À mon réveil, la tempête s'était calmée. Je me levais lentement, sans mouvement brusque pour ne pas déranger la chauvesouris qui était toujours agrippée à mon épaule, et allai à l'entrée de la grotte pour regarder dehors. Une lumière vive filtrait à travers les nuages, pas gris, mais pas vraiment blanc. Ce n'était plus qu'une pluie douce et agréable. Il n'y avait plus aucune trace de l'orage.
Un sourire aux lèvres, je revins sur mes pas pour enfiler mes vêtements. J'attrapai la chauvesouris sur mon épaule et la déposai au sol près de moi pendant que je mis mon jogging et mon sweatshirt, toujours humides. Elle courut de droite à gauche devant moi, et j'étouffai un rire ; une chauvesouris à quatre pattes, c'était assez étrange à voir. Enfin, elle s'envola pour aller rejoindre ses amis, suspendus au plafond de la Batcave.
— Salut, mes jolies, dis-je sans même me retourner.
Quelques-unes me suivirent alors que je quittais la grotte. Je m'arrêtai devant la rivière, me mordant la lèvre. Elle était passée si près me tuer hier, et maintenant, elle semblait si calme...
Je décidai de continuer à la longer vers la gauche ; je ne me perdrais pas tant que je serais près d'elle. Quand je fus assez éloigné de la grotte, les chauvesouris retournèrent dans leur repère, me laissant seul... sauf une. Qui vint se blottir encore une fois contre mon épaule. Un rire m'échappa alors je sentis une aile me chatouiller le cou et j'attrapai la petite bête dans ma main pour la mettre devant moi. Elles se ressemblaient toutes, mais j'étais tout de même assuré que c'était celle-là encore qui avait passé la soirée et le matin contre moi.
— Hé, ma belle, on s'est attaché ?
La chauvesouris répondit d'un cri perçant en étirant ses ailes.
— Si tu restes avec moi, je vais t'appeler Bernadette.
Elle ne sembla pas prendre la menace au sérieux, car elle sauta de ma main et vint se réfugier dans la poche avant de mon sweat. Je la sentais gigoter à la recherche d'une position confortable, ce qui m'arracha encore un rire.
— Très bien, Bernadette ! Tu l'auras voulu !
Un petit cri fit office de réponse. Puis, plus rien ; elle avait dû s'endormir. Je ne la retenais pas, mais si elle voulait me tenir compagnie, je ne dirais pas non !
Je commençai à avoir un creux, mais nous étions trop tôt dans le printemps pour les baies. J'eus tout de même de la chance, au bout d'une heure, quand je trouvais un arbre fruitier. J'attrapai une branche au-dessus de moi pour l'attirer plus près et de manger les minuscules fruits rouges. Elles étaient si petites que, même après dix minutes à grignoter tout ce qui était à portée de main, j'avais encore faim.
Après avoir abandonné la mission de me remplir le ventre, je repris ma marche sur le bord de la rivière. J'étais rarement venu dans cette forêt, mais certainement jamais aussi loin et seul. C'était un tout nouveau paysage pour moi ; du vert et du brun partout et les animaux qui se promenaient autour de moi sans peur. Des écureuils et des oiseaux en quantité industrielle, mais également des serpents, dont un qui avait essayé de me mordre. Finalement, je l'avais poussé d'un coup de pied dans la rivière, sans aucun état d'âme. Bernadette avait lâché un cri moqueur à ce moment-là, me donnant du coup un peu de courage pour continuer.
Au bout d'un moment, les arbres commencèrent à se faire plus espacés et plus petits. Je m'arrêtai de marcher, comprenant que j'étais à la limite de la zone à risque, où la faune et la flore peinaient à survivre. Je sortis Bernadette, qui dormait toujours dans le fond de ma poche, et la posai dans le creux de ma main.
— À partir de maintenant, ma jolie, tu ferais mieux de retourner chez ta famille. La vie n'est pas facile, où je vais.
Bernadette resserra ses ailes autour de son petit corps et ferma les yeux, sans plus de cas. J'allai la porter à un arbre, m'assurant qu'elle était bien accrochée à la branche, puis continuai mon chemin. Je n'avais pas fait dix pas que je sentis une masse se poser sur mon épaule encore une fois. Je soupirai en la reprenant dans ma main. Cette fois, elle battit des ailes pour que je la lâche, et elle retourna se cacher dans le fond de ma poche en criant de mécontentement.
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Miö (En Réécriture)
Science FictionMiö est tout sauf normal, et il en a que trop conscience. Trouvé par hasard dans une grange abandonnée à l'âge de cinq ans et à moitié mort de faim, Miö fut le sujet de test et d'expérience jusqu'à ces quinze ans. Mais pour lui, c'était carrément de...