46 - PARTIE 3

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Musique très conseillée :
Sam Smith - I'm not the only one

Présence de quelques caractères sensibles.

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Point de vue omniscient

La pièce dans laquelle ces deux âmes s'étaient volontairement enfermés n'était qu'un pauvre cagibis étouffant ne contenant que de lourds tapis rouges posés négligemment les uns sur les autres. Enclavés dans de minuscules mètres carrés, leurs souffles au plus haut venaient se mélanger dans le but de former un tourbillon des plus concupiscent.

La faible lueur qui émanait de l'ampoule à demi usée renforçait l'attraction de la lourde atmosphère qui  emplissait peu à peu la pièce. S'éteignant une fois sur deux, elle aurait parfaitement pu avoir sa place dans une séquence de film d'horreur. Mais, heureusement pour elle, c'était à une scène véhémente, affriolante et délicate qu'elle allait assister. À une scène où l'hétérogénéité du désir et de la fougue allaient s'affronter.

Où douceur et violence allaient fusionner.

Le sol tanguait comme leur coeur et les murs crépitaient comme leurs souffles. Face à face, les yeux dans les yeux, ils ne cessaient de rechercher dans le regard de l'autre des réponses à la manière dont ils étaient censés agir à présent. Par où commencer ? Comment, et de quelle façon ? Particulièrement hésitants, ils savaient pourtant tous les deux qu'ils n'allaient pas ressortir de cette pièce indemnes.

Le vent qui claquait contre le bois extérieur rimait parfaitement avec les mouvements de leur respiration. Chaque recoin de la pièce avait eu l'air d'avoir été personnifié afin de les pousser à aimanter leurs deux corps ensemble.

Ils prirent tout à coup conscience de la situation qui devenait de plus en plus ridiculement lourde, alors, espérant du plus profond de leur être que céder à la tentation allaient rapidement les débarrasser de ce désir broyant et les apaiser, ils exécutèrent en symbiose un timide pas avant de se jeter l'un sur l'autre.

Bam bam.

Choc cérébral, éclatement sensuel, détonation subjuguante...

La jeune femme se laissa d'abord embraser par les gestes lents mais vifs de son entraîneur. Le regard clos mais dans le vide, et la bouche entrouverte mais fermée de questions qu'elle n'osait poser, son cerveau ajouta une couche de douleur à cet instant en essayant de la ramener à la raison. Ses nerfs tentèrent de l'influencer en lui hurlant qu'elle ne faisait tout cela que pour encore narguer sa famille, pour l'humilier bien plus qu'elle ne l'était déjà, qu'à travers toutes ces caresses qui l'enveloppait, ce n'était pas les sensations qu'elle recherchait mais la satisfaction de savoir qu'elle continuait à aller à l'encontre de ses valeurs familiales.

Livrée dans un véritable combat contre elle-même, elle s'évertuais à se rendre sourde intérieurement en ne se concentrant plus que sur cet homme qui avait réussi à la faire tomber dans ses filets comme les pêcheurs à quelques mètres capturaient les poissons recherchés.

Ce fut avec les yeux papillonnant qu'elle ouvrit d'une délicatesse tempérée chaque bouton de la chemise de son entraîneur, commençant par le haut angélique avant de descendre progressivement jusqu'à l'enfer.
Haletant comme jamais et tous les deux noirs d'un désir qui ne cessait de se multiplier, la jeune Brésilienne recula aveuglement de quelques pas en ne lâchant pas le vêtement de l'homme qu'elle traîna dans sa marche.

Mille coups d'Amour [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant