Malgré la panique, nous étions lents. J'avais les jambes molles, elles n'obéissaient qu'à moitié à mes ordres. Seth et Albert n'avaient pas encore totalement guéri que l'attaque d'Arthur et moi, qui avait eu lieu qu'une heure plus tôt, et étaient encore un peu étourdit. Aël et Hadrien étaient encore dans les bras l'un de l'autre, tous les deux paniqués à l'idée qu'un monstre était venu nous tuer. Il n'y avait que Simmer pour avancer à une bonne vitesse, mais c'était pour nous entrainer vers la chambre de Riley, qui était toujours de prise avec la puce qu'il avait dans la tête.
Les autres attendirent dans le corridor, Simmer et moi entrâmes dans sa chambre pour le détacher du lit et l'emmener avec nous. Riley avait les yeux ouverts et fixés au plafond – déjà là, on savait que ce n'était pas vraiment lui. Le Riley que je connais n'aurait su être étendu dans un lit sans dormir dedans.
- Salut, Riley ! On t'a pas trop manqué ? dit Simmer tout en se précipitant vers lui pour lui détacher les poignets. Oh non, te donne pas la peine de répondre...
Je contournai le lit pour le détacher de l'autre côté, alors que Riley ne bronchait toujours pas. Aussitôt ses mains détachées, il bondit pour m'attraper à la gorge, mais Simmer l'attrapa par les bras et le plaqua au lit pendant que je continuai de le détacher à la taille et aux jambes.
- Comment on fait pour le faire revenir à la raison ?! dit Simmer, les dents serrées, alors que Riley se débattait comme un diable dans ses bras. Si seulement il avait autant d'énergie tous les jours !
Je regardai autour de moi, à la recherche d'une idée. J'avais terminé de détacher son dernier pied, et il en profita pour me donner un coup de pied dans la poitrine, me faisant tomber sur le cul. Je me relevai, prit le premier objet que je trouvai – le téléphone fixe, sur la table de chevet -, tirai pour le débrancher. J'attrapai Riley par les cheveux pour lui faire pencher la tête et abattis le téléphone de toutes mes forces contre le bas de sa tête. Riley marmonna un faible « Aïe » avant de s'effondrer dans les bras de Simmer, inconscients.
- Tu l'as pas tué, hein ? dit Simmer.
Je lui lançai un regard noir, sans répondre. Ce n'était pas le moment de me parler de meurtre.
Simmer balança Riley sur son épaule et sortit de la chambre. Je le suivis à la trace, et une fois sortit dans le corridor, je vis que Seth et Albert étaient allés libérer Arthur. Seth le tenait par les aisselles, Albert par les pieds, alors qu'Arthur semblait tout aussi mort que Riley. Aël et Hadrien, eux, étaient allés libérer Léo. En le voyant devant moi, je me précipitai pour lui fourrer mon poing en pleine gueule, et Léo tomba à terre sous la puissance de mon coup.
- Miö ! s'écria Simmer. C'est pas le moment.
En grognant, j'attrapai Léo par le bras et le remis sur pied sans ménagement. Léo ne dit rien sur le sujet, se contentant de cracher du sang contre le mur à côté de lui.
- Il est arrivé, le monstre ? dit-il. C'est le temps de se barrer ?
- C'est le temps de se battre, dis-je dans un grognement.
- Oh, va prendre tes médicaments ! Ce que tu peux être suicidaire, quand tu veux, dit Hadrien. On se barre, moi j'ai pas envie de mou...
Un nouveau tremblement l'empêcha de terminer sa phrase, qui disparut dans un cri de panique particulièrement aigu. Simmer attrapa Hadrien par le bras, son autre bras tenant toujours Riley sur son épaule, et l'entraina avec lui dans le corridor. Nous le suivîmes alors que je lui disais où tourner pour prendre les escaliers. Nous les descendîmes aussi vite que possible, malgré qu'il fît noir comme six pieds sous terre. Nous nous tenions à la rampe, marchions sur les pieds et donnâmes des coups de coude. Je passai près de tomber quand quelqu'un m'entra dedans, mais je tins bon.
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Miö (En Réécriture)
Science FictionMiö est tout sauf normal, et il en a que trop conscience. Trouvé par hasard dans une grange abandonnée à l'âge de cinq ans et à moitié mort de faim, Miö fut le sujet de test et d'expérience jusqu'à ces quinze ans. Mais pour lui, c'était carrément de...