17.

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Allyah

Atroce migraine, vision floutée, les doigts palots et la gorge pommelée de sécheresse, je ressentais mon cœur comme sous l'emprise d'une bradycardie. J'eus cette sauvage impression qu'à chaque minime respiration que je tentais d'attraper, mes poumons se craquelaient. 

Venais-je de ressusciter ?

Ce fut cette première pensée que mon cerveau avait accueilli lorsque je m'étais réveillée. Garrottée contre un matelas pour une raison qui m'était inconnue ,j'avais sentie mes veines palpiter de manière très puissante lorsque mon regard avait glissé contre ce semblant de plafond effrité qui se tenait au dessus de moi. Bon sang...Mon corps était en pleine ébullition, si bien que j'en vins à croire que je venais d'avoir été repêchée des flammes de l'enfer.

Seul ce léger vent qui venait s'écraser contre ma joue tentait de me prouver que j'étais bien présente au sein de la réalité. Julia dormait encore, mais son souffle était bien différent.

Et en tournant ma tête...ma voix résonna brusquement dans l'ensemble de la pièce lorsque j'eus croisé un abrupt regard.

— Mon Dieu !, m'égosillais-je difficilement.

Alertés et surtout paniqués, nous tentâmes tous deux de vite nous relever mais nous ne fîmes que plus nous ridiculiser en nous cognant la tête dans une telle urgence. L'ébranlement de cette situation le fit même tomber du matelas. 

— Bordel..., l'entendis-je chuchoter alors que je pressais mes paumes contre le bout de mon nez.

Je le dévisageais sans nulle pudeur alors qu'il se frottait nerveusement le crâne. Bon Dieu, j'avais dormi aux côtés d'un homme...Quelle bêtise, alors que jamais encore je ne me serais pensée capable d'une telle chose.

—  Durant un instant, je m'étais demandé si j'avais vraiment acheté une alarme...Merde. C'est humain de pouvoir hurler si fort dès le matin ?

Mon cœur battait si fort et m'était si douloureux que durant un instant, je crus que le sang avait été remplacé par des aiguilles. Je me sentais si faible, mais aussi si humiliée. Mes joues en vinrent à devenir érubescentes, et mon malaise ne lui échappa aucunement au vu de son expression pathétique. 

— Tu sais, fit-il alors que j'essayais encore de capter de grosses goulées d'air. Je t'avais simplement demandé de me ramener un nouveau sac de boxe...pas un virus méconnu. J'sais pas où t'as été te rouler mais...

Jamais sa phrase ne fut terminée. En remarquant que j'étais bien plus occupée par mes douleurs que par ses répliques, il abandonna et se releva d'un geste. Je n'eus aucunement le temps de cligner des yeux qu'il avait déjà effacé sa présence de la pièce.

Je ne sus pourquoi, mais me retrouver subitement seule face à mes ecchymoses me fit bien plus mal. Quand j'eus baissé le regard, je remarquais qu'une bouteille d'eau et quelques paquets de gâteaux se trouvaient éparpillé sur le sol. Étonnée et surtout affamée, je me ruais sur ces apparitions divines.

Je ne pris aucunement le temps de respirer entre chaque bouchée, comme si cette nourriture était un oxygène, si bien que je terminais un premier paquet en seulement quelques instants. Pourtant, dans un élan de pudeur vis-à-vis de moi-même, je me stoppais dans mon état glouton et me mis à observer cette nourriture.

Avait-il acheté tout cela pour...moi ou bien étaient-ce des restes sûrement périmés ? Je cherchais avec hâte la date de péremption et me sentis désagréablement rougir une seconde fois en voyant que la fin de ces gâteaux n'était prévue que pour dans un certain temps. 

Mille coups d'Amour [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant