35 - PARTIE 2

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— J'sais très bien que tu es une femme, alors inutile de faire durer ce jeu de business plus longtemps.

Boum, boum,boum...

Les poings tremblants, je n'arrivais toujours pas à relever la tête malgré toutes les paroles que cet homme ne cessait de me sortir depuis de nombreux instants. Après avoir brièvement posé mon regard sur lui quelques secondes auparavant, j'avais immédiatement reconnu cette enflure qui avait tenté des choses avec moi et que j'avais étourdi à l'aide d'un coup de pied bien placé lors de mes premières commandes.

J'me rappelais parfaitement de lui, et si j'avais su que c'était à lui que je devais remettre ce papier ce soir, jamais je ne l'aurais fais. Il m'avait toujours un peu effrayé, et deux fois plus maintenant en m'avouant qu'il savait qui j'étais. Parce qu'il s'était toujours bien distingué des autres clients qui eux n'avaient presque jamais daignés me regarder plus de deux fois, préférant récupérer leur commande au plus vite et foutre le camp.

Cet homme ci avait toujours insisté envers moi, et je n'avais absolument aucune idée du pourquoi ni du comment.

Affolée, pétrifiée...mince, j'eus la vague impression que mon cœur voulait briser ma cage thoracique pour aller rejoindre la mer à quelques mètres.

La petite main de Pedro toujours liée à la mienne me rassurait à moitié. Il effleurait le dos de ma main du mieux qu'il le pouvait, tentant de me donner du courage.

— Pedro ? C'est toi mon grand ?, entendis-je soudainement.

Je jetais un discret regard à l'intéressé et le vis sourire. Ma curiosité fut piquée à vif. Comment cet homme pouvait-il connaître Pedro ? Lorenzo avait-il réellement osé montrer son petit frère à cet agité du bocal bizarroïde ?

J'eus immédiatement un geste de défense lorsque l'homme avança sa main jusqu'au petit. Je l'éloignais d'un geste violent, ne voulant pas qu'il le touche, mais l'enfant me montra vite que je venais de commettre une erreur.

— C'est Alef, m'informa t-il d'un ton qui me parut presque méprisant. Il est gentil, je l'connais.

Mes pieds reculèrent alors qu'ils s'accolèrent sous mes yeux médusés. A l'aide du bout de mes doigts le papier fut tripoté dans tous les sens. Des millions de questions guinchaient à l'entour de mon crâne. Désormais, j'voulais simplement déguerpir au plus vite.

Pedro leva les yeux vers moi, et alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la bouche, je me mis à secouer nerveusement la tête dans l'espoir de lui faire comprendre qu'il ne devait pas balancer ce qu'il s'apprêtait à dire.

— Elle, c'est Allyah, lâcha t-il tout de même d'une voix aiguë, me faisant fermer les yeux de honte. C'est...une amie de Lorenzo.

Boum, boum, boum, boum...

Amie.

Amie ? Venait-il de dire que j'étais amie avec son frère? Amie ? Était-ce ainsi qu'il me voyait avec mon entraîneur ? Des amis ?

Alors Lorenzo et moi étions des...amis ?

— Et bien tu sais, j'vais t'avouer que tu n'es pas la meilleure comédienne que j'ai vu Allyah, fit ce Alef.

Je me mordis la lèvre puis retirais finalement ma capuche après m'être rendue compte qu'elle ne servait plus à rien. J'étais démasquée. J'espérais que Lorenzo ne l'apprendrait pas, sinon, j'allais passer un mauvais quart d'heure. Enfin, s'il le désirait.

Quand mon visage et mes cheveux furent à découvert, Alef écarquilla brusquement les yeux, paraissant incroyablement étonné. Là, mon coeur commença à se retourner.

Mille coups d'Amour [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant