46 - PARTIE 2

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Musique très conseillée :
Feder-Goodbye

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— Bon. Nous sommes peut-être habillés comme des nobles, mais ce n'est pas pour autant qu'on nous traitera comme tels. Je crois que nos yeux nous trahissent trop.

— Si ils peuvent facilement deviner que nous ne sommes pas de la même classe qu'eux rien qu'à travers notre regard, pourquoi est-ce qu'on ne porterais pas de lunettes ? , proposais-je d'un ton involontairement naïf, comme une pauvre enfant qui partageraient ses idées à son entourage, pensant qu'elle détiendrait la solution pour sauver le monde.

Il me fixa durant quelques instants, me gratifiant d'un sourire amusé. Comblée, presque apaisée par ce regard atypique qu'il venait de m'offrir, j'essayais de ne pas lui montrer l'effet que cela me provoqua en détournant les yeux, les faisant rechercher un moyen d'entrer dans ce lieu attractif protégé par de nombreux surveillants.

Nous nous trouvions toujours au port. Cachés entre plusieurs caissons où nul ne pouvait nous apercevoir, nous observions l'entrée de ce gigantesque bateau qui se trouvait à quelques mètres de nous, se faisant paisiblement bercé par les vagues de l'océan Atlantique. Des néons blancs jaillissaient de cette embarcation et se dessinaient sur le ciel noir tout en me manquant pas de se relier aux étoiles. Le tempo de la musique nous parvenait d'ici, témoignant ainsi de l'ambiance monstre qui se profilait à l'intérieur.

Lorenzo était complètement timbré, définitivement timbré. Vouloir rejoindre ce bateau pour y faire la fête et se fondre dans la masse de personnes aisées avec ces vêtements avait été son idée depuis le début.

Et je devais avouer que c'était une idée terriblement bonne, nous avions déjà parcourus de nombreux endroits qui avaient toujours été terrestres, pourquoi alors ne pas tenter cette fois-ci l'amusement maritime ? C'était peut-être deux fois mieux, trois fois plus enivrant et quatre fois plus amusant.

Sous le feu de l'excitation et sous la combustion de l'adrénaline, j'en venais presque à oublier la fatidique journée de demain. Je ne ressentais même plus le besoin de devoir me reposer. Rester et profiter avec mon entraîneur était bien plus bénéfique et important que le sommeil, son énergie me provoquait des piqûres vivifiantes qui m'empêchaient toute somnolence.

Il fallait de toute urgence que nous trouvions un moyen d'entrer à l'intérieur de ce bateau sans devoir passer par l'entrée principale qui nécessitait d'avoir des invitations. Il était évident que nous allions y entrer à notre propre manière, mais cela aurait déjà été réglé s'il n'y aurait pas eu le problème de l'eau.

Lorenzo, dont les yeux comparables à ceux d'un alligator ne cessaient de chercher un moyen, ne paraissait pas être prêt à se laisser faire aussi facilement. Il allait finir par trouver une solution, il le savait, je le savais aussi.

J'observais toutes ces personnes élégantes et raffinées monter à bord du bateau après avoir discuté un léger temps avec les gardiens aux visages froidement crispés.

Je lâchais un soudain soupir qui n'échappa pas à mon entraîneur. Il arqua un sourcil, attendant que je lui dise ce qu'il me prenait.

— On ne va pas rester indéfiniment plantés ici Lorenzo...

— J'ai déjà une solution. Mais je pense qu'elle ne te plaira pas, alors j'en cherche une autre.

Mille coups d'Amour [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant