Chapitre 91

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Le lendemain, je me sentais enfin mieux. Assez pour sortir de ma chambre et de prendre une petite marche dans les corridors de l'hôpital. Voyant que je n'étais pas excessivement fatigué après un tour complet de l'étage, je décidai qu'il était temps pour moi de partir et de retrouver Télio avant qu'il ne fasse une connerie.

Je retournai à ma chambre pour mettre ma combinaison et des vêtements par-dessus. En sortant, j'allai vers l'ascenseur et appuyai sur le bouton « monter ». L'ascenseur n'était pas encore arrivé que Remi m'avait repéré.

- Miö ! dit-il en venant vers moi. Tu vas où ?

- À la recherche de Télio, dis-je dans un haussement d'épaules. Ça va, je vais bien ! Ça me servirait à rien de rester ici plus longtemps.

- C'est bon, je voulais dire... Tu montes, ou tu descends ?

- Heu... Je monte, dis-je dans un rire.

L'ascenseur s'ouvrit au même moment. J'entrai dans la cage et, en me retournant, je remarquai Remi ce pencher vers les boutons pour appuyer sur le premier.

- Qu'est-ce que tu fais ? m'énervai-je. Je veux monter !

- Tu te souviens, de ce qu'avait dit Tom ? Interdis de se transformer en public !

J'ouvris la bouche pour répliquer, mais ne trouvai rien pour ma cause. Les portes se refermèrent et l'ascenseur se mit tranquillement à descendre. Saloperie !

Les portes s'ouvrirent, bien sûr, sur le premier. Je dus donc marcher beaucoup plus loin que ce que ma petite endurance de malade me permettait pour me rendre chez Tom, la maison du roi. En arrivant en vue de la maison, quarante minutes plus tard, j'avais le souffle court et je nageai dans ma sueur. J'aurais été assez rétabli pour voler cette distance, mais pas pour marcher !

Les gardes me laissèrent passer sans dire un mot. J'avançai dans la cour d'une démarche de zombie et entrait dans la grande maison sans frapper. Aussitôt passé le seuil, j'entendis des éclats de voix venant de ma droite. J'allai dans cette direction, le pas trainant, et trouvai une bonne partie des clones réunis dans le salon, quelques-uns des plus jeunes assis dans les fauteuils en regardant les plus vieux d'un air mi-inquiet, mi-intrigué.

- C'est pas juste ! hurla un clone qui se tenait droit devant Tom, debout grâce à des béquilles.

- Si, c'est juste, et vous allez arrêter avec ça, maintenant !

- Télio a raison, c'est vraiment idiot, comme règle ! dit un autre.

- Ce n'est pas idiot ! Essayez de vous mettre à la place des autres, pour une fois !

- C'est quoi, le sujet ? demandai-je.

Tous se retournèrent vers moi, qui m'étais appuyé contre le cadre de porte. En les regardants de face, je pus au moins deviner le nom de quelques clones ; dans le sofa, c'était Aël et Hadrien. Debout, face à Tom, c'était Télio. L'autre derrière lui, qui suivait ses mouvements comme une ombre, probablement le fameux Léo. Près d'eux, Simmer. De l'autre côté du salon, en territoire ennemi, Tom en béquille et Math assis dans un fauteuil, à flatter un cocker qui s'était assis à ses pieds.

- Tom ne veut plus qu'on se transforme, dit Aël, les bras croisés et enfoncés dans son coin de sofa. Plus du tout.

- Vous avez tous des formes d'animaux dangereux ! s'impatienta Tom. Et c'est bien normal que je ne veuille causer aucun problème dans ma cité.

- Le pouvoir te monte à la tête, grogna Télio.

- Bien dit ! s'écria Léo.

Télio serra les poings, sans rien répliquer.

Miö (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant