"C'est le coeur et non le corps qui rend l'union inaltérable."

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    DePubilus Sirius    

Nos premiers pas hors de la prison n'ont rien changé ni la centaine suivante. On verra dans un millier.

Le Piaf vole au-dessus de nous, de temps en temps il s'éloigne comme une flèche puis il revient tranquillement.

Pour le moment je sais que nous sommes encore sur le territoire de Lyma, ça sent le vent de partout. Un genre de brise printanière, douce et florale. Il y a aussi ce genre de renouveau qui traîne dans le fond de l'air, je ne sais pas si ça vient de la blanche ou non en tout cas ça tranquillise tous mes loups.

— Au lieu d'avoir la truffe en l'aire, regarde devant toi. Me souffle Myst qui roule sur le dos dans son antre. Je ne lui réponds pas, mais je ne regarde pas non plus devant moi, tout me semble bien plus beau, plus vert, plus vivant. T'es d'humeur amoureuse ou quoi ? Il gronde doucement maintenant toujours les quatre fers en l'air.
— Tu permets que j'admire ? Je lui souffle sans ouvrir la bouche.
— C'est beau hein ? Il me demande en prenant possession de mes yeux, j'entends aussi son sourire dans sa voix, je souris aussi.

Je ne lui réponds pas tout de suite, je regarde encore un peu. Je vois la nature pour la première fois depuis quelques siècles. Je veux dire je la vois vraiment, je la ressens aussi jusqu'au plus profond de mes os. C'est puissant.

— Ouais... tu veux aller cavaler avant la nuit ?
— Ça sent le cerf, il est temps de faire un régule de population. Qu'il me dit avec un sourire pointu.

Je l'imite, car ce genre de connerie c'est ce qu'il me sortait il y a plusieurs siècles, quand tout allait bien.

— Donc ce soir c'est de la bestiole cornue ! Je luis dis en regardant le ciel. Il y a quelques petits nuages, mais rien d'extraordinaire, contrairement à la forêt ce qu'il nous surplombe me paraît fade.

Petit rappel, un poil vicieux, que nous ne sommes pas chez nous.

La blague, ouais la bonne blague.

— Tu sais ce qu'il me gave ?
— J'ai une petite idée de la chose. Me répond mon loup en se tournant sur son ventre, il se lève aussi en prenant soin de s'étirer jusqu'à se faire craquer le dos. Il adore faire ça. J'ai aussi pris aussi cette habitude.

Ce qu'il me gave c'est qu'on nous met une mission sur le dos, une mission pas mal vicieuse... je veux rentrer chez moi, ma maison me manque, je dois rentrer chez moi pour mon équilibre. Un Alpha qui perd la boule est un vrai danger et une honte, je ne veux être ni l'un ni l'autre.
Ça, c'est le début de la chose, ensuite en rentrant chez moi il y a quelque chose de très bon qui va se passer, mais quoi, pourquoi et comment j'en sais foutre rien.Tout ce que je sais c'est que ce truc qui dépend de moi, mais dont je ne connais pas les tenants et les aboutissants est vital...

La blague.

Et pour finir, sinon c'est carrément pas drôle, si j'me plante je deviens dingue, car j'aurais perdu mon équilibre, je perds ma meute qui sera sûrement morte par ma faute, j'échoue et plante ce je ne sais quoi qui dépend de moi ma sœur sera morte pour rien.

Ouais, la bonne blague.

Comme mon père et le Premier j'ai un truc à accomplir, un truc primordial voir vital à faire. Mais moi je n'ai pas d'aide divine. J'ai pas carrément rien !

La putain de bonne blague à la con !
Merci qui ??! Si j'le trouve, je lui arrache les yeux et le bouffe !

— T'es pas seul, j'suis là. Commence Myst avec une pointe d'autorité dans la voix, et t'es pas comme ton père et le Premier. Quand il termine sa phrase, Myst grogne presque.

La rage du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant