Le souvenir, ce n'est qu'un regret apaisé

150 20 0
                                    


De : Francis Blanche

— Alors Baby Alpha ? Tu penses enfin à moi ? La voix de Simon me fait sourire. On dirait que tu écoutes enfin ce que je te dis.
Je n'ai pas besoin de regarder autour de moi pour savoir ou mon subconscient nous a embarqués. On est dans un bar qui se trouvait dans la ville la plus proche d'où notre meute vivait. On y allait souvent pour draguer et pour refaire le monde. Plus pour draguer qu'autre chose en faîte.
— C'est mieux que la prairie. Je souffle en souriant tout en ouvrant enfin les yeux.

Rien n'a vraiment changé, tout est comme avant. Des petites tables en bois trônent un peu partout autour de nous, dessus il y a un panier en métal avec du sel, du poivre et autres condiment, le bar est en bois foncé des verres trônent déjà ici et la. Dans l'aire une odeur d'alcool, de fumée et de parfum de bon marché flotte. Je me sens comme à la maison.

— Home Sweet Home ! Dis mon meilleur ami en levant un verre de couleur ambré, je le regarde le porter à sa bouche et je me rends compte que j'en ai aussi un devant moi.
— Home Sweet Home. Je répète en trinquant avec lui.

Je sais que ce n'est qu'un rêve, que tout se finira quand je vais me réveiller, ouais j'le sais bien, mais pour le moment je m'en fou. Je profite, j'en ai besoin.

— Le chemin jusqu'ici n'a pas été simple hein ? Qu'il me demande en faisant tourner le liquide de son verre doucement.
— C'est le moins qu'on puisse dire... Je commence en baissant les yeux, atour de nous la vie bat son plein. Des gens, des inconnus, dansent, chantent et rient. Ils n'ont pas forcement de visage, ni même d'odeur ils ne font qu'occuper l'espace. On est pas beaucoup à s'en être sorti. Je termine après une énième gorgée, je regarde un instant les glaçons s'entrent choquer.
— J'ai vu... J'en suis désolé. Vraiment. Le ton de sa voix se baisse, je sais qu'il compatit vraiment à ma peine. Ils se sont bien battus. Il rajoute en opinant du chef.

Pour toutes réponses j'opine du chef, mon verre disparaît et se fait remplacer par une bière.

— Tu as enfin ta meute... Un vieux rêve de gosse. Il me dit avec un sourire amère.

Je le comprends, il faisait partie de ce vieux rêve de gosse. Il devait être mon Beta, il aurait un exceptionnel second...

— J'suis désolé vieux... Je ne sais pas quoi dire de plus, rien qui me vient ne se dit vraiment. Pourtant dans mon esprit cette place est à lui, mais j'peux pas dire ça.
— Ferme-la... Il porte une nouvelle fois son verre, qui ne semble pas se vider, à sa bouche. Aucun ne m'arrive à la cheville. Il se marre, mais le cœur n'y est pas.

J'accompagne son faux rire en buvant à mon tour.

— Un p'tit billard ? Je n'attends pas sa réponse, je me lève et m plante devant une table. Il me rejoint avec son verre dans sa main.
— J'suis dans ta tête mon vieux, tu sais... J'suis d'accord avec toi cette place est la mienne, mais je me vois mal exécuté tes ordres...
Faut pas croire, mais aider, soutenir et obéir a notre Alpha est un but en soit, il ne nous fera jamais de mal. C'est ça un bon chef de meute, c'est un gars qui en a un peu plus dans le calcif et qui donnerait sa vie par mille fois pour chacun des siens. Ouais c'est tout ça, c'est pas juste un gars qui se fait servir.

Une fois de plus je ne dis rien, après tout il sait déjà tout puisqu'il est dans mon crâne.

— J'casse. Il impose en commençant son geste. Tu vois comment la suite ?
— Je sais pas vraiment. Je pose ma canette sur le contour en bois de la table de billard puis je reprends, je veux juste rentrer chez nous. Je plante mes deux mains sur le rebord et la serre à l'en faire craquer.
— Tu sais au moins ou tu es ? Le bruit des boules résonne en moi, il me regarde faire non de la tête. Chili. T'es au Chili. J'suis les rouges.
— Ça fait loin de chez nous ça. Je commence en visant donc une jaune, je loupe mon tire et lui donne la canne.
— Pas mal ouais, mais tu as de la chance dans ton malheur.
— Tu crois ? Je dis en soupirant, perso je vois pas ou est ma chance dans tout ce merdier.
— T'as une meute. Il commence en me regardant directement, je prends ça comme une attaque, je me sens coupable de ne pas avoir pu le sauver.
— Simon...
— Tais-toi Baby Alpha. Il claque sèchement, mon instinct me dicte de lui arracher la tronche, j'en ai aussi envie. Tu as une meute, je sais aussi que tu vas avoir un soutien inattendu. Je fronce les sourcils et le regarde sérieusement. Je le sais c'est tout, m'en demande pas plus.

La rage du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant