Simmer avait décidé d'enterrer Frodo, ne voulant pas laisser son corps à la merci des loups - plutôt ironique que ce soit lui qui le dise. Je l'avais laissé faire, regardant ailleurs, sans apporter mon aide. J'étais un peu écœuré de moi-même. Ils étaient tous là, à creuser un trou, pour y balancer un type qui était, en réalité, encore vivant.
Il faisait noir quand ils avaient fini. Mais bien sûr, cette journée incroyablement longue n'était toujours pas terminée.
Nous prîmes un petit moment pour se remettre un peu des évènements, puis reprîmes la route vers Digora, marchant lentement, sans aucune presse. Nous savions tous ce qui nous attendait là-bas.
En moins d'une demi-heure, nous étions sortis de la forêt. Les grandes portes menant à la ville étaient droit devant nous. Deux gardes, chacun dans une tour de chaque côté des portes, braquèrent leur lumière sur nous.
- Les clones ? dit celui de la tour de droite.
- Nous-mêmes, dis-je platement. Tu nous laisses entrer ?
Sans protester, il ouvrit aussitôt les portes. J'échangeai un regard avec Hadrien, qui marchait à côté de moi, puis nous entrâmes dans la ville. Les portes se refermèrent derrière nous et le garde de la tour abandonna sa porte pour venir se poster devant nous. Son visage ne me disait rien, il était peut-être nouveau dans ce travail. Peut-être qu'il avait fallu remplacer tout le monde, puisque, bah, Frodo était passé par là.
- Faut que je vous guide jusqu'au roi, dit-il. Vous avez quelques explications à lui rendre, je crois.
- Il veut nous juger et nous exécuter ? dit Albert sur le ton de la blague.
Le garde ne répondit rien. Il ne l'avait pas pris en blague.
- Suivez-moi.
Il fit un signe de main à l'autre garde qui était toujours dans sa tour de gauche, se retourna vers nous pour nous compter du doigt, puis prit les devants du groupe pour nous guider à travers la ville.
En voyant ce qu'était devenue la ville, mon ventre se tordait douloureusement. La tour tenait à peine debout. Les corps avaient été déplacés, mais il restait toujours une flaque de sang au pied de l'immeuble, entouré de morceau de béton et de verre cassé. Des gens avec des masques s'efforçaient d'arranger les dégâts, sans grand résultat. Un peu plus loin, sur un terrain dégager, de longs draps blancs étaient alignés. Mon cœur me pinça quand je réalisais que des corps étaient cachés dessous.
Frodo avait fait de sacrés dégâts, alors qu'il avait été ici pendant tout juste dix minutes. Du coup, je m'en voulais un peu moins de l'avoir enterré vivant.
Enfin, la torture visuelle prit fin quand nous arrivâmes dans un autre coin de la ville. En peu de temps, nous étions arrivés chez Tom. Le garde nous compta à nouveau du bout du doigt, pour s'assurer que notre chiffre n'avait pas changé - si quelqu'un s'était perdu en cour de route, peut-être - puis nous guida, cette fois, jusqu'au bureau de Tom. En ouvrant la porte, je ne le vis nulle part. Bien sûr, il s'était enfermé dans son bunker.
- Monsieur, dit le garde en s'agenouillant devant la trappe. Les clones sont arrivés. Les gentils, précisa-t-il après une seconde d'hésitation.
Le garde recula de quelques pas, alla fermer la porte du bureau et s'y adossa, sans plus bouger. Ensuite, la trappe s'ouvrit sur un autre garde, nous regarda tour à tour, pour sortit de son trou pour permettre à Tom d'en sortit à son tour, ensuite Math et trois gardes en plus. Tous les gardes allèrent s'adosser au mur en formant un demi-cercle autour de nous. Tom alla s'assoir derrière son bureau. Math le suivit, restant debout à côté de lui. Tout le monde avait le même regard, les mêmes poches sous les yeux, le même air tendu à l'extrême.
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Miö (En Réécriture)
Science FictionMiö est tout sauf normal, et il en a que trop conscience. Trouvé par hasard dans une grange abandonnée à l'âge de cinq ans et à moitié mort de faim, Miö fut le sujet de test et d'expérience jusqu'à ces quinze ans. Mais pour lui, c'était carrément de...