêter attention. Je suis passé devant elle sans lui adresser un mot ou un regard, je voulais être seul. Fallait que je fasse le tri.
Elle m'a suivi la gourdasse ! Tout en croquant dans son fruit, ça faisait un bruit de dingue, j'ai eu envie de lui arracher la tête. Une fois dehors elle a jeté son trognon par terre et un pommier a déchiré le sol en faisant trembler la terre dans un grand fracas.

— Une ayant droit est une fille de Mère Nature. Ce fut la seule phrase qu'elle me dit en me dépassant. Moi, je suis resté comme un con devant l'arbre. Je n'ai pas pris un seul de ses fruits on ne sait jamais.

La rage du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant