22.

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— On t'a promis de l'argent pour que tu boudes comme ça ou c'est juste dans l'optique de montrer ta gaminerie hors-pair ?

Horripilée, je tentais de rosser d'un abrupt coup le sac de boxe face à moi, mais mon entraîneur le ramena vers lui d'un air très narquois, me faisant alors faire un geste dans le vide. Son rictus ne fit que s'accroître ma rage. Pour éviter un puissant dégât, je m'éloignais de lui.

— Évidemment, t'entendre piailler comme un oiseau me manque pas du tout, mais un tel silence en ta compagnie, c'est quand même très bizarre, continua t-il.

Je retirais mes gants de boxe afin de laisser respirer mes mains. L'air était extrêmement fervent et mon entraîneur était en parti responsable d'une telle chaleur. Depuis le début de l'heure, il n'avait nullement cessé de lancer des piques ci et là dans le seul but de me mettre sur les nerfs — taquiner, qu'il appelait ça.

Même quand j'eus relevé mon regard vers la fenêtre poisseuse de l'entrepôt afin d'admirer le ciel gorgé de touffeur, j'avais senti d'une manière désagréable son regard sur moi - compréhensible, ses prunelles s'amusaient toujours à brûler ma peau. Mon comportement avait l'air de le perturber bien qu'il tentait de cacher ce sentiment par un rideau d'indifférence, et pourtant, même si chacun de mes muscles criaient ma colère, je ne pouvais pas nier le fait d'être contente de susciter autant son attention.

— Faire cours à un fantôme n'était pas trop dans mes projets. Continue comme ça et je te jette dehors.

Mon rideau d'indifférence à moi se fit brusquement lacérer par le frisson qui me parcourut lorsqu'un souffle vint s'écraser contre mon épaule dénudée. Il s'était approché de moi.

Bon sang. Pourquoi est-ce qu'il respirait comme un grizzli ?

Gênée au plus haut point avec mes joues aussi amarantes que des coquelicots, je tentais de m'éloigner de lui en lui tournant encore le dos. Seulement, il m'en empêcha en plaçant son pied devant ma jambe alors que j'étais en mouvement. Ridiculement, je perdis ri-di-cu-le-ment l'équilibre. Heureusement...pour ma dignité et grâce à une technique qu'il m'avait apprise, je parvins à ne pas m'écrouler complètement au sol cette fois-ci.

— J'vois que les rouages ont l'air de mieux fonctionner là-haut, fit-il en tapotant mon crâne à l'aide de son index.

Je repoussais violemment sa main, et ce geste lui fit immédiatement perdre son sourire goguenard. 

— Qu'est-ce que j'ai fait pour écoper de tant de haine ?, me demanda t-il brusquement tout en s'approchant encore.

— Arrête ! m'écriais-je en reculant.

— Tiens ! Ton contrat avec le silence vient de se périmer ?

Remarquant que j'allais bientôt me retrouver coincée à force de reculer, je bifurquais rapidement à droite puis me mis à courir dans tout l'entrepôt à l'instar d'une gazelle. Les marmonnements bafouillés du boxeur ne me parvinrent pas, mais il se mit très vite à me poursuivre.

Nous fîmes ainsi plusieurs tours autour du ring, moi dans l'unique but de lui échapper sans vraiment le vouloir alors que lui tentait de m'attraper. C'était...gamin ?

— J'ai toujours aimé jouer au chat, mais j'commence à me lasser, là, l'entendais-je dire derrière moi.

Essoufflée, je me mis à ralentir de force puis finis par m'adosser contre un mur. Il ne tarda pas à me rejoindre, bien qu'il se portait mieux que moi.

— T'approches pas de moi. Arrête, me défendais-je en m'éloignant de lui.

— Je suis atteint d'un virus sans en être au courant ?

Mille coups d'Amour [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant